A moins d’un an des élections européennes, la question de la démocratie européenne mérite d’être analysée en profondeur. A l’heure actuelle, les citoyens peuvent élire leurs représentants au Parlement européen et choisissent aussi les membres du Conseil au travers d’élections nationales. Même si ce système n’est pas parfait, les dirigeants européens sont néanmoins choisis par les citoyens.
A côté de ce système très institutionnel sont en train d’émerger des outils pour développer la démocratie participative et citoyenne européenne. Alors que la démocratie représentative est remise en cause au niveau local, national et européen, la participation directe des citoyens au processus décisionnel est devenue une nécessité.
La baisse continue de la participation aux élections européennes n’est pas tant du à un rejet ou à une méconnaissance de la construction européenne qu’à une baisse de confiance dans les instances représentatives (En 2013 :85% des Français estiment que les politiques ne prennent pas ou peu leurs avis en compte. Il n’y a pas un rejet spécifique de la classe politique européenne ou du fonctionnement de l’UE, mais bien d’un système démocratique consistant à laisser le pouvoir public dans les seuls mains des élus.
Le retour de la confiance dans le projet européen ne pourra donc se faire au travers de la démocratie représentative qui est décriée, mais par l’implication des citoyens au travers de la démocratie participative.
Au niveau européen, l’unique instrument au service de l’implication des citoyens dans le processus législatif est l’Initiative Citoyenne européenne. Si un million de signatures sont récoltées durant une année pour soutenir une « proposition de loi » dans le champ de compétence de l’UE, la Commission a l’obligation de l’étudier. Il est évident que cet outil est loin d’être suffisant, mais il est sans doute le premier pas nécessaire à une réelle démocratie participative en Europe.
Un an d’ICE au 1er novembre, un bilan en demi-teinte
Les premières ICE sont maintenant arrivées à terme, un an après leur lancement, le bilan est plus que mitigé. Certes des citoyens et des associations se sont emparés de cet outil pour porter leurs revendications, mais peu ont réussi à récolter le million de signatures.
Depuis un an, 17 ICE ont été lancées parmi lesquelles 8 sont arrivées à terme le 1er novembre et seules 2 ont réussi à réunir les signatures nécessaires : Rigth2water avec près de deux millions de signatures et Oneofus avec près de 1,2 millions.
Si ces deux ICE ont remporté ce défi c’est qu’elles étaient portées par des associations disposant d’une très bonne organisation, de nombreux militants et d’importants moyens. Rigth2water était soutenue par la European Federation of Public Service Unions représentant 265 syndicats et 8 millions de fonctionnaires. Cette organisation a débloqué un budget de 100.000 euros pour développer cette ICE.
Oneofus est portée par le Centre Européen pour le Droit et la Justice regroupant les principales organisations européennes chrétiennes de défense de l’embryon et de la famille.
Les autres ICE ne disposant pas de tels moyens ont naturellement échoué à atteindre le million de signatures malgré leurs efforts et leur volonté (Fraternité 2020 en a réuni un peu plus de 70.000).
Clicknsign une plateforme pour aider les petites ICE dans leur quête du million
Face à ce constat, trois jeunes citoyens européens ont décidé de trouver une solution pérenne pour soutenir et aider les petites organisations désireuses de porter leurs ICE. François, Gabriel et Charlotte ont longtemps réfléchi et ont décidé de lancer Clicknsign, une plateforme internet vouée à réunir toutes les ICE et de leur fournir toutes les ressources nécessaires à leur développement. Par le Crowdfunding ou l’arrondi solidaire, les associations trouveront des outils nécessaires à la recherche de financement. Par le trafic généré par cette plateforme, elles pourront toucher un large public.
Ce qui motive ces trois créateurs c’est de donner les moyens aux citoyens de porter leurs revendications et d’être partie prenante du processus décisionnel en Europe. A l’heure actuelle ce sont les groupes puissants et constitués en lobbies qui peuvent influencer les dirigeants européens. Clicknsign a vocation de rééquilibrer la balance et de renouer le lien entre les citoyens et les institutions européennes.
En permettant à la société civile européenne de se réunir dans un seul endroit pour porter ensemble des propositions, Clicknsign apporte sa pierre à la construction d’une démocratie transnationale.
S’engager pour l’Europe, ne se limite pas à un engagement politique ou associatif. Il peut être entrepreneurial.
1. Le 13 novembre 2013 à 17:55, par Emmanuel En réponse à : Clicknsign : S’engager pour la démocratie européenne en tant qu’entrepreneur
Une très intéressante démarche d’entrepreneuriat social qu’on espère pouvoir voir présentée à Strasbourg en janvier prochain ! http://ec.europa.eu/internal_market/conferences/2014/0116-social-entrepreneurs/index_fr.htm
2. Le 14 novembre 2013 à 07:19, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Clicknsign : s’engager pour la démocratie européenne en tant qu’entrepreneur
Belle initiative. Soulignons au passage l’utilisabilité pitoyable de l’interface utilisateur proposée par le site mis en place par la Commission pour les signatures. Les pages qui présentent les initiatives ne proposent pas de lien vers la page de signature. Celle-ci est confuse et le bouton « soutenir » discret (même s’ils on ajouté un léger fond de couleur il y a peu de temps...). Le tout semble être conçu pour dissuader de signer, à tel point que les associations qui font la promotion de ces initiatives se doivent de publier leur propre mode d’emploi.
J’ai toutefois réussi à signer celle-ci : http://basicincome2013.eu/
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