La fin de l’euro-atlantisme du gouvernement géorgien ?
Le 5 novembre dernier, le ministre de la Défense géorgien, ancien ambassadeur de la Géorgie auprès de l’ONU, Irakli Alassania, fut limogé après des révélations et des soupçons à propos d’une affaire de corruption. Le lendemain, le ministre de l’Intégration euro-atlantique, Alexis Pétriachvili, et la ministre des Affaires étrangères, Maïa Pandjikidzé, ont présenté leur démission. Plusieurs ambassadeurs ont également quitté leur poste. La raison de ces démissions successives est le virage dans la politique du pays, remettant en cause ses orientations euro-atlantistes.
Actuellement en Géorgie, le pouvoir est entre les mains de la coalition « Rêve géorgien », qui est conduit par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, l’homme le plus riche de la Géorgie, ancien Premier ministre en 2012 et 2013. Arrivé au pouvoir après les élections parlementaires de 2012, il annonce son retrait de la vie politique en novembre 2013. Il choisit alors l’ex-ministre de l’Intérieur, Irakli Garibachvili, pour lui succéder au poste de Premier ministre. Malgré sa démission, il demeure une figure importante de la vie politique géorgienne et garde une grande influence sur les décisions de l’actuel gouvernement.
Depuis le mois dernier, les ministres démissionnaires, en tête duquel Irakli Alassania, déplorent la remise en cause de l’orientation pro-occidentale de la Géorgie. Les ministres restés à leur poste assurent que l’orientation pro-occidentale de pays n’est pas mise en question et que le rapprochement avec l’Union Européenne et l’OTAN demeure la priorité de la Géorgie. Ce n’est pas l’avis des sécessionnistes, qui doutent de la volonté du gouvernement resté en place.
Quel avenir pour Alassania et les pro-occidentaux ?
Irakli Alassania et ses partisans ont prévu de continuer leur action politique parmi l’opposition, sans pour autant s’unir avec d’autres leaders de cette opposition comme l’ex-président Mikhaïl Saakachvili.
Le parti d’Alassania, passé dans l’opposition, a privé la coalition d’Ivanichvili de sa majorité parlementaire. Cependant, l’intégration des certains députés indépendants a permis de restaurer la majorité parlementaire de la coalition « Rêve géorgien ».
L’opinion de populations géorgiennes demeure fortement pro-occidentale, en témoigne les manifestations antirusses organisées la semaine dernière en Géorgie pendant lesquelles des dizaines de milliers de Géorgiens ont défilé contre la politique de la Russie, qu’ils accusent de l’annexion de deux régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
Pour rappel, malgré la pression russe, la Géorgie avait signé un accord d’association avec l’Union européenne en juin dernier, un grand pas pour rapprochement entre la Géorgie et l’Europe des 28. Favorisant la coopération et l’intégration économique de la Géorgie et de l’Union européenne, conduisant à l’ouverture progressive de leurs marchés, cet accord de libre-échange approfondi assure aujourd’hui à la Géorgie un partenariat durable avec l’Union européenne.
Cependant, le départ de plusieurs ministres pro-occidentales affaiblit considérablement la position des partisans de l’Occident dans un pays en proie aux conflits internes et externes entre le géant russe et les pays de l’Union.
1. Le 8 décembre 2014 à 16:18, par Alain En réponse à : Crise politique en Géorgie : Irakli Alassania, le pro-occidental limogé
Protester contre l’annexion de l’Abkhazie et de l’Ossetie du Sud, n’implique pas forcément être pro-occidental, comme boire de la vodka ne signifie pas forcément être pro-Russe. Il faut cesser d’avoir une vision binaire !!!
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