Quelles opportunités le nouveau programme Erasmus + offre-t-il aux organisations sportives ?
YLL : 2014 aura en effet une saveur particulière dans le domaine du sport européen. Pour la première fois, les organisations sportives, et tous nos partenaires dans leur ensemble, vont bénéficier d’un programme, Erasmus+, dont une partie est consacrée au sport. Il s’agit d’une première dans l’histoire de la construction européenne.
Ce programme est ambitieux et s’inscrit sur le long terme. Il va couvrir la période 2014-2020 et permettre une réelle continuité dans la mise en œuvre de nos politiques et dans le soutien apporté aux organisations sportives.
Ce programme peut offrir de nombreuses opportunités. La Commission pourra ainsi financer des « projets de collaboration », tout comme des manifestations sportives européennes à but non lucratif.
Certains critères devront bien sûr être respectés. Par exemple, les projets ou manifestations soutenues devront nécessairement avoir une dimension communautaire.
Les thèmes couverts sont relativement larges et visent par exemple la lutte contre le dopage ou les matchs truqués, l’insertion sociale par le sport, l’égalité des genres ou la bonne gouvernance. J’invite les organisations intéressées à consulter notre site Internet où figurent toutes les informations nécessaires.
Un rapport sur la mise en œuvre du plan d’action de l’UE en faveur du sport 2011-2014 a été rendu public fin janvier. Quel est votre point de vue sur ce plan d’action ?
YLL : Ce rapport, très attendu par le mouvement sportif et les Etats membres, a été adopté par la Commission le 24 janvier 2014. On y fait notamment le bilan de la mise en œuvre du premier plan de travail de l’UE, qui est clairement positif. On peut dire que les méthodes de travail introduites en 2011 ont fait l’unanimité, ce qui constitue une grande satisfaction pour nous.
Ce rapport analyse le chemin parcouru sur les thèmes prioritaires retenus trois ans auparavant. Il examine également les méthodes de travail introduites, qui organisent un dialogue permanent entre la Commission et les Etats membres et s’appuient sur six groupes d’experts. Grâce à ce plan, des initiatives importantes ont été prises en matière de coordination de la lutte antidopage ou de la manipulation des matchs. Des recommandations ont été adoptées, par exemple en matière de bonne gouvernance dans le sport. Un important travail de recherche et d’étude a été effectué.
Aujourd’hui, il s’agit de profiter de l’acquis pour préparer un nouveau plan de travail pour les années à venir. Celui-ci est en cours de négociation au Conseil. Nous retrouverons probablement les grands thèmes autour desquels s’est organisée la coopération au niveau européen, à savoir, le rôle sociétal du sport, sa dimension économique et les aspects d’intégrité et de bonne gouvernance.
Il appartient à la Présidence grecque de conclure la discussion au mois de mai. Il s’agira en particulier d’inclure dans le futur plan les sujets retenus par les Etats membres, en raison de la plus-value que peut apporter une action communautaire, tout en évitant la dispersion.
Les présidences grecques et italiennes de l’UE ont choisi de travailler sur les questions de santé, de « double projet » et de lutte contre la manipulation des résultats sportifs. Quelles avancées peut-on attendre sur ces sujets ?
YLL : Le rôle du sport et de l’activité physique en tant que facteur de santé (HEPA) constitue un axe de travail majeur. Nous entamons en ce moment un processus de coopération politique avec les Etats membres visant à promouvoir l’activité physique en tant que facteur de santé. Une recommandation du Conseil vient d’être adoptée sur la politique HEPA. Il s’agit de la première – et à ce jour unique – recommandation du Conseil en matière de sport.
Les Etats membres ont été invités à nommer des points de contacts nationaux HEPA qui devraient se réunir pour la première fois à l’automne sous présidence italienne.
En ce qui concerne la « double carrière », l’année 2014 devrait voir de nouveaux développements sur ce terrain. En effet, en 2012, des recommandations en matière de « double carrière » ont été adoptées. Nous devons maintenant travailler à leur mise en œuvre. Nous avons prévu qu’une partie substantielle du chapitre « Sport » d’Erasmus+ soit consacrée à cela.
Dans le domaine de la lutte contre la manipulation des compétitions sportives, la Commission a pris part à la négociation de la Convention du Conseil de l’Europe qui traite de ce sujet, en tant que représentant de l’UE. La Convention pourrait être formellement adoptée et ouverte à la signature au second semestre 2014. Cette convention, une fois entrée en vigueur, va créer un cadre juridique favorable pour renforcer la coopération internationale en matière de prévention et de lutte contre les matchs truqués. Pour la Commission, il s’agirait d’un signal politique très important, témoignant de la volonté commune de lutter contre ce fléau.
La Commission européenne a dévoilé son intention d’instaurer une « Semaine européenne du sport » à l’horizon 2015. Pourquoi un tel événement est-il important pour l’UE ?
YLL : Pourquoi une telle initiative ? Les chiffres sont là… Le niveau de participation des citoyens européens au sport et à l’activité physique est trop bas. 60% des Européens ne font jamais de sport ou seulement rarement. Cette tendance a été confirmée par les résultats du nouvel Eurobaromètre « Sport et activité physique » publié récemment. Ceci est préoccupant non seulement d’un point de vue de la santé de chacun, mais aussi parce que cette inactivité a des coûts substantiels en termes de dépenses publiques.
L’idée de promouvoir le sport et l’activité physique via une campagne initiée par l’UE est née suite à une demande du Conseil des ministres des sports en 2012. La Commission a immédiatement commencé ses travaux de préparation. Nous avons passé plus d’une année à consulter les différents acteurs et à examiner les pratiques nationales. Nous avons constaté avec satisfaction un intérêt marqué pour cette idée nouvelle. Une initiative coordonnée par l’UE pourrait en effet donner une réelle valeur ajoutée par rapport aux initiatives nationales, régionales ou locales déjà recensées.
Nous sommes en train de finaliser le concept de cette future semaine européenne. Nous pourrions envisager chaque année, à l’automne, quelques événements à Bruxelles et dans les Etats membres. Il doit être clair qu’une future semaine européenne du sport n’a pas pour but de remplacer ou de concurrencer ce qui existe déjà à la satisfaction générale, comme les journées ou semaines du sport déjà établies. Cependant, l’attribution d’un label de la semaine européenne pourrait être utilisé par les organisateurs et aiderait à maximiser la visibilité et l’impact de l’événement, à faire passer la « bonne parole » de la pratique du sport et de l’éducation physique aux Européens.
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