La riche histoire du diamant à Anvers

, par Jérôme Flury

La riche histoire du diamant à Anvers
Source : Pixabay

C’est un aspect méconnu de la ville belge. Anvers est réputée dans le monde entier pour son expertise dans le domaine du diamant. La majorité des minéraux du monde passent par les rues de cette cité, et cela depuis des centaines d’années.

Quelles images vous viennent à l’esprit lorsque vous songez à la Belgique ? Celle du pays des bières, de Stromae ou d’Angèle ? De la capitale de l’Union européenne ? Ou même encore d’une belle équipe de football ? Mais savez-vous que la capitale mondiale du diamant se situe depuis des centaines d’années à Anvers ? La Libre Belgique a retracé cette histoire, dans un sujet rapporté par Courrier International début 2022.

Une passion des brillants forte et très ancienne

Cette spécialité se résume par des chiffres, plutôt impressionnants. De nos jours par exemple, 50% de l’approvisionnement mondial en diamants taillés et 85 % des diamants bruts passent sur les tables des experts anversois. Quotidiennement, 500 000 carats y sont examinés. Chaque année, c’est au total 26 milliards de dollars de diamants qui transitent par Anvers. De quoi donner le tournis.

D’autant plus que le centre névralgique de ce matériau précieux se situe dans un quartier précis d’Anvers, si petit qu’il était surnommé “One Square Mile” (car il ne dépasse pas les deux kilomètres carrés). L’histoire du diamant à Anvers remonte à plusieurs siècles. Au XVe plus précisément. “Grâce à son port, la ville fût d’abord alimentée en diamant par les navigateurs portugais qui y apportaient les diamants bruts extraits au Brésil.” Les premières traces du commerce de diamant local “remontent à 1447”.

Après la découverte de diamant en Afrique du Sud fin XIXe, le marché se développe et particulièrement à Anvers. Le “Diamond Club” est créé en 1893, où beaucoup de pierres taillées sont échangées. En 1904, c’est la première bourse du diamant qui est mise sur pied, la Beurs voor Diamanthandel. La Première Guerre mondiale fait du mal à Anvers car les Pays-Bas étant demeurés neutres dans le conflit, une partie des flux prend la route d’Amsterdam. Le Second conflit mondial est aussi dramatique : “65 % des Juifs d’Anvers sont déportés, dont un certain nombre de diamantaires”.

À partir des années 1960 et 1970, tout reprend de plus belle pour le secteur dans la ville belge. En 1973, Anvers se dote de la société privée de l’« Antwerp World Diamond Centre » pour continuer à renforcer sa position stratégique dans le domaine. Au début des années 2000, “1 700 entreprises de diamants et 4 500 diamantaires se trouvent à Anvers”, et 30 000 personnes au total y sont employées dans le domaine.

L’Inde et les Émirats Arabes Unis nouveaux princes

Tout un écosystème qui subit une concurrence croissante. La Belgique n’est évidemment pas un producteur de diamants, au contraire de la Russie, du Bostwana, de l’Australie ou de la République démocratique du Congo qui sont les quatre exportateurs principaux. Mais de plus en plus, la taille se fait aussi dans des villes comme Tel-Aviv (Israël) ou surtout Gujarat (Inde). L’Inde tente de se tailler la part du lion dans le monde du diamant et Bombay fait de l’ombre à Anvers, où le nombre de négociants “a fortement baissé”.

Même si depuis peu c’est désormais Dubaï qui se pose comme rivale, Anvers l’historique dispose malgré tout d’une expertise reconnue sur le marché du diamant. Et la ville belge rassemble quatre bourses aux diamants avec la Diamantclub van Antwerpen, la Vrije Diamanthandel et l’Antwerpsche Diamantkring en plus de la Beurs voor Diamanthandel. Et des organisations comme la Fédération mondiale des bourses du diamant ont leur siège… à Anvers. “Il semblerait que la capitale mondiale du diamant le reste pour longtemps”, se pâme le site Beldiamond, diamantaire anversois.

La cité abrite aussi depuis quelques années DIVA, un nouvel établissement qui n’est autre que “le musée du diamant, des bijoux et de l’orfèvrerie”. Alors désormais vous le savez : Anvers rime avec diamant(aire) et la Belgique n’est pas experte qu’en frites et en formation de gouvernements.

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