Une fois que l’on a dit cela, que reste-t-il ? Que reste-t-il à faire dans les cinq prochaines années pour convaincre tous ces jeunes que cette décision, ce n’était pas la bonne ? Que reste-t-il à faire pour persuader tous ceux qui n’ont pas voté que leur voix compte ?
Pour nous, en tant qu’organisations de jeunesse, une des clés c’est l’éducation à la citoyenneté, c’est la pédagogie, c’est tout le travail de sensibilisation. Parce que nous sommes absolument convaincus que le sentiment de déconnection, voire de défiance qui s’est exprimé, s’explique en partie par un manque d’information. Et c’est précisément là que notre action à tous, acteurs de jeunesse, est si essentielle, pour rendre l’Europe plus concrète et plus accessible à toutes et tous. Faire comprendre que l’UE, ce n’est pas seulement une affaire d’institutions, de traités ou d’économie, mais aussi une collection de récits, d’expériences, de sentiments.
Parce qu’une fois que nous prenons conscience de cela, nous prenons aussi conscience de notre chance d’être européen ; et que cela n’a rien d’une évidence, mais se doit d’être défendu chaque jour. C’est comme cela, dans le meilleur des cas, que nous pouvons alors passer de jeunes abstentionnistes à de jeunes engagés.
Cependant, ceci suppose de démultiplier nos efforts. Aujourd’hui, l’école ne joue pas suffisamment son rôle d’éducation des jeunes à la citoyenneté européenne, en se concentrant majoritairement sur le volet national. Les pouvoirs publics ont donc assurément un rôle déterminant à jouer, mais ils devront toujours être complétés par l’action des associations d’éducation populaire, qui favorisent la transmission par des méthodes informelles, de pairs à pairs. Et là-dessus, il y a un enjeu à mutualiser les outils, les savoir-faire, les connaissances.
Aussi, à un moment où les jeunes sont les plus présents sur les réseaux sociaux, ils sont donc également les plus vulnérables à la désinformation. C’est là encore une fois que le travail de sensibilisation est si déterminant, surtout à une époque où certains vont jusqu’à instrumentaliser l’histoire pour servir leurs propres intérêts. Là aussi le travail de mémoire mérite d’être encore renforcé, car comment peut-on oublier si vite ? Redoubler d’efforts pour rendre notre mémoire collective, notamment franco-allemande, plus accessible à toutes et tous, c’est en effet notre meilleure arme contre tous les nationalismes, toutes les haines, toutes les intolérances.
Finalement, miser sur l’éducation à la citoyenneté, c’est précisément aussi se demander comment collectivement, en tant que société civile, nous nous outillons contre les extrémismes, comment nous mutualisons, comment nous partageons, comment nous apprenons les uns des autres. Parce que la démocratie européenne, ce n’est pas seulement voter, mais c’est aussi s’engager, se mobiliser, protester, alors continuons de faire entendre notre voix, de faire vivre le débat, de faire prospérer l’Europe de l’unité dans la diversité !
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