Gérard ONESTA appelle à un nouveau serment du jeu de paume pour l’Europe

, par Sylvie Leguevaques

Gérard ONESTA appelle à un nouveau serment du jeu de paume pour l'Europe

« L’Europe, c’est l’essentiel de notre quotidien. Si vous ne vous intéressez pas à l’Europe, l’Europe s’intéressera à vous ! Pour en convaincre nos concitoyens et réorienter l’Europe, il faut laisser tomber les thérapies douces, que j’ai moi-même longtemps pratiquées en tant que Vice-Président du Parlement Européen, et passer à la chirurgie lourde ! »

Voilà comment Gérard Onesta, Vice-Président du Conseil Régional chargé des affaires européennes, a introduit la conférence sur la participation citoyenne aux élections européennes de 2014 organisée le 5 septembre dernier par les Jeunes Européens, salle du Sénéchal à Toulouse.

Car si l’on ne réagit pas vigoureusement, a-t-il alerté, l’Europe peut disparaître, soit en s’éteignant doucement, soit plus durement sous les coups de boutoir d’élus antieuropéens portés au pouvoir par les prochaines élections : « L’histoire de l’Europe n’est pas écrite pour toujours ! ».

La situation actuelle est inacceptable selon lui. Avec sa règle de l’unanimité, le mécanisme européen qui fonctionnait tant bien que mal à six Etats est devenu totalement autobloquant à vingt-huit. La difficulté d’élaborer une taxe sur les transactions financières en est un parfait exemple. A cela s’ajoute la lenteur des processus européens : il faut quatre à cinq années pour légiférer et transposer dans le droit national les textes européens. Le résultat est une Europe qui dérégule plutôt qu’elle ne protège.

Il faut donc refonder l’Europe, réécrire les règles du jeu, non pas en révisant les traités mais en proposant aux citoyens un nouveau texte fondateur lors un référendum transnational tenu le même jour dans tous les Etats-membres. Mais, à la différence du traité constitutionnel européen de 2005, cette fois, il ne s’agit pas de leur soumettre un « machin » de 300 pages mais un document d’une trentaine de pages, donnant les valeurs fondamentales de l’Europe et ses mécanismes de fonctionnement.

Qui va l’écrire ? Certainement pas les parlementaires européens, dont ce n’est pas le rôle, mais des personnes directement désignées par les citoyens, nouveaux « pères fondateurs de l’Europe ». Il s’agit ni plus ni moins de proposer un nouveau « serment du jeu de paume » et de réunir « une assemblée constituante » qui rédigera en six à douze mois une constitution pour l’Europe.

Dans l’atonie actuelle, comme provoquer le déclic ? Par la pédagogie de l’exemple (voir la démarche islandaise de proposition d’une nouvelle constitution), par la pédagogie de l’échec (des lendemains douloureux si l’on ne fait rien) et enfin par la pédagogie du rêve (Erasmus pour toute une classe d’âge !).

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