La crise des « réfugiés » et l’inefficacité de l’Union européenne dans l’urgence
Depuis janvier 2015, plus de 500 000 migrants ou demandeurs d’asile ont été dénombrés aux portes de l’Union européenne. En outre, 20 000 arrivent toutes les semaines sur les côtes grecques. De plus, selon les derniers chiffres de l’Office International des Migrations, 430 000 migrants et demandeurs d’asile auraient tenté de traverser la Méditerranée alors que depuis 2014, plus de 75% des migrants qui sont morts dans le monde y sont décédés.
Dans ce contexte, l’Union européenne tente avec difficulté de trouver des solutions efficaces pour gérer les flux de population qui arrivent, pour la plupart, du Moyen-Orient et d’Afrique subsaharienne. En septembre 2015, le plan de répartition de la Commission européenne des demandeurs d’asile et des migrants n’a pas réussi à faire consensus parmi les Etats membres. De plus, les mesures adoptées au Sommet de la Valette en novembre 2015, avec notamment le lancement d’un fond d’aide au développement à destination de l’Afrique, sont inadaptées à la crise qui touche l’Union européenne actuellement. En effet, les priorités d’action annoncées s’inscrivent sur le long terme et ne peuvent pas répondre à l’urgence de la situation actuelle.
La coopération territoriale européenne, une des réponses à la crise ?
Dans ce cadre, il est possible de se demander si la coopération territoriale européenne pourrait effectivement résoudre des problématiques d’accueil et de circulation des migrants et demandeurs d’asile ?
Par exemple il est possible d’imaginer des projets facilitant le transit et l’accueil des réfugiés aux frontières. En effet, la mise en commun entre autorités frontalières de structures d’accueil, la réorientation de projets tels que : « l’aide médicale d’urgence transfrontalière » dans le Rhin supérieur ou encore HABITREG qui met en réseau élus et acteurs locaux belges, français et luxembourgeois autour des problématiques liées à l’habitat, pourraient contribuer à un meilleur accueil des demandeurs d’asile et migrants. Enfin, une gestion des moyens de transports et de communications facilitée aux niveaux interrégionaux pourrait procurer aux migrants de meilleures conditions de transit entre les pays de l’Union européenne.
Cependant, une coopération territoriale européenne efficace entre pays européens nécessite une volonté politique commune en la matière. Cette dernière est sans doute le point fondamental sur lequel doit travailler l’Union européenne pour arriver un jour à sortir de cette crise.
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