MémoriElles européennes : Kathleen Lynn

, par Rebecca Wenmoth, Traduit par Alicia Gwladys Lagauche

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MémoriElles européennes : Kathleen Lynn
la bibliothèque du collège royal des physiciens d’Irlande où Lynn a étudié. Photo : Osama Shukir Muhammed Amin FRCP(Glasg)

L’histoire ne se caractérise pas tant par un enchaînement de faits, mais plutôt par la manière dont nous en avons gardé la trace et comment nous l’interprétons. La compréhension socialement construite que nous avons du monde de l’époque et du monde actuel façonne ce dont nous nous souvenons, et la manière dont nous nous en souvenons.

Comme l’histoire des femmes de notre continent est souvent écrasée par le poids des structures patriarcales persistantes, il n’est pas rare que la contribution des femmes à la science, à l’art, à la politique et aux autres domaines, soit au mieux négligée ou, au pire, oubliée.

L’article qui suit s’inscrit dans notre série « Les MémoriElles européennes », qui présente la vie inspirante de femmes qui ont servi l’Europe. Par le biais de cette série, nous espérons contribuer à corriger le déséquilibre créé par ce prisme collectif au travers duquel nous comprenons l’histoire, et à informer aussi bien notre rédaction que nos lecteurs sur les accomplissements et les innovations des femmes d’Europe.

Kathleen Lynn (28 janvier 1874 – 14 septembre 1955) était un médecin qui a dédié sa vie à des réformes sociales : elle a contribué à la réduction de la pauvreté, à l’amélioration des conditions de vie des prisonniers et des ouvriers, à l’accession des femmes au droit de vote et à l’indépendance irlandaise face au joug britannique. Née d’un père prêtre à County Mayo, en Irlande, elle fut particulièrement frappée, en grandissant, par les effets de la Grande Famine d’Irlande (1845 – 1852). C’est pour cette raison qu’elle décida de devenir médecin. Cependant, afin d’éviter une éventuelle discrimination liée à son sexe, elle fit ses études supérieures outre-Atlantique, aux Etats-Unis. Elle retourna ensuite en Irlande, où sa carrière fut couronnée de succès. En 1909, elle devint membre du Collège royal des médecins d’Irlande.

Sa vie fut aussi consacrée à la politique, de par son appartenance au mouvement des suffragettes d’Irlande. A la suite de la Grande Grève de Dublin de 1913, elle organisa également des soupes populaires et travailla avec de nombreuses organisations syndicales. Elle fut nommée médecin-cheffe de l’Irish Citizen Army (ICA), où elle dispensa, durant l’Insurrection de Pâques de 1916, des formations médicales aux nouvelles recrues et dirigea une équipe d’infirmières. Ayant elle-même pris part au soulèvement, elle fut emprisonnée. Son incarcération fut l’occasion pour elle de tenir de méticuleux journaux intimes.

Kathleen devint également Teachta Dála (TD), l’équivalent irlandais d’un député, pour le parti nationaliste Sinn Féin, entre 1923 et 1927. Certains historiens avancent qu’elle aurait entretenu une relation amoureuse lesbienne avec Madeleine ffrench-Mullen, avec qui elle aurait vécu jusqu’à sa mort, en 1955.

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