Lorsque l’Union européenne devra rencontrer l’équipe de négociateurs de Theresa May, il faudra agir en conséquence. Oui, la défaite est amère. Oui, nous sommes en colère et nous sommes tristes – mais il en va de même pour les 16 millions de personnes au Royaume-Uni qui ont voté pour rester dans l’Union européenne ; il en va de même pour les jeunes britanniques ainsi que pour ceux qui n’ont pas pu voter. Il est d’ailleurs important de noter que dans l’Europe actuelle, nous rejetons la tyrannie de la majorité.
Pour reprendre les mots de Winston Churchill « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres. » - l’homme qui a encouragé la création des États-Unis d’Europe se retournerait sans doute dans sa tombe s’il voyait le Royaume-Uni, autrefois une terre de modernité conservatrice, quitter le projet européen. Le processus démocratique ne peut garantir que les décisions que nous prenons sont les bonnes ou que le choix de la majorité ne peut être remis en question. Peu après le référendum, la population a recherché en masse sur Google « C’est quoi l’Union européenne » et de nombreuses personnes ont regretté leur choix. Une pétition demandant un second référendum a également recueilli 4 millions de signatures.
Qui sommes-nous pour bannir le septième membre de la Communauté Européenne ? Il va de soi que le résultat du référendum doit être respecté et reconnu. Le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne. Mais comme l’a dit Knut Frydelund, ancien Premier Ministre norvégien, « Le non de la Norvège à l’Union européenne, n’était pas un non à l’Europe » - de la même manière, il faut espérer que la Grande Bretagne restera au cœur de l’Europe.
Il est difficile de déterminer sous quelles conditions le Royaume-Uni restera lié à l’Union européenne à terme. Le modèle norvégien n’est pas une option à cause des accords de libre circulation, pas plus que le modèle suisse. Le Royaume-Uni, acteur important sur la scène internationale et européenne, court ainsi le risque d’être exclu non seulement de l’Union européenne mais également de l’Europe – contrairement à ce que la moitié de la population britannique souhaite.
Non, l’Union européenne ne peut pas proposer au Royaume-Uni un système d’Europe à la carte pendant les négociations. Les britanniques ne peuvent pas se permettre de ne pas respecter les quatre libertés garanties par l’Union Européenne et le marché ouvert tout en profitant pleinement de ce dernier, pas plus que l’Union européenne peut se permettre de complètement fermer la porte à cette île si proche des côtes françaises.
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