Il est certain que les femmes occupent, en général, des postes de moindre importance. Si on analyse la représentation politique de la société, l’exemple est criant.
Un problème sérieux pris en compte à tous les niveaux
Il n’y a que les délégations suédoise et finlandaise qui font exception, avec un nombre supérieur de femmes parmi leurs élus au Parlement européen. Mais plus globalement, ce sont les pays du Nord qui ont une tendance à avoir plus de femmes. Le Parlement européen lui-même ne compte que 35% de femmes en son sein ; les Parlements nationaux sont souvent en-deçà de ce pourcentage. Mais au delà de ce problème de représentativité, les femmes souffrent encore de nombreuses discriminations dans leur vie privée ou professionnelle.
Si l’Union européenne pose en principe l’égalité entre femmes et hommes (Charte des Droits fondamentaux, article 23), ce n’est que très récemment que, par exemple, la Cour a condamné le traitement discriminatoire des femmes qui devaient payer plus cher en matière d’assurance… Parce qu’elles représentent un risque objectif plus important. Oui, on est tombé dans le mythe de la femme mauvais conducteur ! Les préjugés ont la vie dure. Plus encore quand ils sont actés en droit.
Le sérieux du problème s’illustre également par le fait qu’on y consacre, au niveau international, une journée entière. Depuis 100 ans, on célèbre chaque année « la journée de la femme ». Le Parlement européen a adopté « trois résolutions concernant notamment l’égalité entre les femmes et les hommes, les pauvreté des femmes et la réduction des inégalités de santé dans les Etats membres de l’Union européenne ».
La prise de conscience au niveau européen n’est plus à contester. Récemment, Jerzy Buzek, président du Parlement européen, et Viviane Reding, commissaire européenne en charge notamment des Droits fondamentaux, ont même parlé de la possibilité d’imposer des quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises.
Par ailleurs, il existe des lobbys de la cause féministe. On peut citer par exemple le European Policy Action Center – Violence Against Women (EPACVAW) ou la Fédération Européenne des Femmes actives au Foyer (FEFAF). Il y a également une commission parlementaire s’occupant exclusivement des questions de parité, la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM).
Au niveau national, on retrouve des équivalents. Les associations féministes sont très actives. Les pouvoirs politiques également, et on peut noter les différentes lois visant à rétablir une parité dans la représentativité politique. Ainsi, dans tous les scrutins de liste, l’alternance d’un candidat féminin et d’un candidat masculin est obligatoire. C’est grâce à cela que dans la délégation française au Parlement européen, on arrive à 45,5 % de femmes qui siègent aux dernières élections.
Un sujet n’intéressant que les femmes ?
Ce sujet nous concerne tous. Certes, il touche beaucoup plus directement la gente féminine, mais nous devons tous nous sentir concernés. Cependant, il apparaît que les personnes qui s’y intéressent sont majoritairement des femmes. Pour prendre l’exemple de la semaine thématique du Taurillon sur les femmes, la quasi-intégralité des articles a été rédigée par des femmes. Exceptions faites de l’article sur les femmes en Biélorussie.
On peut trouver d’autres exemples criants. La commission parlementaire du PE est présidée par … une femme, Eva-Britt Svensson (suédoise). Les quatre vice-présidences sont occupées par des femmes, et la plupart, sinon l’intégralité, des membres est de sexe féminin.
On n’est pas forcément mieux servi du côté des lobbies. Le conseil d’administration de la Fédération Européenne des Femmes au Foyer, lobby présidé par une femme, Madeleine Wallin-Haro (également suédoise), est intégralement composé de femmes. Le comité exécutif du Lobby Européen des Femmes est également exclusivement féminin.
Au niveau national, l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes a pour Rapporteure générale Chantal Brunel. Sur 38 membres, l’observatoire compte 26 femmes. La présidente de la délégation aux droits des femmes et de l’égalité entre les hommes et les femmes de l’Assemblée nationale est une femme, Marie-Jo Zimmermann. Et on peut remonter encore plus loin.
La loi sur l’interruption volontaire de la grossesse, c’est encore une femme, Simone Veil. C’est une femme qui a pour la première fois évoqué l’égalité entre les femmes et les hommes sur un plan juridique à travers la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, la Révolution française ayant oublié les femmes.
Tous ces exemples montrent que ce sont principalement les femmes qui se préoccupent de leur situation. En tant que premières intéressées, cela se comprend. Mais, et les hommes dans tout ça ?
Oui, et les hommes dans tout ça ?
Le mardi 8 mars 2011, pour le centième anniversaire de cette journée internationale de la femme, où étions-nous ? Réponse simple : c’était un soir de Ligue des champions. Avec la rencontre au sommet FC Barcelone – Arsenal, match retour. On imagine mal rater cela au prétexte d’un siècle de lutte pour la parité.
On consacre une journée à cette cause pour … Pour quoi faire en fait ? Quand on y pense, on achète un bouquet de fleurs pour les femmes de sa vie. Mais est-ce que cette journée s’arrête au bouquet de fleur et à la blague habituelle « Aujourd’hui c’est la journée de la femme, mais la journée de l’Homme, c’est les 364 autres qui restent » ?
Il ne faut pas non plus dire que les hommes sont totalement désintéressés du sujet. Mais il y a un intérêt beaucoup plus fort chez la gente féminine. On n’entend pas beaucoup parler des hommes féministes. Mais il y a incontestablement un changement dans les discours politiques, avec une volonté de placer la parité au cœur des considérations et des programmes.
Mais au-delà de cette prise en compte politique, c’est réellement à chacun d’entre nous, hommes, de prendre notre part entière au débat. La lutte pour la parité ne doit pas être exclusivement féminine. Elle doit être humaine. Elle ne doit pas être un club privé de femmes. Ce n’est que si la société entière, dans toutes ses composantes de genre, s’y consacre qu’elle aboutira.
Hommes, éteignez votre télé le 8 mars, que vous supportiez les Gunners ou le Barça.
1. Le 15 mars 2011 à 09:50, par Laura En réponse à : La parité n’intéresse-t-elle que les femmes ?
Juste une petite remarque : oui, les hommes doivent aussi travailler à la parité. Cependant on ne peut pas dire qu’il soit injuste ou insatisfaisant que les lobbies féministes, la commission pour l’égalité homme/femme au PE, etc. soient majoritairement composées de femmes. Quelqu’un oserait-il dire la même chose d’autres organisations qui défendent l’égalité ? « Tiens, c’est pas normal, à SOS racisme il y a une majorité de noirs et d’arabes, c’est pas normal ! » Je sais bien que cet article ne part pas d’une bonne intention, et je suis d’accord sur ses conclusions, Cependant il faut faire attention à ce genre de raccourci.
2. Le 15 mars 2011 à 20:22, par D’Jor-Krévys Mouëza En réponse à : La parité n’intéresse-t-elle que les femmes ?
J’ai pensé faire le parallèle avec SOS Racisme également. Mais je me suis dit que ce n’était pas forcément opportun de le faire, parce que je voulais parler de la parité et du féminisme. D’ailleurs, la composition de l’instance dirigeante de SOS Racisme n’est pas exclusivement issue des minorités, ou même majoritairement.
Je ne dis pas que « c’est injuste ou insatisfaisant ». Je comprends même qu’il y ait plus de femmes dans les groupes qui luttent pour la parité. C’est même normal. Ce que je trouve insatisfaisant, c’est que les hommes ne s’y intéressent pas beaucoup. L’une des preuves de cette non implication se constate dans la composition quasiment exclusivement féminine.
L’article ne part pas d’une mauvaise intention. Si je veux en donner l’impression en disant « je ne vais pas me faire que des amies », je finis en réalité par taper sur les hommes. Je décris une situation, je ne cherche pas à faire de raccourcis.
3. Le 16 mars 2011 à 09:06, par BACHAUD En réponse à : La parité n’intéresse-t-elle que les femmes ?
Boujour, Il faut bien sûr une égalité pour les salaires a travail égal salaire égal. Et à mérite égal, promotion égale. MAIS pour les élections imposer la parité est une honte. La DDHC de 1789 indique a l’article 6 : « »(...) Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux,sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics selon leur capacité et sans autres distinction que leurs vertus et de leurs talents."
et donc pas par la nature son sexe !
Il est donc contraire à cette déclaration qui est dans le préambule de notre Constitution d’ imposer une alternance homme femme sur les listes électorales SANS que les électeurs puissent modifier cet ordre. Le vote préferentiel qui existe dans 18 pays de l’union sur 27 doit être étendu aux 27. C’est la BASE DE LA DEMOCRATIE de pouvoir choisir ses représentants avec le référendum d’initiative citoyenne pour pouvoir reprendre la parole entre deux scrutins. voir www.ric-france.fr
La démocratie ce n’est pas donner une chèque en blanc pour 5 ans a des gens DESIGNES par d’autres. C’est le en FRANCE prétendu pays de la Démocratie.. :-( :-(
" Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue. Victor HUGO
4. Le 25 mars 2011 à 07:56, par Xavier En réponse à : La parité n’intéresse-t-elle que les femmes ?
@Bauchaud « MAIS pour les élections imposer la parité est une honte. » D’accord à 100%.
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