Dans une première partie, Florence Chaltiel propose une rétrospective sur l’Europe. De ses débuts – avec la déclaration Schuman en 1950 – à nos jours, elle retrace les grandes lignes de la construction européenne. Pas à pas, elle montre comment les Etats-membres sont passés d’un vaste marché commun à une Europe politique, dont le droit est devenu contraignant. De manière didactique, l’auteure synthétise ses principales avancées, à l’aide de dates et d’événements clés. Sans jamais tomber dans l’européanisme forcé, elle reste lucide sur l’histoire de la construction européenne. Des échecs, avec le rejet de l’armée européenne en 1954 et des difficultés, comme celle de faire accepter le principe de la supranationalité, Forence Chaltiel ne cache rien.
Retour sur la campagne référendaire
Dans une deuxième partie, le professeur de droit public met en évidence les mensonges et approximations entendus pendant la campagne référendaire, en France. Elle étaye son argumentaire au travers de thèmes : laïcité, avortement, Bolkenstein, Turquie, services publics, concurrence non faussée, Europe sociale, déficit démocratique, révision des traités et atlantisme. Cette lecture à plusieurs entrées facilite leur compréhension, leur lien – ou pas –avec la Constitution européenne et la place que leur accordait ce texte. Florence Chaltiel explique simplement ce qui relève de la compétence des Etats membres, de ce qui se trouvait réellement renforcé par la Constitution européenne.
Enfin, elle s’étonne encore, plusieurs mois après le 29 mai 2005, de la position d’une partie de la gauche pendant la campagne référendaire. Comment un ardent défenseur de l’Acte Unique Européen, puis du traité de Maastricht, a-t-il pu prêcher en faveur du non ? « Surprenant » a été pour elle Laurent Fabius.
Présent et avenir de l’Europe
L’auteure reste persuadée que beaucoup de Français ont rejeté le texte de la Constitution européenne car ils méconnaissaient le rôle de l’UE, son fonctionnement et ses acteurs. D’où une troisième partie, dans laquelle elle répond aux questions que chacun a pu se poser à un moment ou à un autre sur l’Europe. Quel est le poids de l’UE aujourd’hui ? Quelles incidences ont ses décisions sur les Etats membres en matière sociale, environnementale, industrielle, etc. ? Puis, Florence Chaltiel pointe les faiblesses de l’Union. D’après elle, le budget européen n’est pas suffisant : il ne représente en 2006 que 1,24% de la richesse des pays membres. Elle déplore également le manque de présence de l’UE sur la scène internationale et enfin, le manque de communication de la part notamment de la Commission.
Ce constat, à la fois positif et négatif, précède une réflexion sur les perspectives de l’Europe. Bien structuré, l’ouvrage développe en de courts paragraphes ce que recouvrent l’identité et la citoyenneté européennes. Florence Chaltiel appelle de ses vœux un « contrat social européen » qui assurerait, au niveau européen, un salaire minimum et des conditions de vie décentes.
Dans une toute dernière partie, l’auteure s’interroge sur l’Europe de demain, ses frontières et sa nature politique. La question de l’adhésion de la Turquie est évidemment posée. Elle n’y répond pas, mais donne des pistes pour aborder ce sujet en toute connaissance de cause. En matière politique, elle estime l’UE à la croisée des chemins. Le statu quo n’est pas de mise. Il est alors grand temps de se demander quelle Europe nous voulons. Pour Florence Chaltiel, la réponse est limpide : il faut une « communauté fédérale » plus forte.
Du concret !
Par un argumentaire clair, elle nous convainc que le peuple européen existe bel et bien, même si le sentiment d’appartenance reste ténu. Elle conclut son ouvrage par vingt propositions concrètes pour l’Europe, dans des domaines aussi variés que l’éducation, la culture, les institutions, la politique sociale et la place de l’UE dans le monde.
Jusqu’aux dernières lignes, cette Européenne convaincue défend la rédaction d’une constitution européenne plus simple et plus lisible, qu’il faudra soumettre aux peuples par référendum. Elle a un rêve : celui d’une France européenne et d’une Europe intégrant pleinement la France.
Spécialiste de la gouvernance et de l’administration européenne, Florence Chaltiel est professeur agrégée de droit public à l’Institut d’études politiques de Grenoble. Elle est responsable de la section Service public.
Elle est déjà l’auteure de plusieurs ouvrages et articles sur le droit européen.
Lire son article pour le Taurillon : Le Conseil d’Etat, juge européen
1. Le 27 avril 2008 à 13:36, par Didier Bous En réponse à : Naissance du peuple européen
L’Europe sera rejetée si la précarité continue d’augmenter. Si on veut changer de politique aujourd’hui, cela passe par la sortie de l’Euro, la fin de l’obéissance à la commission européenne.
Comment pourrait-il y avoir un peuple européen alors même qu’il n’y a plus vraiment de peuple français. Un peuple qui ne parle pas les mêmes langues, cela veut dire quoi ? Pour avoir une démocratie, ne faut-il pas dialoguer ? Les mentalités sont trop différentes pour être conciliables. L’avenir de l’Europe est le vieillissement accéléré.
Une Europe de maisons de retraite est sûrement un thème mobilisateur pour nos jeunes...mais pour la refuser.
Je crois, au contraire, que l’Europe va éclater d’ici dix à vingt ans.
2. Le 27 avril 2008 à 13:47, par Fabien Cazenave En réponse à : Naissance du peuple européen
Et si on sort de l’Euro, il va se passer quoi ? Le Franc sera balayé à chaque crise mondiale...
Et c’est la Commission qui décide de tout ? Bah voyons, c’est plutôt le royaume de l’intergouvernementalisme qui fait qu’on avance pas.
Vous avez raison : soyons séparé chacun dans son coin. On pèsera tellement plus à 60 millions qu’à 492 millions...
3. Le 27 avril 2008 à 14:32, par Benjamin En réponse à : Naissance du peuple européen
Je pense qu’il s’agit surtout de trouver un équilibre dans les force en présence à l’intérieur de l’UE,un équilibre entre les Etats , les peuples et l’institution européene.C’est une fois cette équilibre trouvé que l’Europe pourra avancé. Il faut rappeller que l’Europe a commencé avec l’économie et que dans l’esprit de beaucoup , elle n’a jamais été crée que pour cela !! Les premières mesures de l’UE ont été la suppressions des droits de douanes puis l’interdiction des restrictions quantitatives aux échanges.Il faut que l’UE se saisisse de grands dossiers et qu’elle ait un interlocuteur clair et identifiable pour tous les peuples de l’union sinon elle n’arrivera jamais à sortir de son image de grande entreprise libérale. Pour pouvoir diriger ce qui est en passe de devenir la première puissance économique de la planète, il faut une personne avec des grosses....... ,passez moi l’éxpression et non pas des institutions incompréhensible pour les profanes que ne parlent à personne sauf aux communautarites !!! L’idée que l’avenir est dans l’Europe et pas ailleur est clair et même si il n’éxiste pas encore une supranationalité officielle croyait moi en pratique elle éxiste et il suffit de regarder la différence du traitement entre les ressortissants des Etats membres et ceux des pays tiers à l’intérieur de la communauté et lors de son entrée.La libre circulation des personnes est en train de créer les bases de la nation européene mais on ne vera pas les résultats avant plusieurs générations ce qui est sûr c’est que l’Europe est en marche.Même si il reste beaucoup de point à corriger(charte des droits fondamentaux , équilibre des pouvoirs dans l’UE , révision des institutions) l’Europe est sur la bonne voie.
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