Ce poste diplomatique a été créé en 2003 et son premier titulaire fut le Finlandais Heikki Talvitie. En 2006, il fut remplacé par le Suédois Peter Semneby. Ni M. Talvitie, ni M. Semneby, ni M. Lefort, en poste depuis voilà 3 ans n’ont jamais visité la République du Haut-Karabagh, pourtant un des acteurs-clés de cette région.
Le Haut-Karabagh, majoritairement peuplé d’Arméniens, était une région autonome arbitrairement rattachée par Staline à l’Azerbaïdjan soviétique. Elle a déclaré son indépendance au moment de l’éclatement de l’URSS, provoquant ainsi une réaction militaire de l’Azerbaïdjan. La République naissante du Haut-Karabagh a emporté la guerre de 1992-1994. Un état d’armistice, signé en 1994 entre le Haut-Karabagh, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, se poursuit jusqu’à maintenant. Les parties négocient un traité de paix dans le cadre du groupe de Minsk de OSCE sous coprésidence de la France, des Etats-Unis et de la Russie. Dans son communiqué de presse sur la nomination de Philippe Lefort, le Conseil de l’Union européenne a indiqué que le mandat prévoyait « de faciliter la mise en œuvre des solutions trouvées, en étroite coordination avec les Nations unies, l’OSCE et son Groupe de Minsk ».
Et effectivement, l’Union finance des projets de développement des sociétés civiles à Bakou, à Erevan et à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabagh, dans l’objectif de préparer les sociétés en conflit à la paix. Mais malgré cela, les diplomates européens et surtout les représentants spéciaux de l’Union européenne pour le Caucase du Sud évitent de visiter l’Artsakh (nom historique du Karabagh), succombant en cela aux menaces et invectives de Bakou. En dépit de telles concessions, la rhétorique de guerre et la course aux armements continuent et se renforcent même, en particulier en Azerbaïdjan ; une source d’instabilité aux portes de l’Union et dont Bruxelles devrait s’inquiéter. Tous les ans une dizaine de soldats sont tués sur la frontière. Souvent, les pressions conduites par l’Azerbaïdjan – consistant à lancer des offensives militaires de diversion ou à installer des tireurs d’élite pour obtenir plus de concessions lors des négociations – ne conduisent qu’à l’échec de celles-ci et à une riposte sévère de la part de l’armée du Haut-Karabagh. Les derniers incidents en date ont eu lieu à la mi-janvier, juste avant la rencontre des ministres arménien et azéri des Affaires Etrangères.
Il est ainsi impossible de s’attendre à un progrès des négociations en vue du règlement du conflit du Haut-Karabagh sans contact direct avec Stepanakert et la société civile du Haut-Karabagh. L’UE doit tenir compte de ce fait et instruire le nouveau Représentant spécial pour qu’il visite régulièrement Stepanakert. Il est temps de surmonter les dogmes périmés datant de l’éclatement de l’URSS afin de commencer une vraie coopération avec les pays encore non reconnus du Caucase du Sud, notamment en les associant aux efforts internationaux pour la paix et la sécurité, et pour la réduction de la pauvreté. Car là comme ailleurs, on ne prétendre contribuer au bien-être de populations dont on négligerait le point de vue.
1. Le 3 mars 2014 à 09:33, par HH En réponse à : L’UE évite le Haut-Karabagh : la rhétorique de guerre augmente
La Région du Haut-Karabkh faisait depuis antiquité partie de l’Albanie du Caucase (Azerbaïdjan.) Evoquant les évènements des années 30-40 du IV siècle, l’historien arménien Faustos Bouzandatsi parle de la région de Habaïd (une des régions de Haut-Karabkh) comme « …se trouvant en Albanie (Azerbaïdjan), à la frontière de l’Arménie ». (Histoire de l’Arménie de Faustos Bouzandatsi, Erevan, 1953 p.14 ). En outre Moïse Khalankatoutsi qui évoque le roi d’Albanie Djevanchir (642-680)(prénom typiquement azerbaïdjanais « Jeune Lion »), remarque : « Sa gestion parfaite et autonome » de région du Haut-Karabakh.
2. Le 3 mars 2014 à 09:38, par HH En réponse à : L’UE évite le Haut-Karabagh : la rhétorique de guerre augmente
Le Haut-Karabakh, n’était pas rattaché, il était retenu au sein de l’Azerbaïdjan soviétique. il y a une différence cruciale. Cela prouve que le Haut-Karabakh n’as jamais était au sein de l’Arménie.
3. Le 3 mars 2014 à 09:42, par HH En réponse à : L’UE évite le Haut-Karabagh : la rhétorique de guerre augmente
Les propos que le Haut-Karabakh a tous les attributs d’un Etat indépendant sont faux, car L’Arménie a établi un contrôle global sur le Haut-Karabakh par le biais d’une administration qui lui est inféodée. Elle fournit un soutien politique, économique et militaire, 10.000 soldats sur les 18.000 sont des citoyens arméniens. De plus L’autodétermination du Karabakh subséquent aux massacres de la population azerbaïdjanaise les privant de droit inaliénable à l’existence ne peut aucunement être considérée comme une avancée de la démocratie bien au contraire, dans ce cas la on ne peut pas parler d’un république !!
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