L’Agence tous risques de Juncker

, par Xavier Chambolle

L'Agence tous risques de Juncker
Jean-Claude Juncker sous les objectifs des photographes lors de l’investiture de la Commission et de l’annonce d’un plan de relance, dont les détails ont été dévoilés, il y a quelques jours. - © European Union 2014 - European Parliament

Il ne manque à Jean-Claude Juncker plus qu’un gros cigare et des gants noirs pour ressembler parfaitement à Hannibal de l’Agence tous risques (A-Team). En effet, Juncker nous a dévoilé récemment son plan d’investissement pour l’Europe et, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est digne d’un plan du colonel John « Hannibal » Smith, qui parvient toujours à sortir son agence de situations périlleuses. Pour une meilleure immersion, lisez la suite avec cet air connu en arrière-plan.

Un plan sans accroc

Ce plan de la Commission européenne va donc se passer comme suit :

• Après approbation de toutes les parties prenantes (Parlement, Conseil, États membres), l’Union européenne recense les projets sur la base d’un rapport de la task force Commission-BEI (Banque européenne d’investissement).

• La BEI et les acteurs clés constituent une plate-forme de conseil en investissement.

• Le nouveau Fonds européen pour les investissements est opérationnel et peut donc investir.

• Les Fonds structurels et d’investissement européens produisent leurs effets en synergie avec les programmes de l’Union européenne.

• L’Union européenne étoffe en toute transparence la réserve de projets.

• Un site web spécialisé permet de suivre en temps réel (imaginez-vous !?) l’état d’avancement du plan d’investissement.

• Les progrès sont évalués.

• On fait quelques ajustements au besoin.

• Le coq chante, le soleil se lève, l’économie repart, le chômage baisse, l’endettement est endigué et les budgets publics respirent.

Les coéquipiers, évidemment sceptiques, demandent : « Mais Colonel, avec quel argent et par quel miracle ? ». Et le Colonel répond, mâchouillant son cigare : « Avec les ressources de la BEI, quelques milliards en plus, un effet de levier direct et l’effet multiplicateur ! ».

Juncker, triomphant : « I love it when a plan comes together ! ». Générique de fin.

Scénario réchauffé

Il y a comme un air de déjà-vu, non ? Certains États d’Europe n’ont-ils pas mené de telles politiques, ou encore les Etats-Unis récemment (imaginez les résultats sans le gaz de schiste) et le Japon ? Dans le scénario de Jean-Claude Juncker, il n’est nullement question d’effet d’éviction ni d’éventuels mal-investissements. Pourtant ce sont des problèmes majeurs soulevés par cet interventionnisme forcené. Sans parler de la possible corruption et de la collusion, comme si les lobbys n’étaient déjà pas assez actifs à Bruxelles.

Relance ou assainissement ?

L’économie européenne a-t-elle besoin d’être relancée en forçant les investissements ou bien a-t-elle besoin d’assainissement ? L’épargne n’aurait-elle aucun rôle à jouer ? Ne serait-il pas préférable de laisser leurs moyens financiers aux agents économiques (et notamment aux contribuables) et de s’atteler à l’édification d’un environnement économique sain ?

Heureusement, le plan Juncker apporte quelques pistes intéressantes. Il s’agit du point 4.1 relatif à « une réglementation simplifiée, de meilleure qualité et plus prévisible à tous les niveaux ». Alléluia !

Voilà ce dont nous avons besoin sur le long terme :

• Un État frugal à tous les niveaux (Union, États membres, régions), qui ne nous dépossède pas pour investir et dépenser à notre place.

• Une stabilité réglementaire réelle (les eurodéputés ont un rôle à jouer, mais sans les États membres cela restera un vœu pieux – clin d’œil à la machine administrative française).

• Pas d’usine à gaz réglementaire (cela implique de vivre avec des réglementations simples ayant un goût d’inachevé pour les bureaucrates).

• Une stabilité fiscale (Bercy, si tu nous lis).

En fait nous pourrions faire un parallèle avec la Politique Agricole Commune : très coûteuse, très complexe, générant d’innombrables problèmes nécessitant des ajustements, rendant l’ensemble mouvant, instable. Un authentique bijou étatique. Mais, au fond, ça fonctionne malgré tout : on a de quoi manger. Et puis on jette un œil en Nouvelle-Zélande, où les producteurs n’ont ni quotas, ni subventions et on finit par se dire que, finalement, la PAC, ça ne sert à rien.

Or pour l’industrie et l’économie en général, c’est à peu près la même chose. Nous avons besoin de l’État pour garantir un cadre légal, faire respecter les contrats, punir les escrocs et ceux qui nuisent à autrui (une usine qui déverserait ses déchets dans une rivière par exemple) ; mais nous n’avons pas besoin de lui pour nous dire comment, quand et combien investir. Et il serait bon, lorsqu’on analyse la situation actuelle, de faire la part entre la responsabilité des marchés (vous et moi) et celle de l’État (national ou européen) qui capte une part astronomique de nos richesses (par les prélèvements obligatoires, mais également par le service de la dette qui tarit les sources de financement) et intervient déjà de manière massive sur le terrain économique, aussi bien d’un point de vue purement financier que réglementaire.

Cependant, que peut faire la Commission à ce niveau ? Quel rôle la Commission peut-elle jouer pour assainir notre environnement économique ? M. Juncker, faites ce que la Commission fait de mieux : poursuivez la dénationalisation des marchés étatiques pour conforter la portée continentale des libertés économiques, faites pression sur les États membres pour qu’ils respectent les traités (notamment sur l’endettement public) et brisez les monopoles publics (notamment sur la sécu). Félicitez les pays qui entreprennent des réformes courageuses et qui baissent leurs impôts et pointez du doigt ceux qui bottent en touche et tentent de faire diversion avec de pathétiques réformes territoriales.

Enfin, bien que ça ne soit pas dans l’air du temps, essayons donc ce qui n’a jamais été fait en Europe : un État qui ne se mêle pas d’économie. « Laissez-nous faire ».

Un article à lire et à relire sur :

www.xavierchambolle.com

Vos commentaires
  • Le 10 décembre 2014 à 11:44, par shaft En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Monsieur Chambolle

    Vos propositions incarnent tout ce qui est rejeté par les gens en particulier en France.N’est-on pas capable de construire sans détruire.Il faut, selon vous, casser les fleurons nationaux (EDF,Areva),humilier les Etats en contrôlant leur budgets, détruire la solidarité nationale (adieu la Sécu, réel avancée sociale).Et tout ça pour quoi ?Une Europe sans identité propre si ce n’est la concurrence sauvage libre et non faussée.

    Avec des propositions pareilles, il ne faut pas s’étonner de voir le FN à 30% en France

  • Le 10 décembre 2014 à 13:23, par Valéry En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Amusant de lire que Xavier qui n’exerce aucune responsabilité politique, qui exprime généralement des vues minoritaires y compris chez les libéraux autoproclamés, qui s’oppose à toutes les politiques publiques de l’Union et des États membres, est responsable de la montée du vote d’extrême droite en France.

  • Le 10 décembre 2014 à 15:50, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Donc ce que vous me dites, c’est que ce qui fait l’identité française c’est EDF, la SNCF ou encore la sécu ? Déjà je ne vous rejoindrai pas là-dessus.

    Si ce sont des fleurons, ils peuvent se débrouiller sans le soutien de l’État, non ? EDF et Areva se débrouillent d’ailleurs très bien sur le marché international.

    La France signe un traité où elle s’engage à ne pas trop être déficitaire et elle ne le respecte pas. Que suggérez-vous ? Qu’on félicite l’État français ?

    « Vos propositions incarnent tout ce qui est rejeté par les gens en particulier en France. » Qui sont "les gens" ? Que rejettent-ils ? Moi je vois plus de 7000 membres au groupe Facebook des libérés de la sécu : http://on.fb.me/1GjpcUv Les voyez-vous ? Que leur dites-vous ? Qu’il faut rester dans la sécu parce que c’est l’identité française ? Ce truc est déficitaire, est beaucoup moins performant que n’importe quelle assurance privée. Faut-il être conservateur au point de vouloir conserver un système obsolète ? Ne peut-on pas imaginer la "solidarité contrainte" d’une autre manière ? Revenu universel, impôt négatif...

    Quelle autre "avancée sociale" française voulez-vous protéger ? La retraite par répartition ? Instaurée par Pétain, a constitué ni plus ni moins un vol de ceux qui avaient capitalisé pour leur retraite et qui nous coince dans un système inique digne d’une pyramide de Ponzi (d’un point de vue strictement mathématique, c’en est une).

    Quelle autre ? L’impôt progressif ? Cet impôt coûteux à percevoir (comparé à un impôt à taux unique), qui freine la capitalisation et donc l’enrichissement de la classe moyenne.

    Quelle autre ? L’ISF ? Les pays qui accueillent nos millionnaires et milliardaires peuvent nous remercier.

    Bref, faisons simplement quelques constats :
     la France a-t-elle actuellement une politique d’austérité ? Si on regarde l’évolution des dépenses publiques (hausse), l’évolution du fardeau fiscal (hausse) et l’évolution de l’endettement (hausse), il s’agit en fait de faustérité.
     quels pays se sont sortis de crises similaires ? Pays scandinaves, Canada, Nouvelle-Zélande...
     qu’ont-ils fait ? Réduction des dépenses publiques, réduction du fardeau fiscal, réduction de l’endettement : l’austérité, la vraie.

    Trouvez-moi des articles de la presse subventionnée qui parlent de cette réalité et des discours de politiciens influents et médiatisés qui fustigent la faustérité et font la promotion de l’austérité. Nous vivons dans un monde où ce sont les démagogues qui ont le pouvoir et nous leur faisons un chèque en blanc. J’aimerai que M. Juncker ne fasse pas partie de ces démagogues et je ne souhaite pas lui faire de chèque en blanc.

    À force de fustiger l’UE et le marché, on nourrit le FN.

    « concurrence sauvage » ≠ « Nous avons besoin de l’État pour garantir un cadre légal, faire respecter les contrats... »

  • Le 10 décembre 2014 à 16:00, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    J’aimerai enfin revenir sur cette phrase, qui me semble essentielle car très fausse et pourtant très répandue : « Il faut, selon vous, casser les fleurons nationaux (EDF,Areva),humilier les Etats en contrôlant leur budgets, détruire la solidarité nationale (adieu la Sécu, réel avancée sociale). »

    Où voyez-vous que je souhaite casser les "fleurons nationaux" ? Je souhaiterai avoir le choix et ne pas être forcer d’être client d’entreprises qui ne devraient pas être qualifiées de fleurons tant qu’elles n’évoluent pas dans un marché libre (libéré de tout privilège étatique).

    Où voyez-vous que je souhaite contrôler les budgets nationaux ? L’UE n’a pas à dire son mot si le gouvernement français souhaite dépenser plus dans tel poste plutôt que dans tel autre. Mais nous avons une monnaie commune, nous sommes dans le même bateau, nous devons nous assurer qu’aucun pays ne se saborde en ayant une dette souveraine démesurée. Si nous avons besoin de l’UE pour nous rappeler à l’ordre, si nous avons besoin de signer des Traités pour limiter l’endettement : cela est très triste et en dit long sur la qualité de nos gouvernants qui se révèlent tous les jours être de très mauvais gestionnaires.

    Quant à la destruction de la solidarité nationale, de mon point de vue puisqu’elle est le fruit de la contrainte elle n’a aucune valeur (le mot "solidarité" est totalement dévoyé) et comme je l’ai dit plus haut : la sécu est obsolète, il serait sain d’opter pour une autre formule. Je ne souhaite pas la "détruire" (libre à vous de cotiser beaucoup pour avoir très peu), mais j’aimerai qu’elle n’ait plus de monopole. C’est le rôle de l’UE de briser les monopoles publics dès lors qu’il ne s’agit pas d’une mission régalienne. Ce faisant, nous ne ferions que respecter la DDHC de 1789 et notre devise qui parle de fraternité, et pas de système déficitaire pour faire supporter aux générations suivantes le coût de notre sécurité sociale.

  • Le 10 décembre 2014 à 19:49, par Alain En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    En Suisse, la sécu est privée et dans un marché concurrentiel. Certes l’état dé pense moins mais le citoyen dépense bien plus car le coût de cette sécu privée non monopolistique est nettement plus chère. Pensez qu’en dégraissant l’état, les dépenses correspondantes disparaissent purement et simplement est une ineptie idéologique. Et ne parlons pas du système américain bien plus cher, moins efficace et qui laisse n,ombre de citoyens au bord de la route.

    Ne parlons pas non plus de la corruption que le privé utilise pour pouvoir s’occuper d’un service public=

    Cette vision néolibérale, l’état dépense mal, le privé est efficace § est une vision en noir et blanc digne d’un enfant de gardienne. La bonne et la mauvaise dépense existe aussi bien dans le public que le privé. La démocratie veut que le citoyen puisse se prononcer sur ce qu’il demande à l’état mais en toute connaissance de cause : en sachant ce que cela coûte et quelles sont les alternatives. personne n’a jamais voulu envisager une telle réforme démocratique, c’est le choc de deux idéologies, public contre privé.

    D’accord pour un état qui ne s’occupe pas d’économie, mais les banques - et leurs actionnaires - doivent subir la sanction de leurs malhonnêteté : faillite. Egalement fin de la protection de l’épargne, l’épargnant ira dans les banques qui ne spéculent pas pour la protéger et les banques systémiques disparaîtront purement et simplement. Fin aussi de toutes les aides multiples et variées dont se gavent certaines sociétés

  • Le 12 décembre 2014 à 06:37, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    1) Refaites votre étude sur le coût de la sécu en Suisse à parité pouvoir d’achat. ;)

    2) Lorsque vous analysez le coût d’une sécu publique comme celle que nous connaissons en France, incluez la dette.

    3) « Pensez qu’en dégraissant l’état, les dépenses correspondantes disparaissent purement et simplement est une ineptie idéologique. » Il n’a jamais été question de cela.

    4) « Cette vision néolibérale » Libérale tout court. Qualifier un truc de "néolibéral" est un excellent moyen de montrer que vous ne connaissez pas le libéralisme. :)

    5) « D’accord pour un état qui ne s’occupe pas d’économie, mais les banques - et leurs actionnaires - doivent subir la sanction de leurs malhonnêteté : faillite. » Attention Alain, vous versez dans le TURBO-libéralisme là ! Consultez un peu les sites libéraux sur le sauvetage des banques, la privatisation des profits et la nationalisation des dettes, vous serez surpris.

    6) « Fin aussi de toutes les aides multiples et variées dont se gavent certaines sociétés » Cela va de soi.

  • Le 12 décembre 2014 à 15:06, par shaft En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Xavier

    Que sont des réformes courageuses selon vous ? Des suppressions d acquis sociaux sur les salaires et les retraites. Vous parlez de libertés. Où est notre liberté de refuser votre liberté imposée ?Le minarchisme consiste à faire bonne chere avec peu d argent sauf que lorqu on a plus d argent on ne peut pas faire bonne chere

    Vous parlez de liberté mais c est uniquement la liberté pour le plus fort d ecraser le plus faible obligé de renoncer à sa retraite pour enrichir un petit nombre d individus.C est beau le libéralisme quand on ressort TINA dans tous les medias.

    Soyez honnêtes et reconnaissez que les gens doivent se contenter des miettes qui tombent de la table.

    Enfin comment pouvez vous parler de liberté quand vous voulez faire pression sur les États pour qu ils se plient à votre vision du monde ?

    C est beau le libéralisme quand

  • Le 12 décembre 2014 à 23:52, par Ferghane Azihari En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    En fait, logiquement Schaft, si l’on abroge le monopole de la sécurité sociale, vous récupérez tout ce qu’elle vous prélève mensuellement (47% de votre salaire si je ne me trompe pas. ...à vérifier).

    Voici une mesure de libéralisation qui redonnerait du pouvoir d’achat aux ménages :)

  • Le 13 décembre 2014 à 12:28, par Bernard Giroud En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    "Laissez-nous faire" ; Laisser faire qui ? :OK, à conditions que celui qui prétend savoir mieux faire, comprenne qu’il réussit aussi avec son entourage et se comporte comme un civilisé de 2014.

    Au temps des cavernes et des nazis on aurait pu dire la même chose ;

    Nos références sociales de 2014 sont un condensé, de siècles voir de millénaires d’apprentissage ; Cet ensemble est perfectible ; notamment dans l’exigence élevée de l’implication de chacun d’entre nous, chacun selon ses capacités ; l’effort et l’exigence que nous attendons d’autrui nous devons d’abord le pratiquer.

    Nos références sociales européennes sont cependant une base, une base avancée qui nous permet d’aller beaucoup plus loin : permettre au genre humain de prendre l’aventure de la vie en main, comme associé.

    Le niveau du fil de la vie de ce millénaire commande de créer le « lien universel », selon les termes du Christ, il y a deux milles ans.

    La sélection est finie. Pour l’avenir, La raison doit établir une logique de complémentarité, impliquant le don de ses qualités, avec confiance, rigueur et modestie, une coopération voulue et comprise, admise au fond du cœur, puisée aux sources de la vie, d’une vie qui nous est octroyée, sans parcimonie, ni compte d’apothicaire.

    L’intelligence, la force, dont nous disposons, est un atout, qui doit s’inscrire, en association avec son prochain.

    Le genre humain, sommet de la pyramide, n’est pas seulement un produit mécanique ou biologique ; Dans l’ordre naturel des choses ; notre entité avec son système de réflexion, devient aussi un lien et un départ, vers l’universel, vers l’éternel qui s’extrait de l’espace temporel. Tout ceci est une suite logique de notre évolution.

    Une autre dimension nous ouvre ainsi ses portes. Elle n’est pas tout à fait dans la logique de la matière, mais procède bien d’un autre état, d’une autre réalité qui elle grandit quand on la partage ;

    C’est cette réalité, que nous sommes appelés découvrir, nous en faisons partie, ;

    Ainsi accorder les violons de notre grande maison dans la musique de l’horloge de l’univers.

  • Le 14 décembre 2014 à 14:32, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @shaft : Votre liberté consiste à puiser librement dans les poches de vos voisins pour financer vos lubies et vos « acquis sociaux ».

    Ma liberté consiste à vous permettre de faire tout ce dont vous souhaitez et pouvez dans le cadre d’un État de droit qui défend vos libertés et votre propriété ainsi que celles d’autrui.

    Donc précisément, le « système du plus fort », en réalité, c’est bien le votre : car si je ne souscris pas à votre conception, et bien, de fait, je n’ai pas le choix car l’État, plus fort, viendra me contraindre, non pas pour protéger autrui, mais pour me « rendre solidaire ».

    Quant au système actuel, qui tient plus du capitalisme de connivence que du capitalisme libéral, on a une succession de trappes à pauvreté que vous nommez « acquis sociaux » et un État obèse qui distribue des privilèges qui sont à la source de l’enrichissement de quelques uns (brevets, subventions, marchés publics, règlements, fleurons nationaux protégés, etc.).

    Notez que dans votre système, je ne suis pas libre de disposer de mes revenus. Tandis que dans le mien, vous êtes totalement libre de vous associer avec des millions de personnes consentantes pour partager et mutualiser vos revenus. D’ailleurs, fut un temps, les plus pauvres parvenaient à s’organiser, notamment pour les accidents et la retraite, même avec leurs faibles moyens, jusqu’à ce que l’État regroupe tout et créé les zacquis sociaux, contribuant largement au déficit qui nous pose bien des problèmes, notamment générationnel. Feriez-vous partie de ces baby-boomers qui me refilent cette note salée ?

  • Le 14 décembre 2014 à 22:47, par Shaft En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Il n’a jamais été question de demander aux voisins de payer pour ce que nos prédecesseurs ont gagné en luttant.Soyons riches en perdant toute protection, tous nos droits parce que OUI ce sont des droits qui ne sont pas rentables donc illégitimes pour un libéral comme vous.La solidarité implique une forme de contrainte comme dans tout autre aspect de notre société.Avec vos solutions, les pauvres seront encore plus pauvres avec votre liberté forcée car oui nous ne sommes pas libres de refuser votre idéologie.

    Dire Réformes structurelles signifie réformes libérales et uniquement libérales donc idéologiques.Tout ce que vous proposez, c’est de revenir au XIXème siècle, à l’Angleterre victorienne.Qu’est-ce qui vous permet de dire que vos solutions sont les seules valables ?De quel droit nous ordonnez-vous de nous sacrifier tandis que vous êtes protégé ?

    Je ne suis pas un baby-boomer.Je refuse d’être un esclave de votre idéologie, une victime sacrificielle à votre nouvel ordre mondial.Je ne possède certainement pas la même notion de liberté que vous car pour moi, il n’est nulle liberté sans contrainte.Votre liberté commence là où s’arrête la mienne.Seriez-vous un anarchiste de droite que, selon moi, vous ne parleriez pas autrement

  • Le 15 décembre 2014 à 15:09, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Tout se résume dans cet article.

    Je défend la DDHC de 1789 avec ses libertés fondamentales, vous celle de 1793.

    Vous avez une vision caricaturale, en fait même complotiste, du libéralisme, avec votre "nouvel ordre mondial", l’esclave d’une idéologie, etc.

    « Il n’a jamais été question de demander aux voisins de payer pour ce que nos prédecesseurs ont gagné en luttant. » C’est la luuuutteuh finââle... pardon, je m’égare. Le retraite par répartition, précisément, c’est cela : je cotise pour les vieux, et, devenu vieux, les jeunes cotisent pour moi (et je n’ai pas le CHOIX). Le système repose tout entièrement sur l’arrivée de nouveaux entrants (jeunes actifs), c’est donc d’un point de vue mathématique une pyramide de Ponzi. Exactement comme ce qu’a fait Madof qui est allé (heureusement) en prison. Le système que vous défendez n’est ni viable, ni juste. Vous appelez ça solidarité, soit, acquis social, soit, mais ça n’en demeure pas moins une escroquerie intergénérationnelle - et que ce système soit déficitaire en rajoute une couche.

  • Le 16 décembre 2014 à 20:50, par shaft En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Oser sortir la Déclaration des droits de l Homme pour éviter de se remettre en cause.Ca ne m etonne même pas de la part d un libéral

    Cela montre simplement que les gens comme vous sont incapables de se remettre en cause et de débattre. Qu on ne se demande plus après ça ce qui ne va pas en Europe

  • Le 18 décembre 2014 à 05:28, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    De l’art de botter en touche.

    Mais effectivement, on se demande bien ce qui cloche en Europe... Surtout pas l’endettement causé par des politiques démagos (très libéral je suppose). Surtout pas, dans certains pays comme la France, un marché du travail rigide (très libéral également). Surtout pas un fardeau fiscal lourd, complexe et mouvant pour des services bien maigres (très libéral également). Surtout pas les divers monopoles - ce qui en reste (très libéral aussi). Surtout pas les zacquis sociaux du niveau Ponzi et financés par la dette (très libéral aussi, faire payer aux générations futures...).

    Reprenons les points de mon article, de quoi l’Europe a besoin : « - Un État frugal à tous les niveaux.
     Une stabilité réglementaire réelle.
     Pas d’usine à gaz réglementaire.
     Une stabilité fiscale. »

    Dois-je conclure, Shaft, que vous êtes pour :
     un État très dépensier qui se substitue à l’investisseur privé,
     une instabilité réglementaire histoire de défavoriser les PME au profit des grandes entreprises qui peuvent s’accommoder d’un tel environnement,
     une réglementation complexe là encore pour défavoriser les PME qui naviguent à vue quand les entreprises de plus grande envergure ont des armées de conseillers,
     une instabilité fiscale, encore une fois pour défavoriser les PME qui sont moins bien armées que les grosses entreprises...

    Continuez à pousser vos cries d’orfraie, mais par pitié ne me faites pas la morale sur mon incapacité à "remettre en cause" et à débattre quand vous ne répondez absolument pas sur le fond.

    Expliquez-moi donc quel aspect libéral pose problème en Europe.

  • Le 25 décembre 2014 à 14:54, par Thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    La protection sociale et le secteur public, issus du programme du Conseil National de la Résistance et de son application une fois la nation libérée et la République refondée, font partie de l’identité républicaine de la France, au même titre que la laïcité, l’éducation publique ou encore le suffrage universel pour ne citer que ces exemples.

    Peu surprenant donc, qu’une construction européenne qui se fait sur la base de la négation des nations, de leur liberté et de leur souveraineté vienne remettre en question les conquêtes démocratiques et sociales du peuple français...

  • Le 28 décembre 2014 à 04:37, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Il va falloir combien de milliards de déficit pour qu’on cesse de s’accrocher à ces vieux oripeaux ?

    Et vous parlez de liberté... mais je ne suis pas libre de m’assurer chez qui je veux, je suis contraint de financer la sécu. Donc en l’occurrence l’UE ne bafoue AUCUNE liberté, bien au contraire, elle me libère.

    Vous voulez continuer à financer ce système inique obsolète, libre à vous, avec votre porte-monnaie SVP. Mais lâchez-nous la grappe, à nous qui souhaitons vous laisser entre vieux nostalgiques conservateurs, pour que vous puissiez en toute camaraderie ressasser vos belles histoires.

  • Le 29 décembre 2014 à 03:24, par thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Le propre des droits et des libertés, en République, est qu’ils sont universels. La privatisation de la protection sociale, qui se fonde sur la redistribution de richesses socialisées, ne fera que recréer un droit censitaire (un peu comme au 19ème siècle, on voit ou sont les conservateurs...). La liberté de quelques uns au dépend de la vaste majorité des autres, ce n’est pas la conception que j’en ai : je suis républicain et le féodalisme qui se drape derrière le faux étendard de la liberté est mon adversaire.

  • Le 29 décembre 2014 à 13:35, par Alexandre Marin En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @thomas

    En l’occurence, l’U.E n’a jamais appelé à privatiser la protection sociale. Le droit de la concurrence est inapplicable à des activités sociales ou à des monopoles publics faisant appel à la puissance publique.

    Notre journal en ligne expose les multiples opinions de ceux qui soutiennent la construction européenne. Ainsi, plusieurs auteurs ont appelé à soutenir le plan d’investissement « New Deal For Europe ».

    Les JE-F ont aussi pris position en faveur d’une harmonisation sociale pour lutter contre le « dumping social ».

    D’ailleurs, l’Union bancaire, qui prévoit entre autres, la séparation entre banques de dépôt et banques d’investissement, a été une initiative européenne, que la France a essayé de bloquer, soutenue par les lobbys bancaires. L’U.E vous semble-t-elle toujours aussi « ultra-libérale » ?

    A titre personnel, je suis favorable à une protection sociale minimale commune dans l’ensemble de l’Union, protection que les Etats pourraient augmenter, mais qu’ils ne pourraient pas diminuer.

    « Peu surprenant donc, qu’une construction européenne qui se fait sur la base de la négation des nations, de leur liberté et de leur souveraineté vienne remettre en question les conquêtes démocratiques et sociales du peuple français... »

    Pour l’instant, l’Europe est encore largement dominée par le Conseil européen et le Conseil des ministres, donc par les Etats-Membres, les Nations. Il faut m’expliquer comment et pourquoi, elles voudraient se nier elles-mêmes.

    Ce qui est certain, c’est que les Nations n’ont pas besoin de l’Europe pour s’aliéner toute souveraineté et tous leurs acquis démocratiques et sociaux, en conservant mordicus des compétences qu’elles ne peuvent plus assumer seules. Ces compétences seraient terriblement plus efficaces si elles étaient gérées au niveau européen. Elles permettraient aussi aux nations d’assumer plus efficacement les compétences pour lesquelles elles n’ont pas besoin de l’Europe, par exemple la promotion de la francophonie dans le monde, en ce qui concerne la France.

    Il ne s’agit donc pas de transferts de souveraineté, il s’agit de la reconquête au niveau européen de souveraineté, d’acquis démocratiques et sociaux que les nations seules sont en train de perdre ou ont déjà perdu.

  • Le 30 décembre 2014 à 18:03, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    « Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique.… L’État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l’État. »

    — Benito Mussolini, La Doctrine du fascisme (1935)

    Alors, hein, que vaut la liberté de "quelques uns" face à l’idéal collectif...........

  • Le 31 décembre 2014 à 09:45, par Thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @ Xavier,

    Vu que ta culture semble s’arrêter aux « oeuvres » fascistes, je t’apprendrai que l’Etat social français a été construit par des hommes et des femmes profondément démocrates, attachés aux idéaux de liberté et d’égalité républicaines et qui ont lutté avec honneur et courage contre l’armée d’occupation et les autorités collaboratrices. Je le sais, ayant moi-même eu dans ma famille de ces hommes et de ces femmes qui ont libéré la France et refondé la République. Et puisque visiblement, nous n’avons pas les mêmes références littéraires, je te propose moi aussi une lecture, bien plus saine : http://www.humanite.fr/politique/les-jours-heureux-le-programme-du-conseil-national-542380

  • Le 31 décembre 2014 à 13:19, par Ferghane Azihari En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Thomas, s’il vous plaît, cessons d’embellir tout le temps l’histoire de l’Etat providence français. Cela n’est pas très rigoureux intellectuellement. Quand vous parlez du fait que l’Etat social français a été construit « par des hommes et des femmes profondément démocrates », j’espère que vous ne parlez pas de notre système de retraite dont la construction est amorcée sous Vichy, Hm ?

    Par ailleurs, vous n’avez toujours pas répondu à mes questions sur le modèle social français :

    "Qu’est ce qui empêcherait les Français de mettre en place des mécanismes de protection sociale à but non lucratif en dehors de tout cadre coercitif ?

    Qu’est ce qui empêcherait les Français de constituer des structures privées solidaires pour gérer des équipements collectifs selon une dynamique mutualiste et non nécessairement commerciale ?

    Qu’est-ce qui, en dehors des fonctions régaliennes, ne pourrait pas être assumé par des libres associations ?

    Pourquoi l’Etat serait-il l’alpha et l’oméga d’un modèle social solidaire quand il ne se différencie des autres sociétés que par son monopole de la contrainte ?"

  • Le 31 décembre 2014 à 15:02, par tnemessiacne En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @ Ferghane Azihari

    Vous reprenez une idée que j’avais soulevé sur la protection sociale.

    « Qu’est ce qui empêcherait les Français de mettre en place des mécanismes de protection sociale à but non lucratif en dehors de tout cadre coercitif ? »

    Ceci sous-entend de gérer une épargne. Il faut des garanties. Ou alors comme les systèmes les plus libéraux peut-être ce qui est un des projets en Europe, des retraites par capitalisation et des assurances santé par capitalisation, plus on paye cher une mutuelle mieux on est remboursé et peut-être mieux on est soigné. Il n’y a que l’assurance chômage qui n’est pas géré par des épargnes par capitalisation c’est à dire pour moi plus on cotise plus on est remboursés et plus on a de droits. L’assurance chômage fixe une limite à 6 000 euros, les plus libéraux diront que c’est injuste puisque si on cotise pour un salaire de 20 000 euros par mois on aura une assurance chômage équivalente à un salaire de 6000 euros.

    « Qu’est ce qui empêcherait les Français de constituer des structures privées solidaires pour gérer des équipements collectifs selon une dynamique mutualiste et non nécessairement commerciale ? »

    Ceci existe déjà, c’est l’économie sociale et ses mutuelles.

    @ Xavier C.

    Pour apporter de l’eau à votre moulin, le budget des Etats-Unis est de 3 000 milliards pour 12 de PIB. Le Budget français est de 1300 pour 2000 de PIB. 24 contre 54% En Allemange c’est 100 milliards de moins qu’en France alors qu’ils sont 10 millions de plus.

    Alors quels sont les choix stratégiques précis qui déterminent ces différences ?

    @ Alexandre Marin

    « En l’occurence, l’U.E n’a jamais appelé à privatiser la protection sociale. Le droit de la concurrence est inapplicable à des activités sociales ou à des monopoles publics faisant appel à la puissance publique. »

    Il y a la sécu et les mutuelles, ces dernières sont privées et concurrentielles.

    La juridiction européenne a fait un arrêt dans un pays pour que les ambulances soit concurrencées par exemple par les taxis.

  • Le 31 décembre 2014 à 16:56, par Thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Je ne pense pas embellir l’histoire de l’Etat social en France, je pense qu’il est nécessaire de rappeler quels sont les hommes et les femmes qui l’ont bâti, le contexte historique de cette construction et les parcours des uns et des autres. C’est pour cette raison que la comparaison avec Bismarck ne me plaisait pas. Quant à l’argument simpliste « retraites= Vichy », il faudrait peut-être le creuser au lieu d’agiter ça comme un enfant en bas âge agite son hochet. La retraite par répartition vichyste, c’est le cache-sexe raté de la misère dans laquelle le régime pétainiste plonge le peuple français en tolérant le pillage du pays par l’armée d’occupation. L’idée de la répartition défendue par la Résistance est bien différente : création de droits nouveaux et d’un statut social du vieux travailleur.

    Pour ce qui est des questions, je ferai une réponse groupée : personnellement, je ne cherche pas à imaginer (c’est bien de cela dont il s’agit) un autre système de protection sociale pour la simple et bonne raison que le peuple français en a choisi un. J’inscris ma réflexion dans le cadre de ce choix de société.

  • Le 2 janvier 2015 à 09:55, par Ferghane Azihari En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    « personnellement, je ne cherche pas à imaginer (c’est bien de cela dont il s’agit) un autre système de protection sociale pour la simple et bonne raison que le peuple français en a choisi un. J’inscris ma réflexion dans le cadre de ce choix de société. »

    En gros , ce que vous me dites c’est :« C’est ainsi et il n’y a rien à discuter »

    Très belle démonstration de dogmatisme. Merci beaucoup pour cette réponse très éclairante.

  • Le 4 janvier 2015 à 02:55, par Alexandre Marin En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    « Pour ce qui est des questions, je ferai une réponse groupée : personnellement, je ne cherche pas à imaginer (c’est bien de cela dont il s’agit) un autre système de protection sociale pour la simple et bonne raison que le peuple français en a choisi un. J’inscris ma réflexion dans le cadre de ce choix de société. »

    Le peuple français a choisi un système de protection sociale, certes, mais il ne me semble pas qu’on lui en ait proposé d’autres.

    @Ferghane

    Pour ce qui est des « questions », notamment sur la contrainte, j’y répondrai par cette citation de Pascal : "force sans justice est critiquée, justice sans force est bafouée. Il faut donc que force est justice aillent de pair, et pour ce, faire que ce qui est juste soit fort, et faire que ce qui est fort soit juste.

    Ainsi, je ne pense pas que la protection sociale mise en place dans un cadre étatique et coercitif soit nécessairement incompatible avec des structures privées solidaires à but non lucratif. Au contraire, elles sont complémentaires, et dans la pratique, elles fonctionnent de pair. Par exemple, l’aide à la réinsertion sociale et la lutte contre la grande pauvreté sont largement pris en charge par des associations privées agissant avec des institutions publiques et financées par des fonds publics et/ou privés.

    Qui plus est, certaines associations privées, comme Emmaüs, le secours catholique, ou la Croix Rouge française sont au moins aussi anciennes que les mécanismes de solidarité mis en place au niveau étatique.

    J’ajouterai enfin, pour rester dans le domaine de la lutte contre la grande pauvreté, que de 1987 à 2013, l’Union européenne a développé la PEAD (programme européen d’aide aux plus démunis), programme de distribution d’aides alimentaires à des associations caritatives agrées. En 2013, ce programme a malheureusement pris fin à la demande des Etats-membres, remplacé par le FEAD, autre programme similaire amputé du bonne partie du budget de son prédécesseur.

    Cet exemple a néanmoins l’avantage de casser le stéréotype d’une Union européenne exclusivement aux services « des grandes puissances d’argent ».

  • Le 5 janvier 2015 à 14:28, par Xavier C. En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    « Quant à l’argument simpliste « retraites= Vichy » » Et pourtant.....le système de retraite par répartition, c’est bien Vichy, non ? Et cette retraite par répartition fait bien partie du socle du modèle social et déficitaire français, non ? Elle a bien été reprise par les gouvernements qui ont suivi, non ?

    Et la sécu, elle est bien en déficit chronique (ah ah, sauf en Alsace-Moselle, système créé par Bismarck), non ?

    Alors quand bien même la sécu et la répartition seraient créés par des demi-dieux sympathiques et bien-intentionnés, d’un point de vue strictement utilitariste : cela ne fonctionne pas (fonctionner en creusant le déficit n’est pas admissible). Et d’un point de vue éthique, le premier est un monopole (au diable la liberté individuelle) tandis que le second est mathématiquement une pyramide de Ponzi (certains vont en prison à cause de cela) et les deux fonctionnent au détriment des générations futures.

    Vous mettez tout cela sur la balance et votre conclusion, en gros, c’est que notre modèle social est sacro-saint, qu’il ne faut surtout pas toucher aux fondamentaux, parce que créé par quelques bonnes personnes aux parcours honorables.

    Peut-on imaginer pire conservatisme ?

  • Le 7 janvier 2015 à 12:32, par Thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Mon cher Ferghane, ce que j’écris ici n’est l’expression que de ma pensée. Je propose des analyses et des opinions, je ne les impose pas. Je conçois que l’on puisse ne pas les partager et être en désaccord avec, au même titre que l’on puisse les approuver.

    Par contre, dire que ma pensée est « dogmatique » m’est bien désagréable, compte tenu du fait que ma démarche intellectuelle ne concerne que moi et que je ne cherche en aucun cas à l’imposer à qui que ce soit. Surtout que cet argument est assez simple à renverser, vu qu’apparemment pour vous, il n’y a point de salut de la protection sociale qui ne passerait pas par la destruction du système actuel...

  • Le 7 janvier 2015 à 12:50, par Thomas En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @ Xavier C,

    Je ne crois pas avoir nié le fait que le régime pétainiste ait inventé les retraites par répartition, je dis simplement qu’entre le système pétainiste et celui issu de la Résistance, il y a un fossé qui tient aux principes qui les fondent. Pour le premier, j’ai parlé de « cache-sexe raté de la misère dans laquelle le régime pétainiste plonge le peuple français en tolérant le pillage du pays par l’armée d’occupation ». Pour celui issu de la Résistance, j’ai précisé qu’il avait une logique toute autre : création et réalisation de droits nouveaux et d’un statut social du vieux travailleur protecteur. Mon expression n’est pas suffisamment claire ou ce sont les termes « droits et statut sociaux » qui ne vous sont pas compréhensibles, compte tenu de leur inexistence dans votre vocabulaire idéologique ?

    Je ne nie pas non plus le fait que notre système de protection sociale soit en déficit. Je le regrette mais je ne pense pas pour autant qu’il faille le détruire pour autant. Le constat est scientifique, le « remède » est politique et idéologique. Tout comme l’affirmation selon laquelle le système de retraites par répartition est une pyramide de Ponzi (démonstration attendue)... Sinon, j’attends volontiers deux autres démonstrations : premièrement, en quoi le fait de soumettre à la concurrence la protection sociale la rendrait plus protectrice des personnes et deuxièmement, en quoi le fait que la protection sociale telle qu’on la connaît soit une atteinte à la liberté individuelle ?

    Quant à l’accusation de conservatisme, j’aimerai préciser qu’un conservateur s’oppose avant tout au progrès, qui ne doit pas être confondu avec le changement. Si vous en avez le temps et l’envie, je vous invite à méditer un peu cette idée.

  • Le 8 janvier 2015 à 15:05, par Alexandre Marin En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    Quelques petites précisions sur le système de protection sociale et sur le droit de la concurrence.

    Les règles de concurrence visent à assurer que les consommateurs puissent avoir accès aux meilleurs produits sur le marché, et ne soient pas victime d’un monopole qui évincerait ses concurrents, et qui pourrait augmenter ses prix et détériorer la qualité de ses produits sans crainte que ses clients se tournent vers un autre opérateur économique.

    Le droit de la concurrence vise surtout à protéger les consommateurs et les PME, qui représentent le tissu économique de l’Union européenne, contre les multinationales qui voudraient se servir de leurs puissances économiques pour s’imposer comme uniques opérateurs sur le marché.

    Les règles de libre concurrence sont un mécanisme de régulation des activités économiques, dans une économie de marché.

    Elles n’ont donc pas vocation à soumettre la protection sociale à la concurrence, dans la mesure où la protection sociale, par définition n’est pas une activité économique et ne participe pas à l’économie de marché.

    La sécurité sociale pourrait être soumise à la concurrence si elle avait des activités économiques, sauf à bénéficier de prérogatives de puissance publique, ou à démontrer qu’un monopole serait nécessaire au bon fonctionnement du système dans son ensemble.

  • Le 11 janvier 2015 à 06:02, par Xavier Chambolle En réponse à : L’Agence tous risques de Juncker

    @Thomas Un système de Ponzi se définit comme suit : « montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants ».

    Comment fonctionne le système de retraite par répartition : les fonds des nouveaux entrants (les actifs qui cotisent et n’ont pas le choix de l’organisme auprès duquel cotiser) financent les retraités. Et nous pouvons remercier (ironie) Pétain pour avoir mis fin au système qui prévalait (capitalisation) et qui a utilisé ce magot pour financer cette mesure démago reprise par les "Résistants".

    En quoi la sécu est une atteinte à la liberté individuelle ? Si je ne souhaite pas me faire piller par un système qui, tôt ou tard, se cassera la gueule, où je me retrouverai comme un imbécile à avoir cotisé pour les retraités actuels, mais que pour ma retraite et bien ce sera peanut... je peux, je peux pas ? Il semblerait que je ne puisse pas. J’aimerai au moins avoir le choix - c’est comme ça que ça se passe dans bon nombre de pays européens et ça fonctionne bien mieux. Demain je vais vous imposer de vous fournir chez Orange et EDF et de faire vos courses chez Auchan uniquement : venez surtout pas me parler de liberté individuelle.

    @Alexandre Marin « la protection sociale, par définition n’est pas une activité économique et ne participe pas à l’économie de marché » Où on apprend qu’une mutuelle, une assurance, ce n’est pas une activité économique.......... Oui parce que faudrait pas oublier que la sécu, c’est jamais que la nationalisation de certaines mutuelles et assurances (retraite, santé, chômage) privées qui étaient autant d’activités économiques. Fusionner toutes ces boîtes privées, appeler ça "sécurité sociale" et, abracadabra, un coup de baguette magique et POUF ce n’est plus une activité économique... Et quand bien même ça ne seraient pas des activités économiques, par quel principe douteux n’aurai-je pas le droit de choisir auprès de quel organisme cotiser ??

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