De la stratégie européenne au plan régional pour le Sahel
La stratégie européenne visait, lors de sa mise en place en 2011, à présenter une réponse globale à la crise économique et sécuritaire au Sahel par la mise en place d’une politique à double volets. Entre coopération dans le domaine de la sécurité et dans le développement, elle affirmait qu’une bonne situation économique entre les pays de la zone sahélienne pourraient affaiblir des groupes tels qu’AQMI [2].
Cette stratégie ambitieuse a par exemple mis à disposition du Mali, de la Mauritanie, du Niger, 1,5 milliards d’euros de fonds européen de développement pour soutenir le développement rural et l’Etat de droit. Des missions militaires et civiles ont également été mises en place et sont toujours en cours telles que EUCAP Sahel Niger visant à renforcer les forces de sécurité nigériennes, ou encore EUCAP Sahel Mali, mission d’aide au rétablissement d’un Etat de droit au Mali.
Le 20 avril dernier, le conseil des affaires étrangères a poursuivi dans les mêmes lignes cette stratégie en adoptant le Plan d’action régional pour le Sahel doté de 2,5 milliards d’euros pour la période 2015-2020 et qui définit 4 domaines prioritaires : la prévention et la lutte contre la radicalisation, des conditions de développement appropriées pour la jeunesse, la gestion des migrations et le contrôle des frontières. Une multiplicité d’actions sont donc entreprises par l’Union européenne en vue de stabiliser la zone du Sahel. Il reste à s’interroger sur l’un des enjeux futurs décisif dans le cadre de la poursuite de cette stratégie régionale.
La sauvegarde du lac Tchad, un enjeu décisif pour la stabilisation du Sahel
« Sauvegarder le lac Tchad est une condition indispensable pour la paix et le développement au Sahel et en Afrique », affirme Romano Prodi, ancien commissaire européen. En effet, le lac Tchad à la frontière entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, subit depuis de nombreuses années un assèchement de plus en plus important.
Dans la zone sahélienne où la gestion des ressources en eaux constitue l’un des enjeux prioritaires de stabilité et de sécurité au niveau régional, il est impératif que les acteurs mondiaux s’impliquent dans la sauvegarde de ce lac. Si l’Union s’est impliquée financièrement dans le processus PRODEBALT lancé en 2008 et réactualisé dernièrement, un engagement plus important est nécessaire.
Garantie du niveau des ressources hydriques du Sahel et de meilleures conditions de vie pour les populations, la sauvegarde du lac Tchad doit s’inscrire donc dans les mesures entreprises par l’Union européenne dans le cadre du plan régional et doit devenir l’une des priorités de sa politique extérieure dans la région.
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