Le Royaume-Uni, bénéficiaire régulier de fonds européens
En 2014, le total des dépenses de l’Union européenne au Royaume-Uni s’élevait à 6,985 milliards d’euros, soit 0,32% du Revenu National Brut. De plus, par le biais de 17 programmes nationaux et régionaux, le pays bénéficie pour la période 2014-2020 d’environ 16 milliards d’euros de fonds structurels et d’investissements européens [1].
En effet, le Royaume-Uni a perçu plusieurs milliards de livres du FEDER [2] pour le financement de projets locaux et régionaux. Il s’inscrit dans des programmes de coopération transfrontalière tels que : Interreg-Manche (France-Angleterre), Interreg 2 Mers (France-Angleterre-Belgique), Interreg-Europe du Nord-Ouest ou encore Interreg Irlande-Pays de Galles. Parmi les propositions financées, le projet AGIR, porté par des acteurs anglais et français, peut être évoqué. En effet, celui-ci a pu bénéficier en 2012 d’environ 678 000 euros du FEDER, et avait pour objectif de faciliter l’intégration des migrants et minorités ethniques au sein de la société anglaise.
« Brexit », quelles conséquences sur la coopération territoriale et l’attribution de ces fonds ?
Après un référendum qui s’est soldé par une victoire du « out of Europe », il reste à se demander si ces fonds, qui ont permis au Royaume-Uni de stimuler l’économie et de renforcer la coopération avec ses voisins, seront encore alloués pour des projets futurs.
Si le pays sort de l’Union européenne, le contexte actuel laisse à penser qu’ils ne bénéficieront plus de subventions pour des projets territoriaux, ou seront seulement associés en tant que tiers dans des programmes spécifiques en contrepartie d’une contribution aux programmes ils souhaitent être associés. Cela réduirait de manière importante les possibilités de coopération transfrontalière. Cependant, les discussions toujours en cours sur l’attribution d’un « statut spécial », similaire à celui de la Norvège, laissent planer un doute sur cette question.
Quoiqu’il en soit, si l’Union européenne doit se réformer d’une manière globale, et repenser ses investissements au Royaume-Uni, c’est à ce dernier de prendre toutes les responsabilités des choix effectués. En effet, il s’agirait pour le gouvernement britannique, soit de renoncer à toute subvention structurelle territoriale, soit de prendre en compte les impacts des projets financés par ces fonds sur le Royaume-Uni, et réfléchir avant de prendre la porte de sortie de l’Union européenne.
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