Bruxelles, 16 Février 2017
Quelques jours après les élections de décembre, l’ancien Premier Ministre Gruevski a fait un discours devant la Commission électorale nationale, menaçant les organisations de la société civile ayant reçu des fonds venus de l’étranger en disant que son parti lutterait pour la “dé-soros-isation”. Son parti, le VMRO-DPMNE, a aussi publié une déclaration de presse dans laquelle il était annoncé que “le processus de dé-soros-isation commence”. Quelques jours après ces déclarations, le mouvement SOS a été fondé par Cvetin Chilimanov l’un des rédacteurs de l’agence de presse gouvernementale MIA, Nenad Mircevski l’un des éditeurs de la plateforme d’informations pro-gouvernementale Republika et Nikola Srbov, journaliste pour Kurir, un autre site d’informations pro-gouvernemental. Le mouvement, comme le disent les fondateurs, a été créé pour "contrer la pensée unique dans le secteur civil, qui est orchestré et dirigé par George Soros" .
Le samedi 4 février 2017, pendant sa conférence, le fondateur du SOS Cveti Chilimanov a appelé JEF Macédoine “l’organisation la plus controversée” suivant “les politiques mortelles et dangereuses de George Soros”. De plus, toutes les informations présentées n’étaient pas correctes, indiquant donc une potentielle manipulation des faits.
Le Forum européen de la Jeunesse et JEF Europe considèrent une société civile forte et indépendante comme absolument essentielle au bon fonctionnement de la démocratie. Nous travaillons conjointement comme partenaires, engagés à renforcer les organisations indépendantes et actives de la société civile, qui surveillent les actions gouvernementales et servent de contre-pouvoirs chaque jour. Les attaques publiques observées ces derniers jours contre diverses ONGs en Ex-République yougoslave de Macédoine, et notamment contre les organisations de jeunesse y compris JEF Macédoine, sont une tendance inquiétante que nous condamnons fermement.
JEF Europe et JEF Macédoine se battent pour une Europe libre et unie, gouvernée selon les principes de la démocratie et de l’Etat de droit, visant à assurer la paix, la prospérité, la sécurité et la justice en Europe et dans le monde. A travers leurs principes et actions, JEF Europe et JEF Macédoine aspirent à une intégration européenne plus poussée de l’Ex-République yougoslave de Macédoine, ce qui mènera, nous l’espérons, à son éventuelle accession en tant qu’Etat-membre à part entière.
Nous demandons aux autorités de l’Ex-République yougoslave de Macédoine de cesser immédiatement cette campagne de dénigrement. Le gouvernement doit reconnaître l’importance des organisations de la société civile pour le processus et le caractère démocratiques d’une société. Nous appelons la Commission européenne à engager le dialogue avec le gouvernement national sur cette question afin de protéger la situation des ONG en Ex-République yougoslave de Macédoine.
Signataires :
Christopher Glück, Président de JEF Europe Luis Alvarado Martinez, Président du Forum européen de la Jeunesse
Suite aux élections législatives du 11 décembre 2016 dans lesquelles il n’a pu sécurisé qu’une courte majorité, le parti au pouvoir VMRO-DPMNE, dirigé par Nikola Gruevski, rencontre des difficultés à former un gouvernement. [1] Mis sous pression du fait de cette instabilité et par la possibilité que ses rivaux sociaux-démocrates et leur chef Zoran Zaev soient chargés de prendre les reines, Gruevski s’en prend désormais à la société civile. Il a dénoncé des interférences étrangères dans les affaires intérieures nationales, notamment en menaçant directement les ONGs recevant des soutiens financiers étrangers, prétendant qu’elles sont corrompues et servent des politiques extérieures néfastes pour les intérêts de la Macédoine. En effet, le mouvement “Stop Opération Soros” créé en janvier 2017 par des partisans du gouvernement peut illustrer cette tentative de saper les capacités de la société civile de mener à bien ses missions en interdisant les subventions de la Fondation Open Society de George Soros. [2]L’Ex-République yougoslave de Macédoine est en proie depuis des années à une grave crise politique alors que Gruevski est empêtré dans des scandales de corruption et fait l’objet d’accusations pour fraude dans le système électoral. Son gouvernement a cependant résisté à la pression de la rue durant les manifestations publiques massives de mai 2015 [3] et durant la révolution colorée en avril 2016. [4]
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