Nouveau semestre, nouveaux colocataires. Cette fois-ci : une Portugaise et une Polonaise. Après nous être organisées pour la répartition des tâches dans l’appartement, nous discutons devant un verre de vin blanc dans la cuisine. Nous sommes le deux octobre et notre conversation en vient à porter sur le lendemain, le jour férié du trois octobre. Si ma colocataire polonaise sait précisément pourquoi tous les magasins sont fermés ce jour-là en Allemagne, la Portugaise n’en a aucune idée. Étonnée, je lui demande : « Quoi, tu ne connais pas l’importance de la réunification pour nous ? ». Réponse de l’intéressée : « Non. Tu ne connais rien non plus sur l’histoire de mon pays, d’ailleurs, non ? ». Et, oui, elle a raison. Au final, que connaissons-nous, Allemands, de nos voisins européens ? Dans nos livres d’histoire, il y a bien quelques détails sur la France et la Grande-Bretagne, mais que lit-on sur le Portugal, l’Espagne ou l’Italie ?
De ces pays où nous nous rendons certes souvent en vacances, nous ne connaissons pas grand-chose de plus que le bon vin, la bonne nourriture et leur prétendue dépendance à notre généreuse aide dans la crise de l’euro. N’est-ce pas un peu triste ? Je trouve que si. Ce qui est encore plus triste, c’est que nous, Allemands, nous en savons encore moins sur nos voisins directs ! Où sont passées l’histoire de la Suisse, de l’Autriche, de la Belgique, de la République Tchèque, et, avant tout, celle de la Pologne ? Je n’ai entendu parler des partages de la Pologne que lors d’un cours de Master sur l’histoire des relations entre la Pologne et l’Allemagne ! Si je pose des questions sur la Pologne à mes amis du Bade-Wurtemberg, je me rends compte qu’ils ne connaissent même pas le nom de la monnaie utilisée en Pologne et qu’ils ne connaissent pas l’importance de Solidarnosc .
Une place réduite pour les voisins polonais dans les livres d’histoire allemands Récemment, j’ai lu dans l’hebdomadaire Die Zeit une interview du ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski . Il se plaint, à juste titre, de la place accordée à la France dans les livres d’histoires allemands, alors que la Pologne n’y joue qu’un rôle secondaire. De plus, selon lui, les Allemands ne prennent pas assez la peine de s’informer sur la manière dont les Allemands se sont comportés par le passé en Pologne. Avec ce manque de connaissances et cette ignorance des Allemands envers les Polonais, n’est-il pas étonnant qu’Angela Merkel soit la responsable politique étrangère préférée des Polonais et que les Polonais se plaisent tellement à voyager en Allemagne ?
Je rencontre en permanence des Polonais qui viennent en vacances en Allemagne. Lors de mes dernières vacances, par exemple, je suis rentrée chez moi, en Souabe, et j’ai été surprise d’y rencontrer des Polonais qui faisaient justement un tour d’Allemagne. Ils m’ont expliqué qu’ils avaient adoré Munich et Cologne, que Berlin leur avait énormément plu, mais qu’ils y avaient déjà été tellement de fois qu’ils avaient eu envie de découvrir d’autres parties de l’Allemagne. Combien d’Allemands peuvent se vanter d’avoir été souvent à Varsovie et d’avoir déjà réalisé un tour de Pologne ? Dans tous les cas, j’en connais très peu. Il est temps que les Allemands se tournent vers l’Est. Et pour tous ceux qui seraient tentés par l’expérience, voici quelques petites informations utiles.
Prochain objectif vacances : la Pologne
La Pologne a été un fier royaume avant de tomber entre les mains des grandes puissances qu’étaient la Russie, la Prusse et l’Autriche et d’être partagée. Aujourd’hui, la Pologne a une démocratie parlementaire , dont le parlement est composé de deux chambres : le Sénat et le Sejm. Le Sejm, l’un des plus anciens parlements du monde, fonctionne, à quelques interruptions près, depuis 1493. Sinon, les Polonais, comme les Allemands, ont un président. Le président actuel s’appelle Bonislaw Komorowski, il a des fonctions de représentation et nomme le Premier ministre, Donald Tusk dans le cas présent. La Pologne a rejoint l’Union européenne en 2004, mais n’appartient pas à la zone euro. On y paie en zlotys.
Les touristes apprécient la côte baltique , la Varmie-Masurie et la ville très bien restaurée de Cracovie. Et pourquoi pas passer les prochaines vacances en Pologne plutôt qu’aux États-Unis ? La réputation de pays de voleurs qu’avait la Pologne est dépassée depuis longtemps, et nombreux sont les Polonais qui parlent allemand ou anglais. Visiter notre pays voisin en vaut vraiment la peine !
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