Marine Privat : La fondation ASKO EUROPA-STIFTUNG organise cette année le 12e dialogue franco-allemand, pouvez-vous nous en dire plus sur la Fondation ?
Inga Wachsmann : C’est une fondation de droit civil allemand basée à Sarrebruck (Allemagne). Elle est d’utilité publique et indépendante de tout parti politique et de toute confession. La fondation est du type « opérationnel » ce qui veut dire qu’elle met directement en œuvre des activités. Ses trois grands domaines d’activité sont la recherche – notamment par des projets de recherche avec des chercheurs européens sur des questions de sciences sociales et menant à des publications communes –, le dialogue – par l’organisation de colloques, conférences, forums de débat, etc. – et la formation – avec des programmes internationaux d’études entre autres. Tous les programmes sont réalisés en étroite collaboration avec des partenaires et tournent autour des priorités qui sont l’Europe et la Grande Région, l’Europe et la France et l’Allemagne, l’Europe et les relations internationales et enfin le développement durable.
Marine Privat : Parmi les 27 pays composant l’Union Européenne, pourquoi avoir choisi la France comme partenaire de réflexion ?
Inga Wachsmann : Il y a plusieurs raisons à cela. Une raison géographique, suite à l’implantation de la fondation dans la « Grande Région SaarLorLux », une raison stratégique, suite aux objectifs de la fondation et très lié à cela une raison historique qui est le rôle clef du couple franco-allemand en Europe. Le titre du forum de débat « Dialogue Franco-Allemand – Penser l’Europe de demain » découle de la conscience que le couple franco-allemand a été et reste essentiel pour l’intégration européenne – cela se voit au plus tard quand le « moteur est en panne » - et que le bilatéral est en même temps loin d’être suffisant pour les défis actuels en Europe et dans le monde.
Marine Privat : Le 12e dialogue franco-allemand s’intitule « Face à la crise : la société civile, l’Etat, l’Europe ». Pourquoi avoir choisi le thème de la crise économique ?
Inga Wachsmann : Tous les ans, le Dialogue Franco-Allemand traite d’un sujet qui fait débat et qui touche la société civile en Europe. Nous faisons cela sans nous laisser emporter par l’actualité politique. La Crise nous préoccupe alors depuis 2007, elle est mondiale, fait remonter des questions qui fâchent, des inquiétudes, des controverses d’approches, … un sujet dont le Dialogue ne peut pas se passer. Quel impact de la crise sur la politique européenne d’aide au développement, quel impact pour des négociations internationales comme le sommet sur le changement climatique à Copenhague en décembre dernier, l’Europe est-elle capable de donner les réponses que les États ne sont pas à mêmes de donner sur le système financier mondialisé, comment voient les Non-Européens le comportement des citoyens et responsables politiques en Europe ? Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent, mais comme nous n’avons pas de réponses satisfaisantes, il faut les reposer. Prenez encore l’exemple récent du dernier Conseil européen et les négociations sur le plan d’aide pour la Grèce. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se mettent d’accord dans l’opacité et la voilà la « solution ». C’est inquiétant pour l’Europe et pour la démocratie.
Marine Privat : Comment s’organisera la réflexion des participants de ce 12e dialogue européen ?
Inga Wachsmann : Il y a un côté classique du colloque qui consiste dans deux tables rondes au début et en clôture et avec des ateliers qui traitent de sous-questions entre les deux. Ce qui fait la particularité du Dialogue, c’est le temps de débat dans les ateliers. Il y a environ six heures de temps. Ce temps est bien sûr structuré et animé. Des intervenants programmés placent les débats dans un contexte et lancent la discussion entre les participants. Depuis 2009, nous donnons aussi la parole aux « jeunes ». Étudiants, jeunes chercheurs, représentants de mouvements citoyens, citoyens intéressés jeunes d’âge et/ou d’esprit interpellent les experts et leurs concitoyens. Sur le plan du contenu, les débats sont structurés autour des quatre ateliers qui ont lieu en parallèle. Affaires étrangères et questions de sécurité, questions économiques et sociales, aspects de gouvernance et enfin les discours. Et à ne pas oublier : le temps informel ! L’Académie européenne est faite pour cela.
Marine Privat : Quel rôle peut selon vous jouer l’Europe dans la gestion de la crise économique mondiale ?
Inga Wachsmann : C’est la question que nous posons dans un des ateliers du colloque, l’atelier qui traite des aspects de gouvernance. Quel rôle a joué l’Europe, quel jugement à sa réaction et gestion de crise ? La crise, est-elle un catalyseur pour l’intégration européenne ? On voit bien que l’Europe est à l’écart sur le plan international. Les situations dans les différents États membres font preuve de diversité. Ce qui est certain, c’est que ce ne seront pas les États qui donneront les réponses – si ce n’est que dans le cadre européen. La crise est une chance. Si l’Europe arrive à jouer la solidarité à l’interne – face à la Grèce, l’Irlande, ses entreprises et citoyens - cela serait déjà une bonne chose.
1. Le 29 juin 2013 à 13:49, par payverveden1975 En réponse à : La coopération franco-allemande incarnée dans le 12e Dialogue de la fondation Asko Europa-Stiftung
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