Sophie Scholl aurait eu 100 ans le 9 mai 2021, si elle n’avait pas été décapitée par les nazis le 22 février 1943 avec l’accusation de haute trahison.
Armés de leurs seuls mots et forts de leurs idéaux, les Résistants de la Rose Blanche dénonçaient à travers des tracts les horreurs du Troisième Reich. Ils appelaient les Allemands à réagir, à saboter le régime et finalement, à construire une Allemagne fédérale dans une « Europe nouvelle » démocratique, fondée sur le respect des libertés. La pureté d’esprit de leur jeunesse et la force de leur honnêteté intellectuelle – si bien représentées par l’image d’une « rose blanche » – ont permis à ces militants extraordinairement courageux de voir au-delà des mensonges diffusés par le régime nazi. Ils ont ainsi dénoncé les véritables horreurs commises par Hitler et mis en cause l’inaction et l’indifférence des millions d’Allemands qui choisissaient « de dormir, enfoncés dans un sommeil mortel, sans réveil ».
« La vraie grandeur, est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l’enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause autour d’eux méprisée » - écrit Inge Scholl, la sœur de Sophie et Hans Scholl, membres du mouvement de la Rose Blanche.
Dans cette édition de la rubrique Fédé’Femmes nous avons choisi de nous focaliser sur le parcours qui a conduit Sophie Scholl à se consacrer à la Résistance dans le mouvement de la Rose Blanche et sur les convictions derrière son action, qu’elle a assumées jusqu’au bout, au prix de sa vie. Elle n’est pas l’une des fondatrices du mouvement fédéraliste européen, comme Ursula Hirschmann ou Ada Rossi, dont nous avons parlé dans les éditions précédentes, mais ce qui nous attire en tant que fédéralistes est la fermeté des idées et de la convictions, sur lesquelles Sophie Scholl ne reculera point, même face à la mort : elle continuera jusqu’à la dernière heure à défendre les tracts de la Rose Blanche, demandant que la vérité, la liberté, la démocratie et la paix triomphent en Allemagne, en Europe et dans le monde. Par son engagement et son action au sein de la Rose Blanche, Sophie Scholl incarne l’essence de la Résistance, ancrée dans les valeurs de liberté et de démocratie, dans leur forme la plus pure. Ces principes et valeurs soutiennent les fondations du projet fédéraliste.
Afin de nous rapprocher le plus possible de l’environnement et des étapes ayant formé la personnalité de Sophie Scholl, nous nous appuierons sur le livre La Rose Blanche, six Allemands contre le nazisme, écrit par sa propre sœur Inge Scholl et publié en français par Les Editions de Minuit(1995, rééd. 2008). Par ailleurs, nous allons reprendre plusieurs extraits des tracts de la Rose Blanche, et leurs appels à réveiller les consciences et à se mobiliser face aux dérives autoritaires, pour la construction d’une Europe démocratique. Écrits avec la lucidité puissante d’idéaux sans compromis, ces textes méritent d’être diffusés encore aujourd’hui, dans un monde torturé par la guerre, les inégalités, l’instabilité politique. Et par l’indifférence meurtrière de la plupart des individus.
Qui était Sophie Scholl ?
Née le 9 mai 1921 à Forchtenberg en Allemagne, Sophie Magdalena Scholl est la fille de Magdalene et de Robert Scholl, et la sœur de Werner, Inge et Hans. Douée à l’école et très croyante, elle est élevée dans la religion luthérienne et développe un certain talent pour le dessin et la peinture.
Sophie a 12 ans quand, comme ses frères et sœurs et la plupart des élèves de son école féminine, elle rejoint la Ligue des Jeunes Filles Allemandes (branche féminine des Jeunesses Hitlériennes). L’adhésion à la Jeunesse Hitlérienne était obligatoire, mais contrairement aux réserves de leur père vis-à-vis du régime national-socialiste, Sophie ainsi que Hans sont réellement séduits par la notion de patrie et par les promesses d’Hitler d’apporter à l’Allemagne la grandeur et le bien-être qui lui manquaient [1]. Inge Scholl raconte que Sophie et Hans se dévouent corps et âme à ce mouvement, ils participent pleinement aux différentes activités communes, aux sorties et aux voyages.
Après son diplôme en 1940, Sophie Scholl devient institutrice à l’école maternelle. Attachée aux enfants, elle espère échapper au service du travail, mais en vain. Au printemps 1941, elle travaillera six mois comme puéricultrice et l’aspect militaire du service du travail la fait réfléchir sur la situation politique.
En parallèle, des épisodes se produisent pendant les sorties de Hans avec le parti, qui le refroidissent jusqu’à provoquer la rupture [2]. En 1942, Sophie s’inscrit comme étudiante en biologie et philosophie à l’université de Munich où elle rencontre les amis de Hans, qui y a déjà commencé ses études de médecine.
De la jeunesse nationale-socialiste à la « Résistance passive » au sein de la Rose Blanche
Au printemps 1942, l’évêque de Münster avait dénoncé publiquement les lois du Reich envers les personnes atteintes de maladies mentales et « les enfants retardés mentaux » chassés des installations sanitaires de Berlin ; leurs familles ayant été informées du décès des malades et de l’incinération de leurs corps quelques jours plus tard [3].
Révoltés une fois de trop par ces faits, Hans Scholl, avec son camarade de la faculté de médecine Alexander Schmorell, décide de fonder un mouvement de Résistance qu’il appellera la « Rose Blanche » (Die Weiße Rose) [4]
Leur action consiste à rédiger des tracts ronéotypés, qu’ils diffusent à l’Université et envoient par la poste. Par la suite, les tracts seront diffusés aussi hors l’Université, et plus tard, en février 1943, Hans Scholl et Alexander Schmorell écriront la nuit des slogans sur les murs du quartier universitaire : « Liberté ! Hitler massacreur des masses ! À bas Hitler !... »
Sophie est à Munich depuis quelques semaines seulement, le jour où le premier tract passe de main en main à l’Université : « Les tracts de la Rose Blanche : il n’est rien de plus indigne d’un peuple civilisé que de se laisser, sans résistance, régir par l’obscur bon plaisir d’une clique de despotes. Est-ce que chaque Allemand honnête n’a pas honte aujourd’hui de son Gouvernement ? Qui d’entre nous pressent quelle somme d’ignominie pèsera sur nous et sur nos enfants, quand le bandeau qui maintenant nous aveugle, sera tombé, et qu’on découvrira l’atrocité extrême de ces crimes ? [...] »
(Extrait du premier tract de la Rose Blanche)
« Sophie retrouve dans ce texte l’expression de ses idées les plus chères » [5], elle ne sait pas encore que l’auteur des tracts est son frère mais elle y reconnait, la pensée des propos de Hans.
Peu après, rentrée à l’appartement qu’elle partage avec son frère, feuilletant des livres sur la table, elle tombe sur un ancien recueil d’œuvres classiques de Schiller où un trait de crayon indique un passage qu’elle avait lu sur le tract. Face à la confirmation qu’Hans est l’auteur des tracts, elle réalise avec frayeur les dangers de l’action de son frère mettant en péril sa propre vie et celle de leur famille tout entière. Au lieu de lui reprocher son action et de s’éloigner de lui afin de se protéger elle-même et de tenter de sauvegarder le reste de leur famille, Sophie comprend le choix de son frère et décide de ne pas l’abandonner. Elle se range immédiatement aux côtés de Hans et assume donc une vie de dangers permanents en rejoignant le mouvement de la Rose Blanche.
C’est à ce moment aussi que le professeur de philosophie Kurt Huber et les étudiants de médecine Christoph Probst et Willi Graf rejoignent le mouvement. Au cours de l’été 1942, Hans, Alexander et Willi apprennent que les étudiants en médecine seront affectés pendant les vacances sur le front russe. Avant leur départ, ils décident de se réunir une dernière fois aussi avec le professeur Huber et quelques autres étudiants. À cette occasion, ils se mettent d’accord pour agrandir le groupe et organiser une action systématique de Résistance. Hans restera à la tête de l’organisation, chacun ayant la mission de chercher à recruter de nouvelles personnes parmi ses propres connaissances82. Aussi, il faut commencer à agir hors de l’Université pour égarer les suspicions de la Gestapo.
« Nous devons crier la vérité aussi clairement et aussi haut que possible. Nous devons essayer d’attiser cette volonté de résistance qui couve dans les millions de cœurs allemands, et de la dresser, fière et violente, contre tout asservissement. Grâce à une action de ce genre, l’individu qui reste isolé dans son refus de la dictature, doit être persuadé qu’un grand nombre de gens pensent comme lui et le soutiennent [...] ».
Ces mots prononcés par le professeur Huber, expliquent bien l’objectif, l’importance – voire le danger aperçu par le régime – de l’action de la Rose Blanche qui, avec la puissance des mots, révélait la vérité sur le régime, essayait de secouer les consciences des allemands et « d’éveiller en eux le sens de la révolte et de la lutte ».
La Résistance passive et les tracts
La Résistance de la Rose Blanche est définie par ses membres eux-mêmes comme une « résistance passive ». Le moyen principal de mobilisation est l’écriture et la diffusion de tracts qui, à leur tour, incitent à résister par des moyens pacifistes, dont le « sabotage » du régime à une échelle le plus large possible, afin « d’empêcher le fonctionnement de cette grande machine de guerre qui n’œuvre que pour le maintien et le succès du parti nazi et de sa dictature ».
Les quatre premiers tracts arrivent dans un contexte où l’on a l’impression que les Allemands peuvent gagner la guerre. Ils dénoncent les mensonges et le caractère autoritaire du régime national-socialiste, les conditions des Juifs et le sort des polonais :
« Nous vous racontons cette suite de crimes parce que cela touche à une question qui nous concerne tous, et qui doit tous nous faire réfléchir. Pourquoi tant de citoyens, en face de ces crimes abominables, restent-ils indifférents ? On préfère ne pas y penser. Le fait est accepté comme tel, et classé. Notre peuple continue de dormir, d’un sommeil épais, et il laisse à ces fascistes criminels l’occasion de sévir. C’est bien ce qu’il semble et même, si le peuple allemand ne se dégage pas enfin de cette torpeur, s’il ne se range pas du côté des victimes, il en sera ainsi éternellement. Qu’il ne se contente pas d’une vague pitié. Il doit avoir le sentiment d’une faute commune, d’une complicité, ce qui est infiniment plus grave. [...] Chacun rejette sur les autres cette faute commune, chacun s’en affranchit et continue à dormir, la conscience calme. Mais il ne faut pas se désolidariser des autres, chacun est coupable, coupable, coupable ! Cependant, il n’est pas trop tard pour faire disparaître de la surface du globe ce prétendu gouvernement ; nous pouvons encore nous délivrer de ce monstre que nous avons nous-mêmes créé ».
(Extrait du deuxième tract de la Rose Blanche)
Les historiens concordent sur l’influence fondamentale de la foi chrétienne comme moteur de la résistance de la Rose Blanche (voire l’origine de la CDU allemande) [6].
Les membres du mouvement sont issus de familles bourgeoises, marquées par le christianisme même si de cultures politiques variées. Tous sont profondément croyants, mais d’appartenance confessionnelle diverse : protestante pour les Scholl, sans référence particulière à une église pour Probst, orthodoxe pour Schmorell, catholique pour Huber et Graf. La foi chrétienne a été déterminante dans la formation de la personnalité de Sophie : cela se retrouve dans sa rigueur morale et dans sa vision humaniste rejetant la guerre et les théories raciales du régime hitlérien. « Mais cette conception de l’homme a aussi un côté humaniste hérité de son père, un libéral qui n’était pas religieux » [7] , observe Maren Gottschalk, la biographe de Sophie Scholl, qui souligne comme « cette impulsion de résister ne venait pas d’une conviction religieuse mais d’un idéal moral, d’une attitude philosophique face à la vie et à l’être humain. »
La vision de l’Europe de la Rose Blanche est également fortement liée à la religion. C’est dans le quatrième tract que pour la première fois est évoquée l’Europe à travers l’idée que celle-ci trouvera sa reconstruction en revenant à ses origines chrétiennes :
« [...] si l’Europe ressuscitait, si un État des États, et une science politique certaine s’offraient à nous ! ... Est-ce que la hiérarchie... devrait être encore le principe d’un groupement d’États ? Le sang coulera en Europe, jusqu’à ce que les nations prennent conscience de leur effroyable démence et que les peuples touchés, [...] apprennent les travaux pacifiques et commencent, sur les champs de bataille fumant, à célébrer la paix. Seule la religion peut réveiller la conscience de l’Europe et assurer le droit des peuples ; installer sur terre, dans une splendeur nouvelle, la chrétienté, occupée seulement à préserver la paix ».
(Extrait du quatrième tract de la Rose Blanche)
En juillet 1942 Willi Graf est enrôlé dans l’armée et découvre à cette occasion nombre d’atrocités. Quant à Hans Scholl et Alexander Schmorell, incorporés dans la Wehrmacht en tant qu’étudiants en médecine, ils passent trois mois sur le front russe et constatent personnellement l’horreur des traitements infligés aux juifs, aux populations locales et aux prisonniers soviétiques.
Le tract qui succède à cette expérience sera bien différent des autres. Alors que les quatre précédents s’adressent aux intellectuels, ce cinquième tract apparu au début de janvier 1943, s’adresse « à tous les allemands » : « Quelle conclusion tirer de cette guerre, qui ne fut jamais nationale ?
« D’où qu’elle vienne, la puissance impérialiste ne doit plus jamais s’instaurer dans l’État. Un militarisme prussien ne doit plus jamais parvenir au pouvoir. Les deux peuples européens auront à se connaître et à s’unir pour jeter les bases d’un relèvement commun. Toute force de nature dictatoriale, comme celle que l’État prussien a tenté d’établir en Allemagne et dans toute l’Europe, doit rencontrer une opposition irréductible. L’Allemagne future ne peut être que fédérale. Seule une conception saine, et fédérale, de l’État donnera une nouvelle vie à l’Europe affaiblie. Un socialisme bien compris libéra la classe des travailleurs de la plus basse forme d’esclavage qui est la sienne. L’économie particulariste doit cesser en Europe. Chaque peuple, chaque individu a droit aux richesses du monde. Liberté de parole, liberté de croyance, protection des citoyens contre l’arbitraire des États dictatoriaux criminels, telles sont les bases nécessaires de l’Europe nouvelle. »
C’est dans ce tract qu’apparaissent pour la première fois des idées européistes et fédéralistes. L’État national est tenu pour responsable de la centralisation étatique, de l’idéologie nationale, du militarisme et de l’impérialisme. Toutefois, il n’y a pas d’éléments historiques permettant de savoir comment l’idée d’un ordre fédéral que l’on retrouve dans ce tract a pu se développer. Il est probable que cela fut le fruit d’une production solitaire du professeur Huber, mais était-il un kantien convaincu, ou était-ce l’écho d’une pensée qui circulait, à cette époque en Allemagne ? [8]
De même, la question de l’apparition de l’idée d’un ordre fédéral européen, voire des germes de théories fédéralistes dans les réflexions des membres de la Rose Blanche reste ouverte.
Le 2 février 1943, avec la défaite de Stalingrad, tout change dans l’opinion publique allemande qui jusqu’à ce jour-là croyait encore (ou voulait croire) aux promesses de victoire de Hitler. C’est après cet événement que la Rose Blanche rédige le sixième tract s’adressant cette fois « aux étudiants allemands », car eux seront les futurs soldats envoyés à mourir sur le front, si le pouvoir de Hitler n’est pas renversé :
« Il n’est pour nous qu’un impératif : lutter contre la dictature ! Quittons les rangs de ce parti nazi, où l’on veut empêcher toute expression de notre pensée politique. [...] Le combat de chacun d’entre nous a pour enjeu notre liberté, et notre honneur de citoyen conscient de sa responsabilité sociale ».
(Extrait du sixième tract de la Rose Blanche)
Le courage d’assumer ses idées jusqu’à la fin
Le matin du 18 février 1943, Hans et Sophie sont aperçus par le concierge de l’Université en train de jeter un dernier paquet de tracts (le sixième et dernier) du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Aussitôt dénoncés à la Gestapo, les deux frère et sœur et peu après Christoph Probst sont arrêtés. Le 22 février 1943, après une instruction sommaire, le Tribunal du peuple les charge de « crimes politiques » et se réunit pour un procès expéditif qui dure seulement quelques heures. Le tribunal est présidé par Roland Freisler, venu exprès de Berlin [9], qui prononce lui-même la condamnation à mort pour haute trahison des trois membres de la Rose Blanche. Affaiblie par les longues heures d’interrogatoires, (et selon certaines versions avec une jambe cassée à la suite de l’un d’entre eux), Sophie Scholl lui fait face avec un courage inébranlable sans jamais renier ses idées ni ses actes. Le jour même, seulement quelques heures après l’annonce de la sentence et malgré la législation allemande prévoyant un délai de 99 jours avant l’exécution d’un condamné, Hans Scholl (25 ans), Sophie Scholl (22 ans) et Christoph Probst (24 ans) sont exécutés sur la guillotine.
Avant d’être exécutés par les fonctionnaires de la prison de Stadelheim, Hans et Sophie revoient une dernière fois leurs parents, Robert et Magdalene Scholl. Inge Scholl raconte que les gardiens, impressionnés face au courage extraordinaire de ces jeunes, ont contrevenu aux règlements afin de leur permettre de se réunir brièvement avant l’exécution [10].
En avril 1943, Willi Graf, Alexander Schmorell et Kurt Huber sont arrêtés et ensuite également condamnés et exécutés. Courant 1943, le groupe de la Rose Blanche de Hambourg sera démantelé et ses membres condamnés, à l’exception de Falk Harnack, le seul acquitté par manque de preuves [11].
Tandis que l’aviation anglaise jette sur le pays un million d’exemplaires du sixième et dernier tract de la Rose Blanche, l’écrivain Thomas Mann leur rend hommage sur les ondes de la BBC :
« [...] Le monde est, aujourd’hui, très profondément ému par les incidents qui se sont déroulés à l’Université de Munich et dont la nouvelle nous a été transmise, tout d’abord sans précisions, puis avec des détails toujours plus saisissants, par les journaux suisses et suédois. Nous savons maintenant ce qu’il en a été de Hans Scholl, survivant de Stalingrad, et de sa sœur, de Christoph Probst, du professeur Huber et de tous les autres. [...] Nous connaissons les tracts qu’ils ont distribués et qui rapportent des paroles, compensant bien des choses, commises, au cours de certaines années funestes, contre les Universités allemandes, et qui furent des péchés contre l’esprit allemand de liberté. [...] Courageux, magnifiques jeunes gens ! Vous ne serez pas morts en vain, vous ne serez pas oubliés. Les nazis ont élevé des monuments à de solides apaches, à de vulgaires tueurs..., la révolution allemande, la vraie, les détruira et, à leur place, elle immortalisera vos noms, vous qui saviez et qui proclamiez, alors que la nuit couvrait encore l’Allemagne et l’Europe, qu’il "naît une foi nouvelle, la foi à l’honneur et à la liberté. » Extrait [12] de l’émission radiophonique de Thomas Mann du 27 juin 1943.
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