Egide fait le tour de l’actualité européenne

Table ronde avec les experts d’Egide et les Jeunes Européens - Université de Paris

, par Pierre Plettener

Egide fait le tour de l'actualité européenne

Egide et les Jeunes Européens ont organisé le 13 décembre 2008 une rencontre avec deux intervenants spécialistes des questions européennes, autour de deux sujets qui concernent directement l’Europe et chacun de nous : la crise financière et l’immigration.

Egide a commencé par présenter ses activités et ses objectifs, se décrivant comme un opérateur logistique pour la mise en œuvre de la coopération bilatérale. C’est donc un organisme – financé sur crédits publics ou d’origine publique - qui propose ses services dans le but de favoriser la mobilité internationale des personnes. Cela se traduit notamment par des bourses à des étudiants, stagiaires ou chercheurs étrangers, des missions d’expert français à l’extérieur du pays, ou encore des invitations de personnalités étrangères en visite professionnelle.

La crise financière et économique

Le premier intervenant, Alexandre Bourgeois - conférencier à Science-Po Paris - , s’est penché sur la réponse apportée par l’Europe à la crise financière et économique qui sévit depuis maintenant quelques mois. Il a donc commencé par expliquer, avec une clarté très appréciable pour les non-initiés, les causes, le déroulement et les enjeux de cette crise. Une fois, donc, les termes « subprime », « fond monétaire » ou « Lehman Brothers » parfaitement assimilés par tous, a pu être évoquée la réponse à celle-ci. Réponse qui selon lui est inspirée des idées anglaises de Gordon Brown et qu’il divise en trois axes principaux : injecter du capital, offrir une garantie sur les prêts interbancaires et enfin fournir des liquidités aux banques, tout en relançant l’économie via l’investissement. Enfin il a été abordé brièvement la comparaison avec la crise de 1929, comparaison qui n’est pas des plus justes, l’ampleur de la crise actuelle étant bien plus faible que celle de son ainée.

L’immigration

Changement radical de sujet ensuite avec la prise de parole de Pierre Henry - directeur général de l’association France Terre d’asile - qui aborde le problème de l’immigration. Il nous a donc offert un aperçu des différents enjeux de l’immigration en répondant à certaines questions, de base, mais qui permettent de mieux cerner le problème : à quels besoins répond l’immigration, quels sont les « types » d’immigration ? Ceux-ci sont très variés, comme par exemple les migrations familiales, de travail, l’asile ou encore l’immigration illégale, ce qui rend le phénomène d’autant plus complexe.

Pourquoi a-t-on peur de l’immigration ? Par peur du nombre, de l’insécurité ou encore de l’identité ? Quelles sont les (fausses) pistes proposées pour répondre à l’immigration ? Immigration zéro, libre circulation, immigration choisie ? Tout cela nous menant à un certain nombre de défis liés aux migrations auxquels nous sommes confrontés : parvenir à une meilleure répartition des richesses, répondre aux problèmes de variation climatique et d’accès aux ressources naturelles, et enfin faire face aux variations démographiques (on estime que l’Europe va perdre environ 10 millions de personnes d’ici 20 à 30 ans, ce qui montre que nous aurons besoin de migrants).

Le constat, alarmant, sur lequel termine Pierre Henry est que l’on ne s’intéresse à l’immigration qu’au moment de se faire élire et trop peu de manière générale, désintéressée, ce qui empêche de la gérer comme il le faudrait.

Un bon bilan pour cette rencontre

Chaque intervention a été suivie d’un débat permettant d’approfondir certains thèmes, ouvrir la discussion ou encore remettre en cause certaines parties de l’exposé des intervenants. C’était donc une porte ouverte à leurs convictions et avis personnels et à un débat plus personnalisé, plus ciblé.

Le cadre de la rencontre et la qualité des interventions ont rendu ce débat très intéressant, abordant des sujets dont tout le monde entend parler sans pour autant pouvoir toujours en parler, permettant donc de toucher à peu près tout le monde et d’en intéresser autant. On regrette cependant que les contraintes formelles et le temps imparti aux intervenants ne leur permette pas d’aborder leurs thèmes plus en profondeur, risquant parfois d’en survoler certains aspects ou de ne pas entrer réellement dans le vif du sujet. Cela répond certes à la nécessité de rendre ce débat abordable à tous, mais peut laisser sur leur faim certains participants.

Malgré cela donc, et une affluence injustement assez faible, cette initiative aura probablement satisfait ceux qui auront répondu présent, et on ne peut qu’espérer que d’autres rencontres comme celle-ci verront le jour.

Illustration : photographie d’étudiants assistant à une conférence. Source : Wikimedia

Vos commentaires
  • Le 3 février 2009 à 12:24, par Martina Latina En réponse à : Egide fait le tour de l’actualité européenne

    Je croyais n’avoir rien à dire au sujet d’EGIDE en lisant l’article pourtant très instructif à ce sujet ! Mais l’actualité universitaire nous ramène irrésistiblement au nom choisi par cet organisme : qu’en souvenir de la chèvre crétoise qui allaita le petit Zeus-Jupiter, dont la peau servit ensuite de bouclier au souverain des dieux comme à sa fille Athéna-Minerve - la déesse aux yeux transperçant les ténèbres de la nuit, de la misère, de l’ignorance -, et même de support à la tête monstrueuse de Méduse enfin neutralisée, EGIDE continue de protéger et de promouvoir la mobilité, cet atout et ce moteur indispensables à la recherche européenne ! Que, favorisées par le processus de Bologne en marche depuis dix ans, la réflexion et la complémentarité des universités européennes les rendent dignes d’EUROPE, donc de la figure certes éloignée de nous par plusieurs millénaires, mais par une seule mer, la nôtre, comme disaient les Romains, et surtout fondatrice des chances les plus fécondes pour L’EUROPE qui allait naître de cette femme ! Car sa dénomination qui est aussi la nôtre nous confie comme à elle un rôle très simple et pourtant semblable à celui d’Athéna-Minerve : si EUROPE a surgi au Levant du « sillage solaire » d’après la racine sémitique de son nom, les Grecs de l’Antiquité eurent vite fait d’adopter cette présence mythique symbolisant l’apport de son peuple en matière de technique nautique autant qu’alphabétique, et d’interpréter sa désignation à la lumière de leur propre langue comme « vaste perspective ». Dès lors, si L’EUROPE est née d’un emprunt aussi impulsif qu’un TAURILLON plus céleste que terrestre, ne doit-elle pas résister à toutes les peurs capables de la tétaniser en la « médusant », pour rester sur sa lancée de relations, de communications - bref, pour faire avancer la pensée, la culture et la concertation en EUROPE ?

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