L’axe franco-allemand doit donc succomber si l’on veut voir naître enfin l’Europe fédérale. En effet, Le maintien d’un prérequis franco-allemand à toute évolution de l’Europe est aussi ridicule que destructeur. L’Europe doit être une affaire de peuples et non de gouvernements. Si la France ne veut pas d’une Union politique aujourd’hui, elle y viendra surement plus tard. Mais ce refus provisoire ne doit pas empêcher les autres pays d’en venir à l’union politique et budgétaire qu’ils désirent avec raison.
La Zone euro ne serait donc que partiellement fédérale, et ce serait déjà un renouveau très prometteur
L’Hexagone a d’abord besoin d’être rassuré au sujet d’un saut fédéral qui lui fait peur. L’Europe devra d’abord montrer qu’elle peut être démocratique, protectrice et facteur de désendettement avant de convaincre les Français, à défaut de les séduire. Ce n’est que lorsqu’elle aura une Fédération pour voisine, que la France comprendra que l’Europe fédérale est tout autre chose que l’entité kafkaïenne, bancale et bureaucratique qu’elle a subit jusqu’à présent.
Un pays autant tourné sur lui-même, centré sur sa capitale et qui voit à ce point dans son histoire la garantie d’une grandeur éternelle peut-il être un bon leader en matière de Fédéralisme européen ? Probablement pas.
Ce pays qui a sanctifié le grand Charles et oublié Aristide, ce pays qui s’agenouille devant Jeanne D’arc et qui a exilé Hugo, ce pays qui commémore les massacres napoléoniens, ce pays qui a statufié Danton et piétiné Vergniaud peut-il montrer la voie vers une Union Fédérale débarrassée des nombrilismes nationaux ? Il ne faut plus y croire. Le Fédéralisme européen n’est plus une utopie, c’est l’unanimité en matière de Fédéralisme qui est utopique, et elle discrédite notre combat depuis trop longtemps.
En France, les 12 étoiles mordorées sortiront un jour d’une trop lâche indifférence et tisseront dans nos urnes des passions majoritaires, mais ce jour-là il sera trop tard pour l’Europe. Alors par pitié, amis d’outre-France, ne nous attendez plus.
1. Le 28 juin 2012 à 10:24, par David En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
Il me semble que cet article va un peu vite en besogne. Il en ressort le sentiment étrange d’un boutiquier défendant son fond de commerce, en anticipant un échec. Pour ma part, j’attends le résultat des négociations avant de porter un jugement sur l’action des uns et des autres. Il me semble que c’est une attitude plus réaliste que ce pessimisme de façade. En outre, je ne crois pas qu’il faille prendre pour argent comptant les déclarations allemandes sur l’envie d’une fédération. Où est la proposition ? David
2. Le 28 juin 2012 à 10:45, par Xavier En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
Pragmatique et réaliste. :)
3. Le 28 juin 2012 à 11:22, par Un Citoyen En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
L’axe franco-allemand n’est de toute façon qu’une illusion politique, inventée de toutes pièces suite à l’éviction du Général de Gaulle, et qui ne repose sur aucune réalité historique ou stratégique.
Quant au fédéralisme, on ne peut pas bousculer du jour au lendemain des siècles de réalités socio-anthropologiques (cf les travaux d’Emmanuel Todd sur le sujet). De plus, si fédéralisme il y’a, cela se construira selon une vision de la société et de l’économie à la fois allemande et anglo-saxonne. Et la France ne correspond à aucune de ces deux conceptions. Les fédéralistes proposent une libéralisation accrue du marché du travail, plus de rigueur, une « règle d’or » budgétaire, du libre-échange à fond la gomme, là où la France et les Français ont besoin de nationalisations massives, d’interventionnisme accru, de protection sociale forte.
4. Le 28 juin 2012 à 15:04, par Xavier En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
« la France et les Français ont besoin de nationalisations massives, d’interventionnisme accru, de protection sociale forte. » Ah, les Français. Cette exception humaine qui vit dans une économie exceptionnelle, puisque, en France, les mécanismes économiques, même les plus simples, ne peuvent pas fonctionner comme ailleurs.
Ainsi, la nationalisation massive et l’interventionnisme accru, sans parler de la protection sociale forte, mais surtout centralisée, ne fonctionne nulle part au monde SAUF en France ! Oui ! En France, cela fonctionne !
De même qu’en France, l’eau ne mouille pas et le feu ne chauffe pas.
Ah... La France...
Non, SVP... SVP chers amis européens, ayez pitié, n’oubliez pas ces Français exceptionnels, ne les laissez pas s’éventrer juste parce qu’ils croient pouvoir vivre sans estomac !
5. Le 28 juin 2012 à 15:34, par AG59 En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@Un citoyen Non la France n’a pas besoin de nationalisation ou autre potion magique qui n’amène à rien. De plus, si vous voulez révolutionner le système, cela ne peut être que fait de l’intérieur. Ce qui se présente à nous est un mur, pas le petit mur mais le mur en Béton armé et blindé. Vue que la France est attachée à sa Monarchie présidentielle et se croit très puissante, il est clair que le saut fédéral n’est pas pour tout de suite. Il n’y aura un saut quand on verra qu’on ne pourra pas éviter le mur ou quand il sera trop tard on qu’on devra ramasser la France en petit morceau.
6. Le 28 juin 2012 à 16:49, par Clément Petit En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@David Je ne suis pas pessimiste, je suis Fédéraliste et je dis que la méthode intergouvernementale a largement fait preuve de son inefficacité. Ils vont négocier, et nous aurons comme d’habitude un consensus mou. La Fédération Européenne ne viendra pas de ces sommets de gouvernements. Peu importe que Merkel soit Fédéraliste ou pas, il y aura toujours un gouvernement pour dire non. Sur la France, il y a un petit malentendu. Je dis que si pour venir au Fédéralisme, les Français ont besoin d’attendre d’avoir une Fédération Européenne comme voisin, alors je préfère ça qu’attendre qu’une Union Politique Fédérale sorte du Chapeau de ces sempiternels sommets.
7. Le 28 juin 2012 à 16:53, par Clément Petit En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@Un Citoyen Vous n’aimez pas la rigueur et le libéralisme, et vous n’êtes pas Fédéralistes. Vous en concluez abusivement que les Fédéralistes sont pour la rigueur et le libéralisme. C’est faux, renseignez-vous, Merkel n’est pas une vraie « Fédéraliste », elle brandit le mot « Fédéralisme » par stratégie et parce qu’elle en sent la nécessité. En ce qui me concerne, l’Europe Fédérale est le seul moyen de faire cesser la rigueur et de sortir de la spirale de l’endettement qui au final affame nos peuples. Un pouvoir Européen fort est aussi le seul moyen de faire en sorte que les hommes politiques ne soient plus les caniches des banquiers.
8. Le 28 juin 2012 à 18:34, par Un Citoyen En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@ Clément Petit
Je ne connais pas toutes les positions de tous les mouvements se revendiquant du fédéralisme européen. En revanche, je constate que tous les néo-libéraux les plus décomplexés (Merkel, Attali, Minc, etc) veulent pus d’intégration européenne et aller vers le fédéralisme. De même que le patronat, le monde de la finance, et les forces anti-sociales en général, sont pour également. Donc je crains bien que si demain, il y’a un saut fédéraliste en Europe, cela se fera au profit de la classe des ultra-riches qui font la pluie et le beau temps, et au détriment des travailleurs et des petites gens en général.
Concernant le fait d’être à la botte des banquiers, vous êtes donc opposé à la logique de la dette et à l’obligation faite aux Etats Européens d’emprunter sur les marchés financiers ?
9. Le 28 juin 2012 à 18:38, par Un Citoyen En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@ AG59
Si, la France étant un pays de tradition sociale, le politique se doit de reprendre le pouvoir sur le monde de l’argent (entreprises, banques, etc) et seul l’Etat doit avoir le pouvoir de définir le cadre dans lequel évolue l’économie. Cela passe par une politique de nationalisation, de contrôle des entreprises étrangères présentes sur le territoire. Ca passe par là si on veut conserver notre modèle social.
10. Le 2 juillet 2012 à 11:45, par Clément Petit En réponse à : L’Europe doit commencer sans attendre la France
@ Un Citoyen On ne va pas se mentir, nous sommes entre nous. Alors, en toute sincérité... Le Fédéralisme est une bonne solution pour sortir de la crise de la dette. Par conséquent, OUI les marchés financiers ont un intérêt objectif au Fédéralisme, et oui ils soutiennent la création urgente d’une fédération européenne. MAIS : Les marchés se fichent de la démocratie. Les marchés ne prennent pas en compte la souffrance des gens dans leurs équations. PAR CONSEQUENT... S’il est vrai que, pour ces raisons, les libéraux fédéralistes sont moins timides que les socio-fédéralistes ces jours-ci, cela ne veut pas dire pour autant que nous devons faire l’Europe Fédérale pour les marchés. L’Europe doit toujours se faire en demandant l’avis aux peuples et en se mettant à leur service, et toujours pour soulager leurs souffrances. Je suis personnellement favorable à la possibilité pour la bce de renflouer un Etat Fédéral qui aiderait à son tour les Etats en difficultés. Les marchés ne devraient être utilisés que lorsque l’Etat Fédéral aurait besoin de se financer sans favoriser l’inflation.
Ne nous mentons pas, la planche à billet favorise l’hyperinflation (et donc la misère), et l’emprunt sur les marchés favorise la soumission des Etats aux marchés financiers et la spirale de l’endettement (et donc la misère également). Je pense donc que nous devons donner un vrai pouvoir fort à l’Europe face aux marchés, et donner un vrai rôle de banque centrale non-indépendante à la BCE.
Sinon, pour la petite histoire, je vais dans beaucoup de réunions, je vais voir toutes les familles politiques. Il y a des Fédéralistes chez les libéraux, les identitaires, ¨dans les milieux patriotes, à l’UMP, chez les ultralibéraux, chez les Radicaux, au Centre, au PS, à EELV, chez les altermondialistes et j’en ai même vu au Front de Gauche. Les Fédéralistes sont presque partout et presque nulle part ne sont majoritaires. C’est ambigu eu égard aux sorties récentes de Merkel & Cie, mais le Fédéralisme n’est pas de droite.
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