Carole Ulmer : « En 2050, j’espère que l’Europe maintiendra sa place dans le monde »

, par Benjamin Fievet

Carole Ulmer : « En 2050, j'espère que l'Europe maintiendra sa place dans le monde »

Dans le cadre de son tour de France des candidats, le Taurillon publie aujourd’hui la retranscription d’une interview avec Carole Ulmer, seconde de liste pour l’UDI MoDem dans le Nord-Ouest.

Bonjour Carole Ulmer, pouvez vous présenter en quelques mots ?

Carole Ulmer : Bonjour, je suis seconde sur la liste Nord-Ouest pour l’UDI-MoDem, « Les Européens ». Je suis issue de la société civile. Je travail dans un think-tank européen qui s’appelle Confrontations Europe. Je suis donc une technicienne de l’Europe. Je travaille avec les entreprises, avec les syndicats et à ce titre je m’engage dans la campagne des européennes pour apporter cette connaissance des problèmes concrets à notre liste « Les Européens » qui s’est voulue ouverte sur la société civile, ce qui me semble un très bon signal d’ouverture.

Pourquoi cet engagement européen de votre part ?

Je travaille aux questions européennes depuis toujours. Mon intérêt pour l’Europe date de mes études. Et en 2014, je sentais qu’il y avait vraiment quelque chose qui se passait. Le climat est extrêmement dur vis à vis de l’Union Européenne, l’euroscepticisme est de plus en plus marqué. Je n’ai pas voulu rester simple spectatrice. J’ai voulu partager mes connaissances, mon expérience de l’Europe et la mettre à profit des citoyen de mon pays. Partager cette connaissance avec eux et leur montrer que, certes, l’Europe n’est pas parfaite mais qu’il ne faut pas tout détruire, qu’il faut plutôt améliorer ce qui ne fonctionne pas aujourd’hui. Et donc j’ai voulu mettre la main à la patte et apporter ma contribution à cet édifice.

Les élections européennes sont marquées en France par un fort taux d’abstention qu’on peut expliquer par un désintérêt des citoyens pour l’UE ou par une trop grande distance avec l’UE. Comment arrivez-vous, dans cette campagne, à parler aux citoyens de l’UE ?

Nous faisons vraiment, avec Dominique Riquet (ndlr : tête de liste UDI-MoDem pour le Nord-Ouest), un gros travail de terrain. Tous les jours nous rencontrons un maximum de citoyens dans tous les départements de notre circonscription. Ce travail là me semble essentiel car les gens sont en demande de compréhension de l’Europe, de pédagogie. Et le dialogue est extrêmement fructueux avec les citoyens. Nous avons vraiment à cœur de faire ce travail.

C’est vrai qu’on a toujours l’impression que l’Europe est très loin or – nous revenons par exemple de la ville de Douai, où nous étions cet après-midi, et on se rend compte que du bâtiment de la gare qui est en rénovation grâce à des fond de l’UE en passant par l’école des mines qui a développé un laboratoire de recherche de haute technologie lui aussi financé par des fonds européens – finalement, l’Europe est présente dans le quotidien des citoyens.

Vous montrez donc aux citoyen ce que l’Europe fait au niveau local, ce que ca représente pour eux dans leur vie de tous les jours ?

Exactement, l’Europe, on a toujours l’impression que c’est une contrainte. Or elle est bien une opportunité, elle permet d’améliorer la vie quotidienne des gens. Par exemple, nous avons une industrie textile, dans le nord de la France, qui a été sinistrée, par la concurrence internationale notamment. Par le développement de nouvelles technologies – notamment financées par des fonds européens – l’Europe aide à la mutation de cette industrie et donc finalement à préserver des emplois localement. C’est quand même la priorité n°1 des citoyens, aujourd’hui, garder leur emploi dans une entreprise qui est compétitive dans le monde. On ne peut pas faire plus près du citoyen que construire cette Europe de l’emploi.

Quelle est pour vous la priorité de la prochaine mandature du Parlement européens ?

Justement, la priorité pour moi c’est de se recentrer sur l’essentiel. L’essentiel, aujourd’hui, c’est l’emploi, c’est le développement, la croissance économique. Et très clairement, l’un des projets phare de l’UDI-MoDem, « Les Européens » c’est de développer une politique industrielle pour répondre à cette préoccupation d’emploi qui est numéro 1 pour les citoyens européens.

C’est aussi développer un contrat d’apprentissage européen. Aujourd’hui, quelques apprentis on la chance d’aller travailler dans un autre pays européen. C’est trop peu, nous voulons développer massivement les échanges d’apprentis entre pays européens. C’est une réponse qui nous paraît essentielle aux problématiques de chômage aujourd’hui. Voilà des solutions que nous proposons dans notre projet.

Sur le modèle d’Erasmus, ces échanges ?

Exactement, sur le modèle d’Erasmus. Sauf qu’Erasmus est destiné à des universitaires. Nous voulons développer les programmes qui existent aujourd’hui pour les apprentis, qui sont trop restreints. Nous voulons les démultiplier pour offrir au plus grands nombre ces possibilités de mobilité dans d’autres pays européens.

L’Europe doit-elle s’orienter vers un modèle plutôt fédéraliste ou rester ce qu’elle est aujourd’hui c’est-à-dire une Europe qui fonctionne sur un modèle plus intergouvernemental ?

Nous avons une vision de l’Europe qui est très pragmatique. Aujourd’hui nous voulons fonctionner en trois cercles. Nous avons l’Europe de la zone euro qui doit renforcer ses institutions pour mieux fonctionner. Nous avons vu que la crise européenne avait soulevé un certains nombre de problématiques [au niveau] de cette zone euro. Il faut renforcer cette zone en créant des institutions qui lui sont propres. Par exemple, un ministère de l’économie, un trésor européen, qui serait lié à cette zone euro. Il faut ensuite un deuxième cercle et renforcer la politique de l’Union Européenne à vingt-huit et enfin il faut nourrir des partenariats avec nos pays voisins.

Nous somme, aujourd’hui, pour l’Europe de l’approfondissement. Nous disons stop à l’élargissement. Nous estimons que nous devons construire des partenariats privilégiés avec les pays voisins, nous ne les laissons pas tomber. Nous pensons que nous devons, avant tout, nous concentrer sur l’approfondissement de cette Europe, de cette zone euro, de cette union à vingt-huit et construire des partenariats avec l’Ukraine, avec la Turquie mais aussi avec l’Afrique. C’est un continent qui est trop délaissé aujourd’hui par l’UE. Nous devons vraiment créer des partenariats gagnant-gagnant avec le continent africain.

On sait que certains pays ne sont pas membres de l’UE mais sont entourés par l’UE. Est-ce que c’est un stop définitif à l’élargissement ou éventuellement dans quelques années on pourra envisager qu’ils intègrent l’UE ?

C’est une question qui me paraît prématurée. Notre priorité c’est vraiment, aujourd’hui, d’approfondir les institutions, d’approfondir les politiques communes entre les pays européens. Et nous nous reposerons la question de l’élargissement plus tard. Encore une fois, nous ne laissons pas tomber ces pays voisins.

Comment voyez-vous l’Europe en 2050 ?

En 2050, j’espère, et c’est mon souhait le plus cher et c’est pour ca que je m’engage, que l’Europe maintiendra sa place dans le monde. La globalisation est une réalité. Nous avons besoin d’être unis pour compter à l’échelle du monde. Si nous nous réduisons à l’échelle de la France nous ne serons plus rien dans quelques années. Donc moi, je crois en cette Europe qui en 2050 est unie qui comptera à l’échelle mondiale face à des partenaires commerciaux comme l’Afrique, comme les Etats-Unis, comme l’Asie. Et je crois que nous saurons nous exprimer d’une seule voix à l’échelle internationale.

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