Un appel à des investissements durables
Faire de la crise actuelle une opportunité pour le climat. C’est là l’essence de la tribune publiée par « l’alliance pour une relance verte ». Avec les mesures de confinement décidées par les États européens, l’économie est durement impactée par la cessation des activités et nécessite un plan de relance ambitieux. À cette fin, le montant total des mesures adoptées par l’Union européenne pour lutter contre les effets de la pandémie s’élève à 3 200 milliards d’euros [1].
L’alliance menée par le président de la Commission de l’environnement et de la santé publique du Parlement Pascal Canfin demande que ces investissements de la relance économique encouragent l’établissement d’une économie neutre en carbone, de systèmes agricoles plus durables et d’une protection de la biodiversité. Dans une perspective économique, cela permettrait de « créer rapidement des emplois, de la prospérité et améliorer la qualité de vie des citoyens ». Comme le rappelle la tribune, c’est là le programme du Green Deal européen. La remise en route des économies européennes est l’opportunité d’effectuer ce virage écologique plus rapidement.
180 personnalités publiques signataires
Jeudi 9 avril, 12 ministres européens chargés de l’Environnement avaient déjà interpellé la Commission européenne en l’appelant à profiter de la relance pour replacer l’économie sur de nouvelles bases. Aujourd’hui, la tribune de « l’alliance pour une relance verte », regroupe non seulement les signatures de plusieurs ministres européens mais aussi celles de députés européens, de chefs d’entreprises, de dirigeants financiers, de représentants syndicaux, d’ONG et de groupes de réflexion. Ainsi, près de 200 personnalités publiques ont rejoint l’alliance qui vise à créer des synergies pour mettre en place les décisions d’investissements nécessaires à « la relance verte et la biodiversité ». Le 20 avril, le collectif indiquait avoir déjà transmis une cinquantaine de pistes à la présidence de la république française.
Une relance verte censée et nécessaire
Dans le cadre d’une « relance verte », l’alliance souligne qu’il n’y a pas besoin faire repartir l’économie de zéro. Au cours des dernières décennies, des nouvelles technologies se sont développées et les chaînes de valeurs se sont transformées, entraînant une baisse du coût de la transition écologique. Pour preuve, la tribune avance qu’en 2009, l’énergie éolienne coûtait trois fois plus cher qu’aujourd’hui et le solaire sept fois.
Ce même 14 avril, le jour de la parution de la tribune, le journal Nature Communications sortait une étude [2] de l’institut technologique de Pékin évaluant le coût de l’inaction climatique. Selon cette étude et afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, les pays du G20 [3] devraient consacrer 200 à 1 287 milliards de dollars par an à des mesures visant à s’adapter et atténuer les effets des changements climatiques. Ce budget représente l’équivalent de 0,2% à 2% de leur produit national brut (PNB) annuel conjugué. A contrario, le coût annuel de l’inaction oscille, pour l’économie mondiale, entre 1 875 et 10 000 milliards de dollars afin de traiter au cas par cas les conséquences des changements climatiques. Ce coût est l’équivalent de 2% à 12% du PNB mondial actuel.
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