Il en ressort que, faute de disposer de compétences linguistiques et interculturelles suffisantes, les entreprises européennes supportent de fortes pertes commerciales, dont la valeur moyenne est estimée à 325 000 € par entreprise sur 3 ans.
Conscientes que les besoins en compétences linguistiques ne pourront qu’augmenter, beaucoup d’entreprises possèdent une stratégie de communication multilingue, recrutent des locuteurs natifs dotés des compétences linguistiques, proposent des sites web dans d’autres langues que la leur, recourent à des traducteurs / interprètes, proposent une formation linguistique à leur personnel.
Une spécificité des grandes entreprises est à souligner : l’anglais y semble davantage utilisé comme langue véhiculaire que dans les PME, probablement parce que – pour des raisons d’efficacité – une utilisation de l’anglais comme « langue d’entreprise » y est souvent encouragée, voire imposée. L’anglais n’est toutefois pas la langue unique : le russe, l’allemand, le polonais, le français, l’espagnol sont également très utilisés.
Selon cette étude, les entreprises européennes pourraient considérablement accroître leurs exportations, notamment en exploitant les possibilités qu’offre le marché intérieur de l’UE, si elles consentaient à investir davantage dans les langues et à élaborer des stratégies linguistiques cohérentes.
Afin de tendre vers cet objectif, l’étude a fait quelques recommandations articulées autour de l’enseignement et l’apprentissage des langues ainsi que de la mobilité. Par exemple :
– améliorer les liens entre entreprises et système éducatif dans le domaine linguistique ;
– promouvoir et adapter les programmes de mobilité tant auprès des travailleurs de PME que des étudiants de troisième cycle ;
– accorder plus d’importance à l’apprentissage des langues à tous les niveaux des systèmes d’éducation et de formation.
Leonard Orban, le commissaire chargé du multilinguisme, a rappelé sa volonté de placer le multilinguisme au cœur de la stratégie de Lisbonne en faveur de la croissance et de l’emploi.
1. Le 13 juin 2007 à 00:16, par manu En réponse à : Le multilinguisme, facteur de compétitivité
Et pour montrer l’exemple, que fait l’inénarable Léonard ? Il fait la quasi-totalité de ses discours en anglais... sans commentaire.
2. Le 21 juillet 2007 à 22:58, par Berponcet En réponse à : Le multilinguisme, facteur de compétitivité
J’ai lu avec attention cette étude et je n’ai pas trouvé de véritable solution.Ce n’est pas à un organisme britannique qu’il faut confier une telle étude ; on ne peut obtenir une rélle objectivité d’un centre d’études juge et partie. Il est clair que que la commission en commandant cette étude au « Centre national britannique des langues » ne prenait pas le risque d’être désavouée.
En revanche, le commissaire au multilinguisme aurait tout intérêt à lire votre excellent article « L’europe face au défi linguistique », ainsi que le fameux rapport PRIN qui conclut que l’utilisation de l’ESPERANTO serait la solution la plus équitable et la plus économique pour l’Europe.Et que celle-ci serait la seule a réellement préserver les langues nationales et en conséquence le multilinguisme.
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