Guimarães, véritable témoignage de l’histoire portugaise
Hier première capitale du Portugal, aujourd’hui capitale européenne de la culture, Guimarães est un véritable témoignage historique du pays.
Enlacée par les montagnes du nord portugais, la ville est la troisième du pays avec 161 876 habitants, après Lisbonne et Porto. Elle siège dans la vallée du fleuve Ave. Sur la Montagne Latito, connue comme la colline sacrée, domine le château, conçu pour défendre la ville au XIe siècle ainsi que le Monastère de Mumadonna, autre symbole fort qui représente Guimarães. Il se situe dans la vallée. La ville domine alors la plaine fertile qui s’étend jusqu’à la mer. Ces deux pôles majeurs sont encerclés par l’enceinte de la ville, datant du XIIIe siècle. Son titre de « Berceau de la nation » portugaise est toujours d’actualité et se démontre par son architecture médiévale. L’UNESCO classe alors Guimarães comme patrimoine culturel de l’humanité en 2001.
Actuellement sa population est l’une des plus jeunes d’Europe : 50% de ses habitants ont moins de 30 ans. Ce qui joue sur sa qualité de vie. Ses résidants représentent la jeunesse portée par une culture active en Europe et deviennent une référence pour l’année 2012.
Depuis mai 2011, le Portugal bénéficie d’un plan d’aide de l’UE et du FMI. De son côté le gouvernement a réduit le financement public du projet Guimarães-2012, dans le cadre d’une sévère cure de rigueur budgétaire et d’une diminution des moyens alloués à la culture. Les programmateurs se sont alors adaptés à un budget amputé d’environ 20%, s’élevant donc à quelques 25 millions d’euros. Le budget total de Guimarães 2012 s’élève à présent à 111 millions d’euros et présente deux volets : l’un dédié à la réalisation des infrastructures nécessaires, pour un total de 70 millions, l’autre à la mise en œuvre du programme culturel, s’élevant à 41 millions d’euros. Ce dernier se compose à la fois de fonds nationaux et locaux (23 millions) et de fonds structurels (28 millions), et notamment du Fonds européen de développement régional (FEDER).
Au total, 600 évènements ont été prévus pour les festivités culturelles de 2012 à Guimarães. La ville a organisé son programme au rythme des 4 saisons. La première partie propose une série de spectacles et expositions en intérieur, dans une ambiance chaleureuse, encourageant les rencontres et l’imagination de chacun. Concernant la partie printanière, période dite de la prise de risques, de l’expérimentation. Le thème du Château sera mis en avant comme une métaphore des grandes questions contemporaines telles que l’émigration, le futur de l’Europe et les aspirations du peuple européen. Vive les vacances d’été ! Le temps sera à la fête dans les rues de la ville. On célèbrera la vie et la liberté de chacun. Le 7 juillet, les visiteurs et habitants de Guimarães sont invités à fêter la Nuit Blanche. Elle mettra à disposition des espaces publics qui font partie de l’histoire de Guimarães et intègrera naturellement toutes les activités ludiques, commerciales et culturelles de la ville. Ouverte à tous, cette nuit privilégiera la créativité contemporaine sous toutes ses formes. Maintenant, place à l’automne et à la dernière partie du programme culturel. L’automne offre un nouveau visage aux paysages et donc une nouvelle ville, de nouveaux espaces. Durant ce cycle de programmation, des collectifs d’artistes participeront aux débats comme phénomène transformateur des stratégies et politiques culturelles de création, de mobilité et de circulation. Enfin, pour clôturer, le 22 décembre les habitants de Guimarães pourront admirer le spectacle multidisciplinaire que de nombreux artistes portugais ont préparé afin de célébrer cette année 2012 où leur ville fut capitale européenne de la culture.
Maribor, trait d’union entre l’Autriche et les Balkans
Très proche de la frontière autrichienne, Maribor constitue un trait d’union entre la culture autrichienne et la culture balkanique.
Maribor est la deuxième ville de Slovénie en comptant 112 642 habitants. C’est au pied et sur les versants verdoyants du Pohorje qu’elle s’est développée, une station balnéaire d’importance, notamment pour les sports d’hiver. Au point d’être surnommée « La Cité Alpine » depuis 2000. Au centre d’une région montagneuse mais aussi sylvicole et surtout viticole, la ville offre ses vignobles à perte de vue où est planté, dit-on, le plus ancien pied de vigne au monde. Des fermes touristiques et caves à vin ont ouvert afin de faire partager leurs productions. Le charme de Maribor s’opère au cœur de nombreux sentiers de forêts vierges à quelques minutes du centre ville, qui longe la Drava, affluent du Danube. Au sein de la vieille ville témoigne un passé florissant. Maribor est à la fois un centre commercial moderne et un des plus importants centres touristiques du pays.
En novembre 2008, le jury et la délégation slovène affirmaient que le budget pour Maribor 2012 serait de l’ordre de 200 millions d’euros, dont 143 millions auraient été destinés aux investissements pour les infrastructures et la partie restante aurait été consacrée au programme en tant que tel.
En mai 2011 les données changeaient : environ 90 millions d’euros, avec 41,78 millions pour la mise en oeuvre du programme. Ce n’est qu’à la fin de 2011 que le budget s’établit à 16 millions d’euros, dont 1,5 millions proviennent de l’Union européenne. Pourtant, en temps de crise, un tel financement était jugé somptueux. Malgré les nombreuses complications dans la mise en oeuvre de Maribor 2012, il faut cependant remarquer que Maribor dispose déjà d’une vie culturelle effervescente. Le festival Lent, qui se déroule chaque année dans la ville, est l’un des plus riches et importants de la région balkanique. Un panorama culturel vivant de la ville s’accompagnera d’investissements visant à la rénovation d’établissements historiques et culturels dans les villes partenaires de Maribor : le Theatre Park de Murska Sobota, la maison du compositeur Hugo Wolf et le théâtre Anton Podbevsek de Novo Mesto. On notera donc que Maribor ne sera pas innovante dans ses actions culturelles déjà présentes. La ville aurait-elle été choisie pour les aspects financiers du pays, mais aussi pour montrer la vie culturelle déjà riche en Slovénie ?
Articulée autour de quatre piliers, le programme se compose de 412 projets, tenant compte de l’effervescence culturelle. Il est conçu sur la base des programmes existant dans les théâtres, cinémas, galeries d’art et autres institutions culturelles.
Le premier pilier vise à une réflexion sur les questions clés de notre temps, les problèmes concernant le futur et notamment le rôle contemporain de l’artiste.
Composé de plus de 100 projets, le second pilier se veut de revitaliser le centre historique de la ville. S’agissant d’un endroit porteur de l’histoire ancienne et récente, le parcours de Maribor s’illustrera jusqu’à nos jours, se focalisant notamment sur la mémoire perdue ou réprimée. Le troisième pilier du programme culturel porte sur la mise en oeuvre d’une vision à long terme sur le développement de la société. Basant cette perspective sur la théorie de l’écologie sociale, en première direction sur la réalisation de projets concrets pour améliorer la qualité de vie. La seconde direction cherchera à favoriser l’insertion des minorités dans le tissu social.
Le dernier et quatrième pilier de Maribor 2012 porte sur le rôle des technologies de l’information et de la communication. Il se joue précisément en deux volets. Le premier volet s’agit de présenter la totalité du programme à l’aide d’Internet et de « Radio Mars », radio en ligne, qui sera également une archive virtuelle de Maribor 2012. Enfin, le second passera de la communication en tant que telle à la réflexion sur la communication elle-même, et c’est pourquoi des chercheurs et des artistes s’interrogeront à la fois sur la production culturelle de Maribor 2012 et sur la culture de la non-communication, sur les peurs individuelles et collectives. Maribor, capitale européenne de la culture, tentera en 2012 de s’affirmer comme carrefour de l’Europe centrale, porté sur les questions et progrès sociaux.
Suivre les commentaires : |