Désistement, report ou annulation de la mobilité dans l’enseignement supérieur
Lorsque la crise pandémique de COVID-19 a affecté plus sérieusement tous les pays européens, les universités ont été fermées et des cours à distance ont été mis en place. Pour les étudiants en stage, les organismes d’accueil ont écourté leur contrat ou leur ont imposé le télétravail. De nombreux étudiants sont alors rentrés dans leur pays d’origine avant la fermeture des frontières internes de l’UE. Pourtant, la majorité des étudiants sont restés sur place et ont réalisé le confinement dans le pays d’accueil. L’une des principales raisons énoncées par ces étudiants fut la rentabilisation de l’argent investi notamment dans le contrat de bail.
Il y a eu une forte baisse du nombre d’étudiants partant l’année universitaire 2020-2021. Étant donné le contexte d’incertitude, de nombreux étudiants se sont désistés de leur projet de mobilité et tenteront leur chance l’année prochaine. D’autres, souhaitant partir malgré tout, ont été notifiés par leur université d’accueil que la mobilité était annulée au premier semestre ou à l’année entière. En effet, plusieurs établissements ont décidé d’annuler toute mobilité internationale entrante ou sortante.
La mobilité hybride
Depuis le 1er juin 2020, il est possible de réaliser une mobilité mixte ou hybride avec Erasmus+. La plateforme Mobility Tool – qui permet la gestion et le reporting des projets soutenus par le programme Erasmus+ – a été adaptée aux circonstances actuelles. A présent, il est possible de déclarer les dates de mobilité physique ainsi que les dates de mobilité virtuelle de chaque participant.
Actuellement, plusieurs établissements d’enseignement supérieur ne dispensent plus de cours en présentiel dû aux restrictions sanitaires mises en place par leurs gouvernements. Mais, si les restrictions s’assouplissent, les cours pourront être de nouveau disponibles à partir de janvier/ février 2021. C’est pourquoi les universités ont donné la possibilité aux étudiants de commencer leur mobilité à distance pour ensuite enchainer sur une mobilité physique. De même pour les étudiants en stage qui, pour certains, ont commencé leur mobilité en télétravail, et pourront à un moment donné la poursuivre en présentiel.
Les étudiants sont conscients que le retour en présentiel au deuxième semestre de leur mobilité n’est pas assurée. D’autres n’ont que la mobilité virtuelle comme possibilité cette année. Malgré cela, certains argumentent vouloir suivre ces cours, même à distance, pour la pratique d’une autre langue et/ou pour valider des cours dans des universités étrangères de prestige.
Les mesures exceptionnelles de la Commission européenne
Le contexte de crise pandémique a poussé la Commission européenne à prendre plusieurs mesures exceptionnelles afin de protéger la viabilité du programme de mobilité internationale le plus connu du monde. Tout d’abord, la Commission Von der Leyen a publié des orientations aux agences nationales Erasmus+ leur permettant d’invoquer des clauses de « force majeure ». Ainsi, il est possible de couvrir certains coûts supplémentaires des étudiants et/ou personnels en mobilité.
L’année 2020 aurait dû marquer le renouvellement, la suppression ou la création des nouveaux accords interinstitutionnels Erasmus+ pour les années 2021-2027 établissant les possibilités de mobilité pour les étudiants, professeurs et personnels de l’enseignement supérieur. Étant donné le chaos organisationnel créé par la pandémie, la Commission européenne a notifié aux établissements que tous les accords interinstitutionnels seraient automatiquement renouvelés pour une année supplémentaire. Les négociations seront donc engagées au début de l’année 2021.
Les projets associatifs financés par Erasmus+
Outre le financement de la mobilité dans l’enseignement supérieur, Erasmus+ soutient les projets associatifs. Nombreux ont été les projets reportés ou annulés à cause des restrictions imposées par les gouvernements. Les évènements culturels, les grands rassemblements de personnes ainsi que la mobilité entre pays ont été suspendus pendant plusieurs mois. Pourtant, certaines associations ont pu mettre en œuvre leurs projets malgré le contexte non-favorable.
Entre le 10 et le 14 août 2020, au moment où les gouvernements des divers pays européens ont assoupli les mesures restrictives, l’association Cap Magellan – dont le siège se trouve à Paris - a réussi à organiser sa traditionnelle rencontre annuelle de jeunes luso-descendants à Caldas da Rainha au Portugal. Avec le soutien financier du programme Erasmus+, l’ « Encontro europeu de jovens lusodescendentes 2020 » a réuni cinquante participants luso-descendants, lusophones et acteurs de jeunesse venus de huit pays européens (France, Portugal, Espagne, Allemagne, Autriche, Belgique, Royaume-Uni et Danemark).
Pendant cinq jours, les participants ont partagé leurs expériences relatives aux discriminations et inégalités dans l’inclusion des jeunes dans le monde du travail. l’organisation a mis en place plusieurs mécanismes sanitaires pour assurer la sécurité de tous : masques obligatoires, distanciation physique, prise de température quotidienne, une personne par rangée dans le bus et un seul local de restauration à midi et le soir.
Malgré le défi de taille, aucun participant n’a été infecté par le virus et tout le monde s’est réjoui de cette semaine d’échanges. Par conséquent, la mobilité internationale est toujours possible mais elle exige une plus grande vigilance et la responsabilité de chacun.
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