Sports

Coupe du monde de football et Identité européenne

Bref retour sur le Weltmeisterschaft 2006

, par Cédric Puisney

Coupe du monde de football et Identité européenne

L’année 2006 a été celle du retour gagnant de la Coupe du monde de football en Europe avec une organisation allemande et une finale franco-italienne. Et si le football (national) européen préfigurait l’Europe politique de demain ?

L’Europe et le football, une longue passion...

Né en Angleterre en 1848, institutionnalisé en France en 1904 par la création de la Fédération internationale de football association (la FIFA qui siège cependant en Suisse, à Zurich depuis 1932), le football européen est synonyme de clubs [1] et de joueurs mythiques [2] mais également de 9 trophées mondiaux. Dont 4 italiens, 3 allemands, 1 français et 1 anglais. Mieux que le Brésil et ses 5 titres !

A l’instar des Jeux Olympiques, le football est capable de rassembler un peuple entier, même dans les moments les plus difficiles. L’occasion de rassembler le peuple européen ?

La dernière coupe du monde de football, un symbole fort

La dernière coupe du monde organisée en Allemagne a été une formidable fête mais aussi un symbole fort, celui d’une revanche sur l’Histoire. La finale France-Italie dans le stade olympique de Berlin, tristement célèbre pour ses Jeux nazis de 1936, a ainsi opposé dans un esprit sportif et festif deux nations cousines autrefois déchirées.

Vu de la France ou de l’Allemagne, le résultat de 2006 peut être perçu comme décevant. Vu de l’Europe, le résultat de cette compétition est un franc succès. Quatre nations européennes ont joué dans le carré final. Le meilleur buteur (l’Allemand Klose), le meilleur gardien (l’Italien Buffon) ainsi que le meilleur joueur du mondial (le Français Zidane) sont tous européens. Que rêver de mieux ?

Sauf que l’équipe d’Europe n’existe pas et que ses supporters sont à peine plus nombreux que le nombre de Commissaires européens. Ceux-ci ne se sont d’ailleurs guère fait la remarque de cette domination européenne durant cette coupe de 2006 et que ce symbole fort pourrait réconcilier les Européens avec une Union dont la construction est mise à mal.

Football et nationalismes

Comme l’écrivait Jean-Pierre Raffarin sur son blog, “le foot c’est l’anti-guerre”. Malheureusement, le football peut aussi être synonyme de nationalismes au mauvais sens du terme. Ou l’ennemi tirailleur d’hier s’est transformé en adversaire.

L’esprit national prime encore trop sur un esprit continental fragile et les mots peuvent rapidement dépasser les pensées dans l’excitation d’un match.

La coupe du monde peut très vite déraper en une guerre des crampons où le moindre incident sur le terrain peut virer au mélodrame. L’affaire du coup de boule de Zidane contre Materazzi durant la finale de 2006 en est une illustration.

Football et continentalisme

Malgré un scepticisme ambiant, l’identité européenne existe. Pourquoi ne pas créer dès lors cette équipe ? Car l’essentiel n’est-il pas d’assister à un beau match ? D’autant plus beau sous ce maillot européen à 9 étoiles (+12).

Par ailleurs, il est un élément auquel on ne pense jamais : le joueur, dont l’histoire personnelle ne peut se résumer à un seul nom de pays. Si l’on pense aux joueurs, à quoi bon continuer à nourrir des dilemmes identitaires désuets ?

On imagine sans peine les sentiments de Klose et Podolski, deux joueurs allemands d’origine polonaise, lorsqu’ils ont du jouer contre leur pays natal. N’aimeraient-ils pas jouer sous un maillot européen ? Où nous mènent donc les équipes nationales ?

Vers une équipe européenne de football ?

L’existence d’une équipe d’Europe de football aujourd’hui risquerait malheureusement d’envenimer l’image déjà dégradée de l’UE. Dans un contexte de méfiance, une réutilisation du football à des fins politiques serait très mal perçue car prononcée par des leaders européens peu convaincus par leurs fonctions et peu convaincants auprès de la population européenne.

Par ailleurs, cette reprise pourrait être jugée comme un déni des nations et utilisée par les partis extrêmistes qui ne manqueraient pas de dénoncer la bureaucratie centralisée de Bruxelles méprisant les identités nationales.

Pour voir un jour peut-être jouer une équipe européenne, l’UE devra d’abord se rapprocher de ses peuples et faire évoluer les mentalités. La question de la sélection des joueurs deviendra alors anecdotique. Les équipes nationales ont encore de beaux jours devant elles.

D’ailleurs, même dans une Europe idéalement fédérale et bien intégrée, ces équipes pourraient très bien perdurer pour nous rappeler justement que la construction européenne s’est faite par les Etats mais aussi pour empêcher les arguments anti-européens cités ci-dessus.

Unie dans la diversité, l’Europe avance quand elle gagne collectivement. Sur ce registre, le football nous fait avancer.

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est un photomontage extrait du

Blog d’un Européen jamais content.

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Notes

[1Comme les fameux Manchester United, Ajax d’Amsterdam, Bayern de Munich, Milan AC, ’’Juve’’ de Turin, Real de Madrid, FC Barcelone, etc.

[2De George Best à Di Stefano ou Ferenc Puskas, de Beckenbauer à Cruyff, en passant par Platini et Zidane...

Vos commentaires
  • Le 11 octobre 2006 à 20:32, par Fabien En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Si on écarte l’idée d’une équipe unique pour l’Europe, ne peut-on néanmoins imaginer la création d’une telle équipe pour une compétition particulière ?!

    A savoir un "match" de gala, un peu à l’instar de la « Ryder’s Cup » qui oppose depuis la fin des 1970’s (en tant que compétition de golf) l’Europe aux USA.

    Pour le coup, cela pourrait être un match « Europe vs Brésil ».

  • Le 11 octobre 2006 à 20:57, par Ronan Blaise En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Juste préciser qu’il me semble qu’un tel match de gala - façon ’’All stars’ game’’ - existait bel et bien autrefois.

    Il s’agissait là du fameux match quadriennal de bienfaisance qui, joué sous les hospices de la FIFA et au profit de l’Unicef, opposait jadis - tous les quatre ans, en clôture de la Coupe du monde - une équipe informelle d’Europe à une équipe également non officielle du ’’Reste du monde’’ formée de joueurs issus des autres Confédérations continentales (et parfois même non qualifiés pour la Coupe du monde avec leurs équipes nationales respectives...).

    Or, cette année (pas plus qu’en 2002, 1998, 1994 ni 1990), il ne me semble pas avoir vu pareille rencontre (les stars seraient-elles désormais fatiguées ?!). Comme quoi, parfois, les bonnes habitudes se perdent... Et c’est fort dommage, ne serait-ce que pour l’aspect symbolique, sportif (et éminemment humanitaire...) de la chose...

  • Le 11 octobre 2006 à 21:08, par Alfredo Pamine En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    « Malgré un scepticisme ambiant, l’identité européenne existe. »

    Quelle affirmation gratuite !

    Est-ce avec ce genre d’incantation que vous souhaitez promouvoir la construction européenne ?

    Je vous imagine déjà en train d’argumenter en face d’un sceptique. Mais si, je vous assure, elle existe l’identité européenne. Croyez en l’identité européenne et vos problèmes trouveront une solution rapide.

    L’identité européenne est à ce point perçue et perceptible que vous doutez de la mise en place d’une équipe européenne (une fausse question au demeurant)

    Je ne sais pas si je dois rire ou m’inquiéter.

    Oubliez l’identité européenne ou percevez là comme le respect de la diversité. En dehors de cette approche, vous vous fourvoierez comme tant d’autres.

    Et que fait le comité de rédaction du Taurillon ?

  • Le 12 octobre 2006 à 16:25, par Ronan Blaise En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Cher Alfredo...

    Bien, tout le problème que vous pointez du doigt en votre post tourne précisément autour du terme ’’identité’’. S’il s’agissait là effectivement d’une identité ethno-culturelle fermée (bref : l’identité au sens ’’classique’’ du terme), je comprendrais parfaitement votre émotion.

    Mais je n’ai pas le sentiment que c’est ce qu’à voulu précisément dire notre contributeur, lequel pointe parfaitement du doigt tout ce que recouvrirait, en seuls termes de ’’diversité’’, cette éventuelle ’’identité’’ européenne soit déjà existante, soit aujourd’hui en gestation.

    Or, si vous relisez bien l’article de notre contributeur, vous constaterez que cette ’’identité européenne’’ qu’il semble percevoir se conjugue non pas en termes ethno-culturels innés et exclusifs (ce qui me ferai personnellement hurler tout autant que vous) mais en termes de comportements politiques acquis et ouverts (et dans le respect de cette fameuse diversité dont nous avons parlé précédemment).

    A savoir : le refus de la guerre pour régler les différents entre individus et groupes humains (voire Etats), la reconnaissance de la dignité d’autrui et de l’égalité de traîtement dont il doit bénéficier, l’acceptation réciproque de règles de droit supérieures communes et la nécessité - en cas de conflits - de s’en remettre à l’arbitrage des tribunaux (ou, sur le terrain sportif, de l’ ’’homme en noir’’).

    Une identité européenne ’’civique’’ construite autour de l’adhésion à ces principes (dont l’Europe n’a néanmoinspas le monopole exclusif) et qui est aussi - comme vous le soulignez très justement dans votre post - une reconnaissance et le respect de la diversité (nous sommes bien d’accord). Or vous constaterez que tout l’article de notre contributeur est, précisément, une perpétuelle ’’oscillation’’ entre ces deux principes apparemment contradictoires d’unité et de diversité.

    Où l’on retrouve les principes fondamentaux du fédéralisme : rendre possible l’unité (et la bonne gestion des affaires publiques) dans le respect de la diversité. Deux principes qui ne sont contradictoires qu’en apparence si on veut bien se conformer aux règles de droit et si on veut bien s’attacher à l’application sincère des principes de base d’un fédéralisme bien pensé. Et ce, pour la paix. La métaphore sportive utilisée ici (mais qu’il ne faut pas non plus surestimer...) et qui se veut avoir aussi une dimension pacifique indéniable, en vaut bien une autre...

    Pour le reste, la rédaction du webzine va plutôt bien, merci. J’espère vous avoir rassuré au moins sur ce point... En vous remerciant pour votre précieuse contribution à un débat nullement inintéressant.

    Ronan Blaise (rédacteur en chef)

  • Le 12 octobre 2006 à 17:39, par Alfredo Pamine En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Je m’excuse ne pas voir lu entre les lignes...

    Malgré les explications qui m’ont été fournies, je ne comprends toujours pas le lien entre votre « identité civique » et la création d’une équipe européenne de football. Il y a quelque chose qui m’échappe.

    L’article explique précisément que la dimension nationale des équipes football résulte d’une identité qui pour le coup est loin d’être civique et repose sur des considérations fort éloignées des principes fédéralistes.

    Construire une équipe européenne de football sur une « identité civique » (votre expression) c’est une couleuvre un peu grosse.

    Je persiste donc à croire que l’article est ambigu pour ne pas dire tendancieux.

    De mon point de vue, se poser la question d’une équipe de football européenne en connaissant les ressorts des équipes de football en général, c’est déjà un positionnement en soit, positionnement fort éloigné des considérations fédéralistes... (d’où mon interpellation du comité de rédaction...)

  • Le 12 octobre 2006 à 18:24, par Ronan Blaise En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Alors d’abord, cher Alfredo, il ne faut peut-être pas voir le mal partout ni des couleuvres où il n’y en n’a pas. De même, il ne faut pas non plus surestimer ce qui devrait relever avant toute chose du sport, du spectacle, de la détente et mériterait donc d’être fortement dédramatisé (et de ne plus susciter de commentaires politiques souvent négatifs) (surtout si l’objet du débat voire de conflits pouvait susciter des commentaires positifs et être ainsi un trait d’union, pour changer...).

    Ensuite, ’’la dimension nationale des équipes football résulte (certainement) d’une identité qui pour le coup est loin d’être civique et repose sur des considérations fort éloignées des principes fédéralistes’’. Certes, mais il me semblait que nous nous positionnions dans une perspective de réforme des comportements humains etdes fameux ’’ressorts’’ traditionnels dont vous parlez précédemment. Alors, pourquoi pas celui là ?! Et pourquoi donc nous interdire d’innover et d’essayer d’inventer AUTRE chose.

    Enfin, je peux fort bien considérer que l’on n’aime pas le sport en général (le football en particulier) et que l’on soit enclin à n’y voir là qu’expressions collectives de tristes passions politiques négatives et dangereuses (voire instrument de manipulation des masses ou occasion de créer des réflexes grégaires dangereux). C’est là effectivement un point de vue qui se défend et que je peux fort bien comprendre même si je ne le partage pas nécessairement en l’occurrence précise ici.

    Néanmoins, je crois que les idées fédéralistes n’ont pas non plus pour objet de faire disparaître les sentiments d’identités (personnels et collectifs) mais de les faire cohabiter harmonieusement ensemble, sous le toît conçu ensemble de la maison commune que l’on voudra bien : et pourquoi pas, ponctuellement et sportivement, un maillot bleu étoilé (à condition, toutefois, que cela ne nous porte pas à soutenir quelque rivalité exacerbée avec les gens appartenant à d’autres ensembles politiques... là étant effectivement le problème envisageable en la matière).

    Cependant, je souhaiterai reprendre ici les propos récemment tenus dans nos colonnes par l’un de mes petits camarades du comité de rédaction de ce webzine : « Le sentiment d’appartenance a une communauté n’a en effet rien de honteux : il est même un élément important de l’identité de chacun à condition que la dite communauté ne prétende pas que celui-ci soit exclusif et surtout que l’on n’imagine pas en faire la base de toute construction politique ce qui mène au désastre. »

    A ce titre, ce qui fera le bonheur des Européens dans quelque construction politique que ce soit pour l’avenir, ce n’est sans doute pas le sentiment d’avoir réussi à construire quelque hypothétique unité ethno-culturelle exclusive entre eux (en tout cas, franchement, je ne le leur souhaite pas...), que surtout d’avoir réussi à construire ensemble un espace public commun, civique et démocratique appaisé dont cette ’’équipe’’ européenne pourrait fort bien être le symbole ’’ponctuel’’ lors de matchs (i. e : avant toute chose rencontres sportives et spectacles agréables...) strictement symboliques et à vocation éminemment humanitaire, par exemple (fiertés mal placées s’abstenir...).

    Toute la difficulté de l’exercice étant effectivement là. Mais je préfère personnellement davantage y voir un challenge à relever et une opportunité de changements positifs qu’un souci de plus à craindre ou à appréhender...

  • Le 12 octobre 2006 à 18:39, par Ali Baba En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    « 9 trophées mondiaux. Dont 4 italiens, 3 allemands, 1 français et 1 anglais. Mieux que le Brésil et ses 5 titres ! »

    Ouais, sauf que si une seule équipe européenne avait joué, elle n’aurait jamais eu 9 trophées, c’est clair. Il faut se méfier de tels raccourcis, qui sont soit très naïfs, soit particulièrement mensongers. D’autant qu’on sait bien qu’en football plus qu’ailleurs, c’est l’entente entre les joueurs plus que les individualités qui font la différence. Une somme de stars n’a jamais fait gagner un trophée à personne.

    En matière de sports collectifs, c’est donc plutôt la diversité des nations que leur union qui fait la force de l’Europe. La situation est totalement différente en sports individuels, et je suis ainsi totalement partisan d’une délégation européenne aux Jeux Olympiques. Parce que là, on ajoute effectivement les médailles acquises séparément. Mais ce n’est absolument PAS le cas pour le football (ni le rugby, ni le hand-ball, etc.).

  • Le 12 octobre 2006 à 19:18, par David Soldini En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    si je peux me permettre je suis personnellement assez d’accord avec les objections d’alfredo. L’idée d’une équipe de foot européenne est bizarre. c’est ce que j’ai essayé d’expliquer dans l’article sur le nationalisme et le football : le football est une expression nationaliste, brutale, vivante du sentiment d’appartenance à une communauté. une réalité qu’il ne faut certes pas rejetter mais qu’il faut maitriser. Or, l’identité de l’europe c’est, si tant est que l’on puisse appeler cela une identité, le cantonnement des sentiments nationalistes brutaux... comment, sur le fondement de cette identité européenne, construire une « envie de football » , qui est précisemment et naturellement constituée par ces sentiments nationalistes, brutaux...? Bref, foot et politique sont deux choses distinctes et tant mieux. Pas besoin d’essayer de les rapporocher de trop près. car si le foot ressemblait à la politique il serait bigrement ennuyeux et si la politique ressemblait au foot, ce serait sacrément le bordel (plus encore qu’aujourd’hui en sommes :-))... bonne soirée, david

  • Le 12 octobre 2006 à 19:19, par Ronan Blaise En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    Chers amis, j’ai le sentiment que nous nous égarons et - surtout - que nous faisons parfois dire à Cédric (actuellement en plein déménagement...) des choses qu’il n’a sans doute absolument pas voulu dire.

    (1) Je ne suis pas vraiment persuadé qu’une équipe européenne ne soit pas ’’présentable’’ ni ’’compétitive’’ lors d’une compétition... (mais ce n’est pas là l’objet du débat...). (2) Je ne suis pas non plus persuadé qu’une équipe de stars ne soit pas non plus ni présentable ni compétitive lors d’une compétition... (mais ce n’est pas non plus là l’objet du débat...). Tout cela (dans un cas comme dans l’autre) est le résultat d’une alchimie complexe et mystérieuse où les comportements humains (et le sacrifice des égos sur l’autel du collectif...) jouent pour beaucoup. Parfois la mayonnaise prend, parfois non. Souvent cela dépend du charisme de l’entraîneur, de la bonne volonté des joueurs, mais parfois cela se grippe pour d’autres raisons complexes parfois inexpliquées. C’est mystérieux, c’est ’’alchimique’’, c’est humain. Mais cela n’a strictement rien à voir avec l’article de Cédric et - une fois de plus - j’ai le sentiment que nous nous égarons.

    En fait, Cédric ne propose nulle part la création d’une ’’invincible armada’’ européenne qui récolterait ’’mécaniquement’’ tous les trophées (et comme quoi ce serait ainsi décidément ’’bien fait’’ pour les autres...). Non, il nous propose là une métaphore ’’sportive’’ sur le thème de l’unité dans la diversité.

    Certains y voient donc pourtant quelque aspiration à un nationalisme continental conquérant ou quelques troubles introspectifs (supra)identitaires. Dans les deux cas, cela me semble très excessif. Ceux là même auront sans doute ’’zappé’’ et l’introduction du texte, et sa conclusion. Où Cédric précise pourtant bel et bien que c’est unie dans la diversité que l’Europe avance, et que c’est là une forme d’identité novatrice que de se reconnaitre positivement ainsi.

    Par ailleurs, Cédric fait bien de citer les joueurs Miroslav Klose et Lukas Podolski, preuves vivantes que l’on peut très bien se sentir silésien, allemand, d’origine polonaise (germano-polonais ?), européen (et, au bout du compte, être humain) sans être pour autant atteint de dangereux troubles mentaux de nature schizophrène. Preuve que chacun d’entre nous a parfaitement le droit d’avoir (de ressentir) une ’’identité’’ plurielle et des sentiments d’appartenance (voire d’allégences) divers et variés sans que cela remette en question ses talents personnels ou se qualités d’êtres humains.

    L’Europe fédérale à venir se devra de rassembler ces mêmes êtres humains, lesquels devront avoir le sentiment qu’il s’agit là d’un cadre politique leur permettant surtout de mieux vivre harmonieusement ensemble. Et dans lequel ils seront certes unis, mais dans le respect leur diversité (que celle-ci se conjugue sur des plans collectifs ou personnels...). Si ce débat pouvait dédramatiser tout ce qui touche à nos identités (forcément plurielles...), il n’aura pas été mené en vain...

  • Le 12 octobre 2006 à 19:34, par Ronan Blaise En réponse à : Coupe du monde de football et Identité européenne

    J’aime bien la dernière comparaison. ; - ))

    Néanmoins je crois que cette idée farfelue d’une équipe (d’un maillot ?) européen(s) ne serait vraiment pernicieuse que si, exclusive, elle interdisait nécessairement d’en porter d’autres, ou que si elle nécessitait forcément l’opposition agressive (antisportive) à autrui. Ce qui n’est pas dans l’esprit du texte ci-dessus, me semble-t-il.

    Pour ma part, je vous épargnerai la liste interminable des matchs amicaux joués et des nombreux maillots divers et variés que j’ai pu porter avec plaisir (et en changeant même parfois - amicalement - d’équipe à certaines mi-temps...). ; - ))

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