Erasmus

Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

Erasmus a-t-il les moyens de son succès ?

, par Dominika Rutkowska

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Erasmus fête ses 20 ans dans l'Europe

Erasmus, l’action du programme Socrates de la Commission européenne, fête en 2007 ses 20 ans d’existence en Europe. Cette action est ouverte à tous les 27 États membres de l’Union européenne, à la Turquie et aux pays membres de l’Association européenne de libre échange (AELE) : Islande, Suisse, Liechtenstein et Norvège.

Erasmus vise à renforcer la dimension européenne dans l’enseignement supérieur, en encourageant la coopération transnationale entre les établissements supérieurs et la mobilité européenne des étudiants et des enseignants. Les points importants de l’action sont donc : la mobilité, la transparence et la reconnaissance académique des études.

Erasmus, un vrai succès

Les étudiants qui effectuent une partie de leurs études (de 3 mois à 9 mois, à partir de la 2ème année d’études) dans une université étrangère bénéficient d’une allocation de mobilité. Celle-ci est différente selon le pays d’origine et le pays d’accueil. Les études effectuées à l’étranger sont reconnues par l’université d’origine grâce au système ECTS (le système européen de transfert de crédits). Les participants reçoivent une Charte étudiante Erasmus qui décrit leurs droits et leurs obligations.

Pour José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, Erasmus est devenu "bien plus qu’un simple programme éducatif". Il est allé plus loin que ce que l’on peut attendre d’une action européenne coordonnée dans le domaine de l’éducation.

Erasmus en quelques chiffres

Depuis la création en 1987, 1,5 million d’étudiants Erasmus ont pu bénéficier de cette action et sont partis étudier dans un établissement à l’étranger. Moi aussi, j’en fais partie.

Pour la première année du démarrage d’Erasmus il n’y a eu que 3 244 étudiants qui ont bénéficié du séjour dans un autre pays d’Europe. Ce chiffre a explosé depuis. Au total en 2005, 145 000 étudiants européens ont bénéficié de ce programme, même si cela ne représente que 1 % de la population estudiantine européenne. Le nombre total des étudiants qui ont réalisé leur Erasmus entre 1987 et 2006 s’élève à un million et demi de personnes. Actuellement, neuf établissements d’enseignement supérieur européens sur dix coopèrent dans le cadre de cette action.

Quelle est la répartition par le sexe ? Visiblement, se sont les filles qui sont devenus les plus mobiles... Durant l’année universitaire 2000/2001, il y avait 59 % d’étudiantes et 41 % d’étudiants. Aujourd’hui, les statistiques parlent de 60 % d’étudiantes.

Selon les données pour l’année 2004/2005, ce sont les Allemands (22 427 étudiants) et les Français (21 562 étudiants) qui sont les plus nombreux pour aller au-delà de leurs frontières. Le bilan général est le suivant : 217 000 Français ont pu profiter d’Erasmus, après les Allemands (216 000), les Espagnols (191 000), les Italiens (157 000) et les Britanniques (143 000).

Les étudiants préfèrent le soleil. Selon les données de l’année 2004/2005, c’est l’Espagne qui a attiré le plus en accueillant 25 500 personnes. Juste derrière, arrive la France avec 20 500 érasmusiens. Dans le « TOP 20 » des universités d’accueil en 2004/2005 il y a… 13 établissements espagnols ! Dans la suite du classement, nous trouvons trois universités italiennes, deux allemands, un autrichien et un suédois [1].

Les problèmes d’Erasmus et son futur

Les problèmes qui touchent des étudiants peuvent être divisées dans deux domaines.

 Le premier concerne strictement le cursus universitaire. D’après des témoignages d’étudiants, il arrive qu’il y ait des difficulté quant à la reconnaissance du séjour passé à l’étranger par l’université du pays d’origine. C’est notamment le cas dans les facultés de droit et de la médecine, mais pas seulement. Il y a aussi beaucoup d’étudiants, qui font leur études sérieusement et qui ne voudront jamais de partir, car ils ont peur des problèmes administratifs qu’ils risquent de rencontrer à leur retour. Quel est le problème ? Souvent, il y a un problème d’équivalence des diplômes car il n’y a pas les mêmes cours que dans l’établissement étranger et les professeurs exigent parfois de passer les examens au moment du retour, afin de valider l’année universitaire. C’est pour cela qu’Erasmus est perçu parfois comme étant un programme de... vacances. « De toute façon, le travail attendra retour au pays d’origine. » Mais cela ne correspond pas à la démarche de l’action.

 Le deuxième problème concerne plutôt les politiques de l’Union européenne et d’autres pays qui participent au programme Erasmus. Il s’agit du budget. L’argent manque. Partir faire Erasmus, c’est très difficile pour les moins favorisés. Il faut économiser de l’argent avant partir, demander au parents d’aider ou travailler pendant le séjour. Être aidé par ses parents n’est pas souvent possible, surtout pour ces jeunes qui ne vivent pas encore dans la zone euro et pour qui la vie à l’étranger est souvent plus chère que dans le pays d’origine. Imaginez-vous vivre à Paris pendant un mois avec 350 euros dans la poche ? Cela m’est arrivé et c’était une de plus grandes bourses parmi les étudiants Erasmus que j’ai eu l’occasion de rencontrer en 2004/2005.

Pour la période 2000-2006, le programme Socrates/Erasmus disposait d’une enveloppe budgétaire de 950 millions d’euros. Est-ce que c’est suffisamment par rapport au nombre d’étudiants qui veulent partir ? La Commission, elle-même, avoue que les bourses sont trop faibles pour permettre aux étudiants issus de milieux financièrement défavorisés de profiter du programme Socrates/Erasmus. Les étudiants qui voudraient bénéficier d’Erasmus le savent bien.

Quel est objectif de la Commission européenne ? C’est d’atteindre les trois millions d’étudiants d’ici à 2012. Cette mission, est-elle possible ? Pour la réaliser, il faut plus d’argent. C’est aux États d’augmenter leur participation financière pour développer cette l’action destinée aux jeunes qui rêvent de partir. Vis-à-vis de la construction de l’Europe, chaque étudiant - aussi celui qui vient d’une petite ville et qui part pour la première fois au-delà de ses frontières - doit pouvoir partir dans une ville universitaire européenne de son choix. Et y survivre dans la dignité, pas avec 100 ou 300 euros par mois dans une ville extrêmement chère. L’augmentation des budgets permettrait à l’étudiant de profiter à plein de son séjour et de ne pas se sentir exclu en raison d’un manque de l’argent.

Pour ce type de décision, l’Europe ne peut pas compter seulement sur la bonne volonté des États. La légitimité pour ce genre de décision viendra d’une Europe réellement politique. Les citoyens européens plébiscitent ce programme. Pour qu’il se développe, ce n’est pas en se contentant des institutions européennes actuelles que nous y arriveront.

Illustrations : affiche des célébrations des 20 ans du Programme Erasmus

Sources : www.europa.eu www.socrates-leonardo.fr www.touteleurope.fr www.liberation.fr www.reuters.com www.ec.europa.eu/education/news/erasmus20_en.html

A lire sur le web : Erasmus obtient le prix Prince des Asturies Le site Etudiants-Erasmus.com Pour savoir d’où vient le nom Erasmus

NDLR : nous précisons à nos lecteurs que cet article a déjà été publié fin 2006.

Notes

[1La première place est occupée par Universidad de Granada, la deuxième par Univesidad Complutense de Madrid et la troisième par Universidad de València (source « Memo 06/466 » disponible sur le site Internet de la Commission européenne).

Vos commentaires
  • Le 22 janvier 2007 à 17:49, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Curieux article : le premier chapitre s’intitule "un vrai succès", et la suite démontre pratiquement l’inutilité d’Erasmus.

    Je cite : "Les étudiants préfèrent le soleil." " Souvent, il y a un problème d’équivalence des diplômes car il n’y a pas les mêmes cours que dans l’établissement étranger et les professeurs exigent parfois de passer les examens au moment du retour, afin de valider l’année universitaire. C’est pour cela qu’Erasmus est perçu parfois comme étant un programme de... vacances. « De toute façon, le travail attendra retour au pays d’origine. » Mais cela ne correspond pas à la démarche de l’action."

    si cela ne correspond pas à la démarche, cela correspond à la réalité, donc ?

    "Partir faire Erasmus, c’est très difficile pour les moins favorisés. Il faut économiser de l’argent avant partir, demander au parents d’aider ou travailler pendant le séjour."

    En somme, Erasmus, c’est un truc d’étudiants aisés qui veulent se la jouer comme dans le film "L’auberge espagnole" , de préférence en Espagne, au soleil ! Par ailleurs, quels sont les critères retenus en france pour en bénéficier ? j’ai l’impression que c’est à la tête du client, ou le royaume du piston ?

    Au fait, une question bête : à quoi ça sert, Erasmus ? Se former ? Soyons clair : c’est dans sa propre langue qu’on pense le mieux. Si une formation complémentaire peut être utile pour un post-doc ou des profils très pointus, ça ne sera pas forcément au soleil... et ça ne nécessite pas une telle infrastructure bureaucratique mais plutôt un service de gestion des demandes de bourses de formation, pas du tourisme, de l’initiation aux langues ou de la drague inter-européenne ! Découvrir les cultures, faire des petits européens ? Ouvrir une bonne traduction est bien plus efficace pour se cultiver que d’aller galérer en co-location. Ou encore disposer de liaisons haut débit dans les facs.

    Halte à la gabegie de l’Union européenne ! Arrêtons de suite Erasmus au lieu de demander toujours plus ! Ou transformons-le en bourses, octroyées selon des critères très précis de formations poussées.

  • Le 22 janvier 2007 à 20:25, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    A priori, vous n’acceptez pas que nous puissions dire, comme dans cet article, « il y a des choses qui sont bonnes en Europe et nous en voulons encore plus » ? Le programme Erasmus est un succès, mais il y a des choses qui ne vont pas et nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle.

    Comme vous l’avez remarqué, nous pointons un des soucis de ce programme, il n’est pas facile pour des étudiants peu aisés de partir, mais pas seulement à cause du problème du capital économique de celui-ci. Les défauts dans le capital social (pour savoir comment cela marche administrativement) ou culturel (dans l’ouverture aux langues et aux autres) sont aussi des éléments qui compliquent la tâche des étudiants.

    « Soyons clair : c’est dans sa propre langue qu’on pense le mieux. » Tiens donc, c’est bien de vivre avec des oeillères donc ! Pourquoi alors tous les étudiants en Erasmus disent la même chose : c’est une fantastique expérience ? Mais comme ils se sont ouverts, peut-êtrepensent-ils moins bien si nous suivons votre raisonnement. D’ailleurs, allons plus loin dans votre sens. On va obliger toutes les personnes à ne pas sortir au-delà de 5 kilomètres autour de chez eux, il suffira pour eux d’avoir une connexion haut-débit...

    Cependant, ne soyez pas binaire, il faut simplifier la logistique administrative certes, mais il faut surtout augmenter le budget européen pour permettre le développement de ce programme. Mais ça, nous voyons bien que les Etats nationaux ont du mal à l’accepter.

  • Le 23 janvier 2007 à 11:03, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    « A priori, vous n’acceptez pas que nous puissions dire, comme dans cet article »

    Ca commence mal : en quoi vous ai-je refusé le droit d’écrire ce que vous voulez ? Vous avez un forum, je vous adresse mon commentaire.

    « Pourquoi alors tous les étudiants en Erasmus disent la même chose : c’est une fantastique expérience ? »

    Affirmation gratuite : vous auriez donc interrogé TOUS les étudiants d’Erasmus ? Chapeau ! Et contre-vérité : allez voir le récent article sur Erasmus dans Agora vox : un étudiant satisfait rapporte pourtant les grandes difficultés qu’il a eues à comprendre ses cours !

    « Mais comme ils se sont ouverts, peut-être pensent-ils moins bien si nous suivons votre raisonnement. »

    Vous travestissez mon raisonnement : j’ai dit que l’on apprenait mieux et que l’on réfléchissait mieux dans sa langue natale, ce qui est à ma connaissance une évidence incontestée sauf très rares cas de bilinguisme de haut niveau (un étudiant algérien ou marocain qui aurait fait toutes ses études universitaires en français, par exemple, même problème avec le russe et les ex-pays satellites), et que c’était une façon dispendieuse de s’ouvrir aux autres, dont le bilan n’est pas établi : à part le voyage au soleil, les plaisirs de la colocation, le charme du brassage interethnique (et/ou intersexuel) , qu’en ont retiré ces étudiants dans leur domaine professionnel, étant donné qu’un haut niveau dans la langue de destination n’était pas exigé ? A moins qu’Erasmus ne soit qu’un stage linguistique, alors qu’on le dise.

    « mais il faut surtout augmenter le budget européen pour permettre le développement de ce programme. »

    Lisez le vieux succès de François De Closets, « Toujours plus ! » Le nombre de situations où l’on demande toujours plus sans s’interroger sur le bien-fondé, les buts ou l’efficacité du système sont innombrables. C’est un mécanisme inflationniste sans fin : les Etats auront beau augmenter le budget d’Erasmus, il n’y en aura jamais assez pour « ouvrir » tous les étudiants. et s’il y en avait assez, on demanderait des séjours plus longs, dans plus de pays, etc.

    Au fait, à quoi sert Erasmus ?!

  • Le 23 janvier 2007 à 13:41, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Ca commence mal : en quoi vous ai-je refusé le droit d’écrire ce que vous voulez ? Vous avez un forum, je vous adresse mon commentaire.

    Rep : Pareil, je vous adresse mon commentaire à votre commentaire... Vous dîtes que cet article a un problème dans le fond, je vous explique notre point de vue.

    « Pourquoi alors tous les étudiants en Erasmus disent la même chose : c’est une fantastique expérience ? » Affirmation gratuite : vous auriez donc interrogé TOUS les étudiants d’Erasmus ? Chapeau ! Et contre-vérité : allez voir le récent article sur Erasmus dans Agora vox : un étudiant satisfait rapporte pourtant les grandes difficultés qu’il a eues à comprendre ses cours !

    Rep : Gratuite l’affirmation ? Ce n’est pas le point de vue de la vingtaine d’étudiants avec qui j’ai parlé de leur expérience Erasmus... Cependant, j’irai lire l’article dont vous nous parlez, car comme il est dit dans l’article, il y a encore des choses à améliorer. Pas la peine de caricaturer dans un sens comme dans un autre.

    à part le voyage au soleil, les plaisirs de la colocation, le charme du brassage interethnique (et/ou intersexuel) , qu’en ont retiré ces étudiants dans leur domaine professionnel, étant donné qu’un haut niveau dans la langue de destination n’était pas exigé ? A moins qu’Erasmus ne soit qu’un stage linguistique, alors qu’on le dise.

    Rep : Au niveau professionnel, dans leur CV, ils ont la preuve qu’ils ont pratiqué une langue et cela intéresse les entreprises les candidats qui connaissent d’autres choses que ce qui se passe en France. Ce n’est pas forcément l’essentiel, mais c’est souvent un plus. Par ailleurs, le plus dans la vie professionnelle d’un étudiant, ce sont les matières étudiées et qui leur donnent des connaissances utiles dans leur parcours professionnels. Exemple : en droit de la propriété intellectuelle, être allé étudier cette matière en Italie peut-être un atout par rapport à ceux qui sont restés en France.

    Lisez le vieux succès de François De Closets, « Toujours plus ! » Le nombre de situations où l’on demande toujours plus sans s’interroger sur le bien-fondé, les buts ou l’efficacité du système sont innombrables. C’est un mécanisme inflationniste sans fin : les Etats auront beau augmenter le budget d’Erasmus, il n’y en aura jamais assez pour « ouvrir » tous les étudiants. et s’il y en avait assez, on demanderait des séjours plus longs, dans plus de pays, etc. Au fait, à quoi sert Erasmus ?!

    Rep : Comme vous l’avez lu, nous estimons par exemple que le budget de ce programme n’est pas suffisant. Demander cependant plus comme vous le soulignez n’est pas un but. Nous désirons l’amélioration de ce programme qui a déjà géré tant d’étudiants. L’une des améliorations qui peut être apportée trouve sa solution dans un choix politique (l’augmentation du budget). D’autres choses peuvent être apportées (notamment dans la simplification administrative). La réforme LMD avec ses qualités et ses défauts en est une également.

    A quoi sert Erasmus ? C’est un programme pour aller étudier en dehors de notre hexagone.

  • Le 23 janvier 2007 à 16:43, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    « En favorisant la mobilité des étudiants européens, Erasmus développe le sentiment de citoyenneté européenne au sein des populations universitaires. »" (Europa)

    Erasmus est le plus coûteux système de séjours linguistique jamais imaginé : Budget total 2006 : 231 753 825 (je suppose d’euros) http://ec.europa.eu/education/programmes/socrates/erasmus/statisti/chart17.pdf

    Je rappele qu’on apprend aussi bien une langue étrangère en bossant l’été dans un club de vacances, un restau ou n’importe quelle activité à l’étranger, en plus ça fait de l’argent de poche. Améliorons la formation en France avant de gaspiller des subventions par millions.

    Pour qui, à quel niveau, sur quels critères ? Je n’arrive pas à trouver ces renseignements sur Europa. C’est secret défense (Top Secret in EN-langage, for your eyes only) ?

    230 millions d’euros par an pour essayer de prouver que le plurilinguisme est une solution au problème de l’UE, alors que toutes les statistiques sur Erasmus sont disponibles uniquement en anglais !! Allons-y, augmentons la gabegie et l’eurocratie, pendant que les étudiants français s’assoient par terre lorsqu’il n’y a pas assez de place dans les amphis, que les assistants ou les chercheurs ont des salaires de misère...

  • Le 23 janvier 2007 à 20:12, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Formidable, et si on divisait vos 230 Millions d’€uros en investissement dans tous les pays de l’Union européenne ? C’est combien de % dans le budget de l’Union européenne ? Il faut mettre les choses en comparaison...

    Par ailleurs, Erasmus est fait pour faire des études en Europe, donc apprendre la langue et faire ses études... est-ce que vous arriverez à l’accepter ?

    Vous mélangez un peu trop facilement les chiffres... ce n’est pas l’Union européenne qui définit les budgets accordées aux universités françaises ! Mais si vous préférez continuer dans votre raisonnement. Après tout, on donne de l’argent à l’Union européenne et cela finit par co-financer des routes dans nos départements, c’est un scandale pendant que des gens meurent de faim sur le trottoir dans la ville d’à côté.

    Vous voyez que cela n’a rien à voir et pourtant c’est important.

    Pour les critères d’obtention de bourses erasmus :http://www.etudiants-erasmus.com/docs/charter_fr.pdf

    Comme vous le voyez, cela dépend des universités, de l’endroit où l’étudiant veut aller et notamment de la place dans l’université d’arrivée.

    Je connais des étudiants peu fortunés qui sont partis grâce au programme Erasmus (ma belle-soeur notamment) mais cela n’est clairement pas la majorité... cela est pourtant une expérience extraordinaire d’après ceux qui l’ont vécu dans leur grande majorité. Alors, pourquoi ne pas accepter que cela soit un bon programme ?

  • Le 23 janvier 2007 à 23:07, par Emmanuel Vallens En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Cher Krokodilo,

    quelle aigreur !

    C’est clair, Erasmus n’est pas parfait : ce programme devrait bénéficier à beaucoup plus de jeunes qu’actuellement. Ce qui supposerait naturellement d’augmenter encore les budgets, parce qu’avec les niveaux actuels, le montant des bourses est extrêmement faible et exclut les moins aisés des étudiants.

    En fait, on devrait TOUS être OBLIGE de passer une partie de son cursus dans un autre pays européen.

    Il s’agit de bien plus qu’un séjour linguistique, mais d’une occasion de se former, d’ajouter une ligne supplémentaire à son CV, de découvrir une autre manière de penser. Car une langue n’est pas neutre et porte en elle des concepts et des valeurs que la seule traduction ne permet pas d’exprimer. La traduction est toujours un pis-aller. Tradutore, traditore, comme disent les Italiens.

    Oui, Erasmus sert à se former. Mais un jeune est un jeune. Qu’il n’en foute pas une rame sur les bancs de droit ou de socio juste pour être inscrit en fac, ou qu’il se la coule douce au soleil, c’est le même problème, et Erasmus n’y est pour rien. Ceux qui veulent travailler, travaillent. C’est une question de responsabilité.

    En parlant de responsabilité, « galérer en colocation » est une extraordinaire expérience pour les fils à papa qui n’étaient jamais sortis de chez eux. J’ai vu des petits branleurs (moi y compris) revenir bien plus mûrs de leur expérience dans un pays différent, dans un cadre différent, avec des gens différents. Des qui savaient pas se faire cuire un oeuf et qui se font tous seuls à manger.

    Et quand à cette idée préconçue qu’on pense le mieux dans sa langue maternelle, c’est je crois une idée préconçue assez grave. On pense le mieux dans la langue dans laquelle on a été formé. Personnellement, j’ai passé deux années en Grande Bretagne, et bien, sans fausse modestie j’ai eu du mal à me remettre à penser en français à chaque fois que je suis revenu. Quand on apprend des concepts dans une langue, on n’a pas nécessairement les automatismes dans une autre.

  • Le 24 janvier 2007 à 00:34, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Meuuuu non, je ne suis pas aigri. La preuve, j’ai réussi à trouver une qualité au programme Erasmus : enfin on envoie les élèves ingénieurs et les étudiants ailleurs qu’en GB ou aux USA ! Grâce au soleil, le tropisme anglophone pourra peut-être s’inverser... Ai-je déjà dit que TOUTES les infos techniques, les statistiques sur Erasmus étaient uniquement en anglais ?

    Vous dites que tous les étudiants devraient en bénéficier de façon obligatoire (!) : 230 millionsx 100 ( 1% d’étudiants actuellement) = une paille !

    « Et quand à cette idée préconçue qu’on pense le mieux dans sa langue maternelle, c’est je crois une idée préconçue assez grave. »

    Gandhi l’a écrit, mais peut-être était-il un peu simplet ? Les Suédois aussi commencent à s’en rendre compte, eux qui sont allés aussi loin qu’ils pouvaient dans l’acculturation à l’anglais excepté à fusionner avec la GB

    http://www.sweden.gov.se/content/1/c6/03/74/78/95862bf9.pdf

    Fabien : Le lien que vous m’indiquez ne contient rien d’autre que le conseil de se tourner vers les universités respectives pour les critères d’admission...

  • Le 4 février 2007 à 15:10, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Un récent site recueille les témoignages des étudiants d’Erasmus. J’ignore s’il accepte aussi les témoignages de tous ceux à qui on a refusé la bourse, sans leur en donner les critères d’acceptation ou les motifs du refus...

    Ai-je dit que ce site est entièrement en anglais ? C’est le nom du plurilinguisme dans le langage de la commission européenne ! http://www.20erasmus.eu/

    Ai-je oublié de dire que vous avez bloqué mon précédent message où je voyais au moins un point positif à Erasmus : les étudiants allaient au soleil plutôt qu’en GB, ce passage presque obligé des élèves ingénieurs. Bravo la censure sur votre forum.

    En outre, faire le bilan d’une action comme Erasmus en demandant aux étidiants qui en ont bénéficié s’ils sont contents, ce n’est pas sérieux ! Evidemment qu’ils sont contents : ils sont jeunes, motivés, heureux de vivre et de faire de nouvelles expériences. Un vrai bilan, ce serait rappeler quels étaients les objectifs de ce programme, puis voir s’ils ont été atteints et à quel prix.

  • Le 4 février 2007 à 21:54, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Pour info, votre message n’avais pas été bloqué mais tout simplement pas validé et perdu dans la masse des messages que nous recevons. Toutes nos excuses pour la publication retardée de votre message qui n’avait pas de raison d’être bloqué pour le coup.  :-)

    Votre message de ce jour est bizarre : vous ne savez pas s’il y a prise en compte ou non des étudiants qui n’ont pas eu la bourse erasmus... vous en tirez a priori la conclusion qu’on tait ce phénomène. Je ne crois pas. Je pense de mon côté que ceux qui n’en ont pas eu après s’être cassé les dents sur l’administratif ne se sentent pas concernés par ce site...

    Ils ne se laignent pas assez les étudiants ? Dommage que M. Goulard ne vous entende pas. :p En revanche, vous verrez dans l’expérience de Benoît Courtin qu’il y a des failles dans ce système alors que pourtant il en tire une expérience géniale. C’est peut-être une bonne chose d’en tirer tous les éléments non ? A savoir les mauvais côtés... et les bons ? Vous êtes pourtant ici sur un site où nous aimons bien dire que nous voulons aller plus loin parce que la situation actuelle ne nous satisfait pas.

  • Le 4 février 2007 à 21:54, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    L’article de Benoît sera publié mardi... donc nous attendons vos commentaires à ce moment-là !

  • Le 6 février 2007 à 08:01, par valery En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    euh... si tu parcours le site que tu cites tu verra qu’il n’est pas publié du tout par la Commission mais par une ONG étudiante.

  • Le 29 mars 2007 à 15:22, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Vous allez dire que j’en reviens toujours au problème de l’anglais, mais les faits sont têtus : j’ai appris depuis peu qu’Erasmus était une subtile façon de subventionner le développement de l’anglais dans l’enseignement scientifique ! En effet, il existe deux types de programmes Erasmus, le plus connu étant celui de base, rapporté par les témoignages que vous citez, et qui suit plus ou moins les sympathiques et romanesques clichés du film « l’Auberge espagnole » (où soit dit en passant les étudiants discutent entre eux en anglais alors qui’ils sont censés pouvoir suivre des cours en catalan...) et qui est effectivement plus ou moins un enseignement dans la langue du pays d’accueil (mais pas dans tous les pays).

    Mais il existe depuis quelques années un volet nommé Erasmus mundus, où deux ou trois universités se regroupent pour former un « master » et demander à être agréées. Au moins 90 % de ces troisièmes cycles sont en anglais, avec niveau exigé ! Cela n’apporte rien en terme de formation individuelle d’avoir un cours par un professeur qui parle moins bien qu’un natif anglophone et qu’on comprend moins bien que dans sa propre langue.

    L’objectif est clair : sous prétexte d’inciter les universités à coopérer, on favorise et subventionne l’anglais en troisième cycle, au détriment du français et de chaque langue qui se rend complice de ce système pervers et insidieux, où certaines universités ont devancé les souhaits de la commission... Vous direz que je vois des complots partout, pourtant tous ces éléments sont vérifiables sur le site Erasmus. désolé de refroidir vos enthousiasmes européens, mais les lobbies se moquent des rêves de la jeunesse. Encore un effort, et nous aurons l’anglais de la maternelle au troisième cycle ! le français, c’est has been.

  • Le 29 mars 2007 à 18:02, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    « Et dire que la semaine dernière des techno-anglo-crates lobbyistes se sont réunis en comité secret pour décider d’augmenter les moyens de l’anglais en donnant de l’argent à ces programmes... »

    La World Company n’existe que dans les guignols vous savez ?

    Il est quand même dommage que vous cherchiez à ce point à trouver un complot, plutôt que de dénoncer des effets pervers qui peuvent avoir lieu ! Votre analyse en perd tout intérêt.

  • Le 12 avril 2007 à 01:18, par krokodilo En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Mais ce sont justement les effets pervers que je dénonce ! Et si moi je fais dans le complot, vous faites dans l’angélisme. Tout est vérifiable sur le site Europa, la liste des programmes agréés Mundus, la langue des cursus, et le fait que des universités françaises font des cours en anglais spécialement pour participer à ces programmes Erasmus mundus. Evidemment, elles en s’en vantent pas et ces renseignements sont assez difficiles à trouver, mais ils y sont, et fournis par ces universités, pas par des sites alarmistes. La construction de l’Europe ne doit pas aboutir à rabaisser un peu plus la place du français comme langue scientifique. Et puis, comme vous (les médias en général) présentez largement le côté brillant et enthousiasmant d’Erasmus, il faut bien que certains se chargent de présenter les effets pervers, quitte à se voir coller une étiquette de parano à la X-files !

  • Le 12 avril 2007 à 09:39, par Fabien Cazenave En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Krokodilo,

    Il n’y a pas de complot contre le français au niveau de la Commission européenne. Cela vous fait peut-être plaisir de l’imaginer.

    Au passage, nous ne sommes pas les médias en général... c’est tout l’intérêt de ce site du reste d’avoir un regard critique : donc négatif... et positif.

    Ne jetez pas Erasmus avec l’eau du bain. Dire qu’il y a des choses qui peuvent être améliorées, oui. Dire que c’est un complot anglais pour bouter le français hors de l’Europe, non.

    D’ailleurs, relisez cet article et vous y verrez que l’auteur ne cache pas certains mauvais côtés du programme.

    C’est d’ailleurs pour cela que nous demandons de vrais moyens pour se programme. Mais pour cela il faudrait une Europe politique... et fédérale.

  • Le 24 avril 2009 à 23:18, par kermite En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    En tant qu’étudiante Erasmus, je confirme votre opinion concernant l’inutilité du stage erasmus. Rares sont les étudiants qui sont mécontents mais ils existent...Dans les faits, les stages érasmus sont fidèles au célèbre film qui traite de ce sujet (L’auberge espagnole). Les clichés ne sont pas toujours éloignés de la vérité...

  • Le 9 mai 2010 à 20:05, par Maëva En réponse à : Erasmus fête ses 20 ans dans l’Europe

    Je crois que vous êtes sur certains points à côté de la plaque. Certes beaucoup d’étudiants préfèrent partir au soleil, ce que l’on peut tout de même comprendre (Ne soyons pas hypocrites).

    Je voudrais juste vous faire part de mon expérience personnelle qui démonte malgré moi tout votre argumentaire. Je ne viens pas d’une famille aisée, j’avais mis de l’argent de côté depuis un moment. Au cours du séjour, des bourses sont versées provenant de l’europe et parfois des régions. Le montant varie selon la destination ect je crois. Cette bourse permet d’éviter des fins de mois un peu difficiles. Je fais mon Erasmus en Flandres en Belgique, qui n’est pas vraiment réputée pour son ciel ensoleillé ! Certes nous faisons la fête, car nous vivons actuellement une expérience unique et l’on veut vraiment en profiter ; mais nous avons pas mal de travail également ! Je dois avoir validé 30 crédits à la fin du semestre (en Flandres) pour que mon diplome soit validé en France. (Mais je n’aurai pas d’examen en France).

    La sélection des élèves pour le programme Erasmus se fait par rapport à la motivation, et un niveau scolaire correct pour ne pas partir avec un « handicap » car le but étant de réussir le semestre à l’étranger dans une autre langue. C’est à l’école accueillante ainsi qu’au coordinateur de l’école d’origine de juger qui peut partir.

    Erasmus permet une vrai ouverture d’esprit, on rencontre des gens de divers pays, on assiste à des chocs culturels étonnats au début. Bien que l’Europe semble petite, les pays qui la composent ont réellement leur caractériques culturelles. Erasmus créer cette esprit européen, même si cela vous semble ridicule. Découvrir l’autre et s’adapter mutuellement est un enrichissement personnel et « communautaire ».

    Je sais que cette expérience me sera bénéfique durant toute ma vie. J’ai améliorer mon anglais, appris un peu de néerlandais, découvert un pays bien compliqué politiquement mais aux nombreux atouts. J’ai fais tombé de nombreux stéréotypes, rencontré des gens différents qui m’apportent beaucoup par leurs propres expériences. Et si j’obtiens mon semestre, j’aurai gagné un challenge lancé personnellement et serai fière de moi, ce qui est important je crois.

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