Mais la chute du Mur de Berlin de 1989 a marqué la fin de cette division. En 2004, 15 ans après la chute, l’Union européenne a réalisé l’élargissement le plus spectaculaire de son histoire et les pays occidentaux ont intégré de nouveaux membres post-communistes en son sein : la Pologne, la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie en faisaient partie.
PIB en Europe centrale en nette progression : fin des disparités ?
A l’est de l’Autriche, on assiste depuis 2004 à un véritable rattrapage. Les trois capitales de l’Europe centrale, à savoir Varsovie, Bratislava et Prague ont su profiter de leur adhésion : aujourd’hui, le PIB par habitant y est plus élevé qu’à Vienne. En effet, les lois européennes ont eu un effet spectaculaire sur ces économies : une croissance annuelle du PIB d’environ 2,5%, le développement des institutions financières et des PMEs et l’arrivée massive des investisseurs étrangers figurent parmi les avantages les plus importants. Par ailleurs, les échanges dans l’éducation et la liberté de circulation de travailleurs ont également joué leur rôle : la main d’oeuvre locale y est aujourd’hui mieux qualifiée qu’avant.
La clé de la réussite ? L’Union européenne tout court mais les fonds européens plus spécifiquement. Déjà dans la période de pré-adhésion, les pays de l’Europe centrale et orientale ont pu bénéficier de quelques 1 000 millions d’euros par an pour des projets dans le domaine de l’environnement et du transport. Que ce soit la collecte des eaux en République tchèque, la gestion de déchets en Hongrie ou l’amélioration des corridors routiers en Pologne, ces politiques de cohésion économique et sociale contribuaient à réduire les disparités économiques et sociales entre les régions.
10 ans après l’adhésion, les indicateurs économiques montrent effectivement que grâce aux fonds, les trois capitales de l’ancien bloc de l’est, Varsovie, Bratislava et Prague ont dépassé Vienne en termes de PIB par habitat et de pouvoir d’achat. Les autres capitales jubilaires comme Budapest ne traînent pas loin derrière non plus, il se portent même mieux que les pays de l’Europe du Sud [1] .
Fonds structurels européens : nouvel accord de partenariat avec la Slovaquie
Jetons maintenant un regard en coulisses en prenant l’exemple concret de la Slovaquie.
Depuis l’adhésion de la Slovaquie à l’Union européenne, il y a 10 ans, ces fonds structurels européens ont sans doute considérablement contribué au développement de ce pays.
Entre 2007 et 2013, ils ont créé plus de 81 000 nouveaux emplois, fourni de l’eau potable à des milliers de personnes et apporté un soutien considérable à de nouvelles entreprises.
Pour y donner suite, le 20 juin 2014, la Commission européenne a adopté un accord de partenariat économique avec la Slovaquie qui ouvre aujourd’hui la voie aux crédits des fonds structurels à hauteur d’environ 30 milliards d’euros. Tout ces financements visent à écarter les disparités inter-régionales, apporter du soutien au développement rural et maritime, dynamiser la compétitivité, lutter contre le chômage et favoriser la croissance.
Une très belle perspective je dirais. En réalité, il faut tout de même admettre que le PIB des Slovaques progresse presque exclusivement dans la capitale et que cet argent reste souvent entre les mêmes mains. De plus, comme il faut savoir demander et utiliser les fonds le plus efficacement possible, les autres villes en Slovaquie n’en bénéficient malheureusement que très peu.
Mais il est certain que la situation à l’est du rideau s’améliore. Les aides européennes réduisent les disparités et les eurosceptiques ont tort de croire le contraire. Il reste néanmoins du travail à faire puisque même si les habitants de Varsovie, Prague et Bratislava ont plus d’argent dans leurs poches, cette belle performance dans les capitales n’inspire pas forcément les autres régions. Au contraire, si les disparités entre les pays de l’Union européenne se réduisent, les écarts à l’intérieur de chaque Etat se creusent.
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