Les Britanniques ont enfin quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020. Mais le récit du Brexit et ses multiples rebondissements étaient bien dignes d’une série télévisée. La BBC a ainsi produit « Years and Years », qui raconte le quotidien d’une famille vivant à Manchester, dans les années 2020, quelques années après la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Et cette production vidéographique n’est pas unique. En France, c’est un projet débuté en 2014 qui a finalement été tournée en fin d’année 2019. Les épisodes enregistrés à Strasbourg et à Bruxelles retracent « le quotidien de cinq jeunes assistants de différentes nationalités travaillant au sein du Parlement européen ».
Noé Debré a souhaité écrire une série politique sous l’angle de la comédie, en dix épisodes de 30 minutes. Ce projet sera finalement diffusé sur France télévisions au printemps et s’intéresse particulièrement au parcours de Samy, jeune assistant au Parlement européen qui débarque à Bruxelles au lendemain du Brexit. « On est là pour rire, pas pour faire de l’Euro bashing », explique Thomas Saignes, également à la réalisation de la série. Cette dernière n’est pas passée inaperçue puisque "Parlement" a été sélectionné en compétition Française au Festival Series Mania, qui devait se dérouler du 20 au 28 mars à Lille, mais a été annulé le 11 mars pour cause de la pandémie de coronavirus.
Le phénomène danois
Les séries sont de manière plus générale produites aux Etats-Unis. L’Observatoire européen de l’audiovisuel a publié un rapport en avril 2018, indiquant que le contenu télévisuel européen représente 24 % de tous les épisodes figurant dans les catalogues de télévision à la demande.
Mais face à l’écrasante domination des Etats-Unis, certains pays européens se sont également lancés dans le domaine. C’est particulièrement le cas au Danemark. La série Borgen, qui révèle les coulisses du pouvoir de ce pays du nord de l’Europe a connu un réel succès. D’autre part, Netflix a ainsi mis en ligne le 31 janvier dernier, Ragnarök, sa nouvelle série danoise. Marie Bélœil souligne d’ailleurs dans Courrier international cette nouvelle donne pour le petit Royaume : « quand, il y a une décennie, il n’y avait jamais plus de deux ou trois séries en production simultanément, elles sont désormais près d’une vingtaine ».
Sur grand écran aussi
Les pays européens produisent plus et l’Union européenne a inspiré des séries et aussi des films. Ainsi, Arte a diffusé le 15 novembre dernier, en diffusant « La forêt d’argent ». Le personnage principal de ce téléfilm d’Emmanuel Bourdieu est cadre à la banque européenne de développement et travaille sur un futur réseau routier européen qui passera par la Roumanie. Nicolas Duvauchelle, qui incarne ce rôle, confiait alors au Figaro : « J’ai été intéressé par le rapport à l’Europe, le fossé entre la réalité, notamment dans ce village roumain, et les attentes du personnage ».
Et si aux Etats-Unis, il est coutumier de mettre en scène la politique sur les écrans, en Europe, cela tend seulement à se développer. Le film de Costa-Gavras, « Adults in the Room », qui revient sur le soubresaut de la crise grecque de 2015, est également sorti en novembre dernier au cinéma. L’actualité européenne peut parfois paraître obscure, mais elle est donc source d’inspiration pour les réalisateurs ces derniers temps. Et cela pourrait se poursuivre sur nos petits écrans. Reste à voir quelle image de l’Union européenne peut ressortir de ces productions.
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